Entretien d`Heydar Aliyev, Président de la République d`Azerbaïdjan, avec Lydie Polfer, Présidente du Comité des ministres du CE, vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, lors de l`accueil de la délégation du Conseil de l`Europe - le 16 juillet 2002


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Heydar Aliyev:  Chère Madame l`Ambassadeur,  

Chers invités,

Je vous salue sincèrement, et notez que je me réjouis de la visite d`une aussi grande délégation du Luxembourg en Azerbaïdjan.

Vous y avez fait beaucoup d`affaires hier et aujourd`hui, organisé des rencontres et fait connaissance de notre pays. Maintenant je serais très content d`entendre vos impressions.

Lydie Polfer: Monsieur le Président, merci de nous avoir reçus. Comme je l`ai déjà dit en vous rencontrant, j`en suis heureuse et c`est un grand honneur pour moi de me trouver dans votre pays. Je pense il n`y a pas beaucoup de délégations officielles qui viennent du Luxembourg en Azerbaïdjan et nous sommes une de ces délégations.

Heydar Aliyev: Ca y est.

Lydie Polfer: Il y a beaucoup de choses que nous devons apprendre l`un de l`autre. Aujourd`hui, comme vous venez de le mentionner, nous avons eu des entretiens. Nous avons eu la possibilité de faire connaissance de votre pays. J`ai le sentiment de disposer de plus d`informations sur votre pays. Notre but est de transmettre ce que nous savons sur votre pays au Conseil de l`Europe le plus vite possible.

Monsieur le Président, comme vous le savez, le Luxembourg est une petite région au centre de l`Europe et il est regrettable qu`il ait souffert au fil du temps des guerres entre ses grands voisins, il a été au centre de ces guerres. Mais heureusement, il y a 50 ans que la paix règne en Europe et cela a rendu possible d`établir une coopération au niveau institutionnel. Nous menons une coopération au niveau du Conseil de l`Europe et de l`Union européenne. Grâce à cette possibilité unique, la paix et le développement économique règnent au Luxembourg. Nous voudrions bien partager cette riche expérience avec vous.

Il y a 50 ans, nous n`avions pas accompli de tels progrès ni de telles réussites. Mais maintenant nous avons parcouru ce chemin et je voudrais partager cette expérience avec des amis comme vous.

Quant à l`Azerbaïdjan, nous voudrions vous présenter nos félicitations pour le fait que, 18 mois plus tôt, l`Azerbaïdjan soit devenu membre du Conseil de l`Europe. Egalement, nous vous présentons nos félicitations pour le fait qu`au cours de ces 18 mois l`Azerbaïdjan a fait des progrès significatifs. Les lois attendues ont été préparées dans le pays, les conventions ont été ratifiées.

Nous savons que les réformes sont un processus qui se poursuit. Bien sûr, parfois cela prend beaucoup de temps. Mais l`essentiel est que vous ayez déjà commencé à travailler dans cette direction. Je pense que ceci conduira l`Azerbaïdjan à se développer dans le domaine économique et le domaine politique. Mais il y a aussi une question et nous le savons - c`est la question du Haut-Karabagh. C`est le problème le plus difficile pour l`Azerbaïdjan. Nous avons déjà rencontré les membres de votre Parlement, les membres des partis majoritaires au Parlement, ainsi que les représentants de l`opposition. Eux aussi, ils pensent que le problème du Haut-Karabagh est le problème le plus douloureux de l`Azerbaïdjan. Nous voudrions entendre votre sentiment sur le problème du Haut-Karabagh. Voyez-vous une lumière au bout du tunnel pour une solution politique à cette question? Nous savons que votre action, les efforts que vous avez déployé ont été très sincères et sérieux jusqu`à présent. Mais il est regrettable que le problème du Haut-Karabagh n`ait pas encore été résolu. Le groupe de Minsk fonctionne depuis 7 ans.

Heydar Aliyev: Pas 7 ans, mais 10 ans.

Lydie Polfer: Il fonctionne depuis 10 ans. Il est regrettable que jusqu`à présent la paix n`ait pas encore été rétablie en Haut-Karabagh malgré l`activité du groupe de Minsk.

Heydar Aliyev: Je vous remercie pour ces observations que vous avez faites en peu de temps et pour les informations que vous m`avez fournies. Je suis très heureux que vous évaluiez objectivement la situation en Azerbaïdjan. Je le note particulièrement. Parce que nous croisons rarement de telles occurrences.

