Entretien du Président de la République d’Azerbaïdjan avec l’ambassadeur de France Jean Pierre Guinhut - Palais présidentiel, 20 avril 1999


Jean Pierre Guinhut: Monsieur le Président, une rencontre avec vous est un grand honneur pour moi. C`est un grand soutien pour notre activité de trouver le temps de nous accueillir. Je sais que vous avez votre temps est limité, c`est pourquoi j`essaierai de vous entretenir de certaines questions.

Monsieur le Président, Monsieur Jacques Chirac a envoyé sa réponse à votre lettre au Président français à propos du règlement du conflit arméno–azerbaïdjanais. Permettez–moi de vous remettre cette lettre. Monsieur Jacques Chirac a étudié attentivement votre lettre. Je sais exactement que dans sa réponse à votre lettre Jacques Chirac a fait personnellement certaines corrections, a exprimé ses opinions, ses idées. Ceci a une grande importance pour nous. Le Président Jacques Chirac partage vos préoccupations dans cette lettre de réponse.

Dans sa lettre de réponse le Président Jacques Chirac assure qu`il participera toujours activement au règlement du conflit arméno–azerbaïdjanais. Monsieur Chirac trouve qu`il faut agir positivement et sérieusement sur la position de l`Azerbaïdjan et la prendre en considération. C`est pourquoi il dit qu`il y a aucun besoin de retourner sur les propositions que l`Azerbaïdjan n`a pas accepté et a refusé la dernière fois. Monsieur Chirac trouve qu`actuellement au moment où le processus est immobilisé, il est impossible de rester sur cette position.

Monsieur le Président, vous allez voir dans cette lettre que le Président Jacques Chirac a insisté aussi sur le retour des réfugiés azerbaïdjanais du Haut Karabagh sur leurs terres. C`est un principe que pour la première fois en 1997 le Ministre français des Affaires Etrangères vous a exprimé à cet égard. D`une manière générale, le Président français attache une grande importance à vos actions dans ce domaine et aux relations politiques entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan.

Monsieur Chirac apprécie hautement votre décret prescrivant de mettre une plaque commémorative du Général Charles de Gaulle sur un bâtiment à Bakou.

Monsieur le Président, je souligne encore une fois que le Président Jacques Chirac partage votre préoccupation à propos du non-règlement du conflit arméno – azerbaïdjanais du Haut Karabagh. Il insiste sur l`importance d`accroître les activités en faveur du règlement de ce conflit et pour renforcer encore les relations azerbaïdjano- françaises.

Heydar Aliyev: Merci, je vous remercie. Je remercie pour la lettre que Monsieur le Président Chirac. Je vous prie de témoigner ma gratitude au Président Jacques Chirac.

Comme vous le savez, cette question que j`ai évoquée dans la lettre que j`avais envoyée à Monsieur Chirac, à Monsieur Clinton et à Monsieur Yeltsine, est la question la plus importante. Le règlement du conflit arméno–azerbaïdjanais, la libération des terres occupées de l`Azerbaïdjan, le rétablissement de l`intégrité territoriale de notre pays est une des tâches les plus essentielles et importantes.

Depuis 1997, depuis que la France s`est engagée dans le processus en qualité de coprésident du groupe de Minsk, nous coopérons fructueusement avec Monsieur Jacques Chirac. Mais comme je l`ai souligné dans ma lettre, ces derniers temps surtout, en 1998 et au cours des mois d`hiver de 1999, l`activité des coprésidents du groupe de Minsk s`est réduite, la question traîne. C`est pourquoi en exprimant mes préoccupations à Monsieur Jacques Chirac, à Monsieur Bill Clinton, à Monsieur Boris Yeltsine j`ai envoyé ces lettres.

Je vais lire attentivement la lettre de Monsieur le Président Chirac. Mais les informations que vous venez de fournir sur le contenu de cette lettre me font plaisir. Je tiens à souligner qu`au mois de janvier 1997, lors de ma rencontre avec le Président Jacques Chirac à Paris, nous avions discuté en détails cette question. Je sais bien qu`il se soucie sérieusement depuis pour la recherche d`une solution pacifique du conflit arméno–azerbaïdjanais du Haut-Karabagh. La position claire, précise et objective de Monsieur Chirac à ce propos m`ont fait un réel plaisir. J`ai senti encore une fois dans vos propos que dans sa lettre Monsieur Jacques Chirac maintient sa position, c`est à dire sa position pour un règlement objectif et équitable de ce conflit. Ceci nous nourrit de nouveaux espoir.

Je trouve que les opinions qui sont refletées dans les lettres de réponse du Président Bill Clinton, du Président Jacques Chirac et du Président Boris Yeltsine contribueront à raviver le processus de paix et les négociations. En renforçant, en accélerant le processus des négociations nous essaierons de règler bientôt le conflit.

Aujourd`hui, je déclare encore une fois que nous souhaitons un règlement de ce conflit par la voie de la paix et de la justice. Bientôt, je serai à Washington et je discuterai en détails de cette question. Je vais avoir une rencontre bilatérale avec le Président de l`Arménie Robert Kotcharyan. J`espère que nous rencontrerons aussi Monsieur le Président Jacques Chirac à Washington. Ainsi, une opportunité surgit pour faire de nouvelles démarches sérieuses dans le sens d`un règlement de cette question.

Je vous prie encore une fois de transmettre mes remerciements au Président Jacques Chirac, dites lui que je veux qu`il demeure actif pour l`avenir aussi sur la question du règlement pacifique de ce conflit. Nous nourissons des espoirs de ses actions.