Vous avez souligné que le Luxembourg est un petit Etat et qu`il a souffert des guerres du passé dans la région. Mais il y a 50 ans la paix a été restaurée, votre pays s`est développé. Maintenant c`est un pays développé. Votre peuple vit paisiblement et confortablement. Mais après les guerres, même 10 ans après la guerre, vous n`étiez pas parvenus à cet état. N`est-ce pas? 20 ans après vous avez atteint votre état présent. Pas 50 ans, je crois que c`est 30 ans après que votre pays s`est développé rapidement. Si nous tenons compte du fait que le Luxembourg est au centre de l`Europe, qu`il est un pays ayant la culture et les valeurs européennes, votre délai de développement aurait dû être plus court. Mais nous, nous avons accédé à notre indépendance il y a 10 ans. Je ne veux pas me placer dans l`histoire longue. Nous sommes restés 200 ans sous l`empire russe.

Autrefois, dans la Russie Tsariste, puis à l`intérieur de l`Union Soviétique depuis 1920, c`est vrai, il a pris le pouvoir en renversant le gouvernement tsariste et ce nouvel Etat est à son tour devenu un empire.

Prenez en considération le fait que nous ne sommes pas d`origine européenne, nous sommes en Europe, mais par nos racines nationales et religieuses, nous ne sommes pas européens. Les valeurs européennes ont été toujours progressistes. Notre peuple s`est développé en profitant de ces valeurs pendant ces années difficiles. Mais sous ce régime les conditions n`ont pas permis le développement de tous les potentiels de notre peuple. Au cours de ces années-là, au XXème siècle, à l`intérieur de l`Union Soviétique, l`Azerbaïdjan était proche des valeurs européennes, les utilisant, en développant la culture, notre population a intégré beaucoup de choses mais nous ne sommes encore au niveau de l`Europe, nous sommes en bas.

Les 10 ans d`indépendance de l`Azerbaïdjan se sont déroulés dans des conditions difficiles. Premièrement, quand nous avons accédé à notre indépendance étatique, nous étions déjà en guerre avec l`Arménie. Deuxièmement, il n`y avait pas de stabilité sociale et politique à l`intérieur de l`Azerbaïdjan. Dans cette situation, différentes forces politiques, des groupes armés ont lutté pour prendre pouvoir. Tout cela ne nous a pas permis de tirer profit des possibilités existantes de nous développer rapidement. Mais malgré tout nous nous sommes développés rapidement.

Nous avons rétabli la stabilité sociale et politique de l`Azerbaïdjan en 1995. Nous avons arrêté le déclin de notre économie, commencé à nous développer davantage d`une année à l`autre. Nous avons mené des réformes dans tous les domaines. Nous avons adopté les valeurs démocratiques et avons essayé de les appliquer partout dans le pays. Les réformes menées sont orientées vers la formation d`une économie de marché. Nous avons formé une économie de marché. En lançant de grands projets, en attirant les grandes sociétés pétrolières de l`Europe et des Etats-Unis en Azerbaïdjan, nous avons ménagé un grand flux d`investissement à destination de notre pays. Mais tout cela ne s`est pas passé dans le calme. Nous nous sommes retrouvés sous la pression de certains pays étrangers, et nous avons été obligés de prendre des mesures pour maintenir la stabilité interne. Mais c`est dans un tel contexte que la démocratie, la liberté de l`homme, de parole et d`expression ont été assurées, que la société civile a été construite. Comme vous l`avez souligné de nombreuses lois ont été adoptées. Beaucoup de travaux ont été faits au préalable. Nous avons adhéré au Conseil de l`Europe. J`en parle si longuement parce qu`à la différence de vous, certains disent qu`il faut que tout soit en Azerbaïdjan comme en France, en Allemagne, ou comme aux Etats-Unis. Moi aussi, je voudrais qu`il en soit ainsi. Mais c`est impossible. On a besoin de temps pour cela. Notre opposition n`a qu`un mot en bouche, ils disent: "Aliyev dit qu`il faut du temps pour la démocratie". Je le dis aujourd`hui: la démocratie a un début, mais pas de fin. Aussi loin que tu peux suivre ce chemin, tu dois y aller.

Mais vous ne pouvez pas trouver un sportif qui, par exemple, puisse sauter une distance de 10 mètres, mais qui ne saurait pas marcher.

Lydie Polfer: Surtout, sans entraînement, c`est impossible.

Heydar Aliyev: Même s`il s`entraîne, c`est impossible. Il y a des possibilités physiques. Pour attirer tout le monde vers la démocratie, il faut que des changements s`opèrent dans l`esprit des gens. Si les gens ont vécu dans un système pendant 10 ans, et que pendant des siècles ils ont utilisé d`autres valeurs, il est impossible de les changer en 1, 2 ou 5 ou 10 ans. Seuls les illusionnistes peuvent le faire. Vous avez des "illusionnistes" chez vous? Les illusionnistes, au cirque, ils amènent la personne et la mettent dans la boîte, prennent la scie et coupent, ensuite ils ouvrent la boîte et la personne y est saine et sauve. L`illusionniste peut le faire.

Je veux dire que je suis très content que vous évaluiez correctement les questions. Egalement, je veux le dire que notre devoir est d`avancer rapidement sur notre chemin de la démocratie.

Vous ne devez pas avancer dans la précipitation, il ne le faut pas. Peut être vous devez rester sur place ou avancer à petits pas. Mais nous devrions aller en courant. Nous le comprenons. Mais nous voulons qu`on nous comprenne aussi. Ce qui est impossible en Azerbaïdjan, l`exiger ou quand cela ne va pas, le critiquer en disant qu`il n`y a pas de démocratie ici etc..., ce n`est pas objectif.

Vous voulez savoir mon opinion sur le Haut-Karabagh. Depuis 9 ans que je m`occupe de cette affaire, c`est à dire depuis que je suis Président, je peux vous dire que je ne me suis jamais occupé autant d`une affaire. Je tente de profiter de toutes les possibilités. Mais nous n`avons pas encore résolu la question. Sa solution est très simple.

L`Arménie a occupé les terres azerbaïdjanaises. L`Arménie est un envahisseur, elle n`a pas le droit d`occuper les terres azerbaïdjanaises. L`Arménie prétend que la région du Haut-Karabagh lui appartient. Elle n`a pas non plus ce droit. Le Haut-Karabagh est une antique terre de l`Azerbaïdjan. Mais étant donné que la plupart des habitants en étaient les Arméniens et la minorité les Azerbaïdjanais, ils prétendent que le Haut-Karabagh appartient à l`Arménie. Ils ont occupé le Haut-Karabagh avant la chute de l`Union Soviétique et en fait ils ont séparé cette province de l`Azerbaïdjan. Puis ils ont occupé les sept régions adjacentes autour du Haut-Karabagh.

Le Haut-Karabagh a une petite superficie. Au début du conflit il y avait 160 mille habitants dont 40 mille Azerbaïdjanais. Ils ont expulsé les Azerbaïdjanais. La moitié des Arméniens du Haut-Karabagh ont aussi quitté cet endroit. N`y habitent plus que seulement 60 mille personnes. Une petite région. Mais les sept régions adjacentes autour de Haut-Karabagh et où habitent seulement des Azerbaïdjanais, 800 mille Azerbaïdjanais ont été expulsés de ces régions.

Ainsi, ils ont occupé 20 %, soit un cinquième, du territoire de l`Azerbaïdjan. Les gens expulsés des territoires occupées vivent depuis 10 ans sous des tentes. Toutes ces injustices se déroulent sous les yeux du monde. Ceci est connu du Conseil de l`Europe, de l`OSCE, de l`ONU, des puissants, des co-présidents du groupe de Minsk - les Etats-Unis, la Russie, et la France - et des chefs d`Etat de ces pays. Si nous voulons former une société civile, la démocratie- c`est bien la politique que l`OSCE, l`ONU, les grands pays d`Europe proclament -, alors pourquoi ferment-ils les yeux devant tout cela? C`est à dire qu`il y a deux poids deux mesures, un double standard, dans ce monde. Ils nomment une agression comme une agression quand ils le veulent. Mais quand ils ne le veulent pas ils ferment leurs yeux devant l`agression. C`est pourquoi maintenant il existe une voie pour résoudre le problème du Haut-Karabagh: nous disposons des principes de l`OSCE, nous avons les principes de l`ONU, il existe les normes du droit international. L`intégrité territoriale de chaque pays est inviolable. N`est-ce pas?

Lydie Polfer: Bien sûr.

Heydər Əliyev: L`Azerbaïdjan, en tant que pays indépendant, réclame que son intégrité territoriale soit restaurée. C`est pourquoi les forces armées arméniennes doivent quitter le sol azerbaïdjanais. Des résolutions du Conseil de la Sécurité de l`ONU ont été adoptées à ce propos. Mais les Arméniens ne respectent pas ces résolutions. S`ils quittent les territoires occupés, l`Azerbaïdjan est prêt à accorder le statut d`autonomie le plus élevé au Haut-Karabagh dans le cadre de la souveraineté de l`Azerbaïdjan. Mais l`Arménie ne le veut pas. Elle prétend que le Haut-Karabagh lui appartient. Leur position est la négation de toutes les normes internationales. Et ils demandent pour ce territoire un statut de petit Etat. Nous ne pouvons pas y consentir. Nous ne pouvons pas consentir à accorder un statut d`Etat à une région de l`intérieur de notre souveraineté. La vérité, c`est cela. Tout le monde dans le monde connait cette vérité. Mais les Chefs d`Etats des puissances, les chefs de l`OSCE disent: "allez négocier, trouver une solution vous-mêmes". Je montre la voie. S`il y a une autre voie, il faut que vous nous la montriez, que le Conseil de l`Europe, l`OSCE, l`Union Européenne, l`ONU, les Etats-Unis, la Russie, la France nous le montrent. Montrez-nous la voie. Vous ne nous montrez pas la voie.

On a proclamé une déclaration aux termes de laquelle on dit reconnaitre l`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan. Mais voilà plus de dix ans que l`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan a été violée, ils n`y prêtent aucune attention. En tant que Président de l`Azerbaïdjan je travaille jour et nuit et je ne trouve aucune autre voie. Les forces armées arméniennes doivent quitter les territoires de l`Azerbaïdjan. L`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan doit être restaurée. Les Azerbaïdjanais expulsés de leurs maisons natales doivent rentrer sur leurs terres, nous devrons accorder un statut plus élevé "d`autonomie" au Haut-Karabagh au sein de l`Azerbaïdjan et la paix doit être instaurée entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan. C`est cela la seule voie.

Lydie Polfer: Monsieur le Président, bien sûr que je vous comprends, c`est une question très dure, douloureuse pour vous. Le chef de l`Etat d`un autre pays, qui serait à votre place, lui aussi, éprouverait les mêmes sentiments et les mêmes affres. Merci de nous avoir prodigué une information large et correcte. Il est regrettable que je n`aie pas le pouvoir de vous montrer une voie. C`est pourquoi il ne reste qu`à espérer qu`il y aura la paix entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan. Parce que l`état d`aujourd`hui - ni paix, ni guerre- entrave le développement.

J`ai vu les cartes. J`ai vu les territoires de l`Azerbaïdjan qui sont occupés, ceux qui le sont en plus de celui du Haut-Karabagh. Une question me vient à l`esprit: au sud de l`Azerbaïdjan il y a une région enclavée, séparée du territoire principal. Ma question vous paraîtra peut être naïve. Est-ce qu`il y a eu des propositions d`échange de territoires? Peut être on réunit le Haut-Karabagh et l`autre région séparée pourrait être réunie à l`Azerbaïdjan par la cession de ces terres arméniennes.

Heydar Aliyev: La République Autonome du Nakhitchévan est une terre de l`Azerbaïdjan, elle est une partie de l`Azerbaïdjan. Nous ne pouvons que déplorer regrettable qu`une injustice ait été commise contre l`Azerbaïdjanais dans les années 1920. Désormais 40 km séparent le Nakhitchévan de la partie principale de l`Azerbaïdjan -vous l`avez vu sur la carte. La région de Mehri, dont tous les habitants étaient Azerbaïdjanais, a été donnée à l`Arménie. C`était notre terre. Si les Arméniens veulent échanger cette terre qui sépare le Nakhitchevan de la partie principale de l`Azerbaïdjan dans le cadre de la question du Karabagh, alors qu`ils soulèvent cette question, nous allons voir.

Lydie Polfer: Il ne me reste plus qu`à vous souhaiter du succès.

Heydar Aliyev: Merci.

Lydie Polfer: Monsieur le Président, dans le domaine législatif et des conventions internationales, vous avez vraiment obtenu des réussites significatives. Je comprends qu`il soit difficile d`y parvenir. Mais s`il y a un Parlement qui travaille sans relâche, il est clair qu`on peut promulguer des lois. Mais l`application des lois est un processus très difficile. Le Conseil de l`Europe, la famille européenne doit vous aider dans cette tâche. Il doit épauler l`Azerbaïdjan dans le domaine des réformes. Ce ne doit pas être de façon qu`un côté qui déploie tous ses efforts à ces travaux, et l`autre côté est écarté et ne fait que secouer le doigt. Il faut aider l`Azerbaïdjan dans ces travaux. Après l`adoption de lois on a besoin de cadres, d`administrateurs de haut niveau. Le Conseil de l`Europe doit travailler beaucoup avec l`Azerbaïdjan dans ce domaine. Je trouve qu`il faut profiter de toutes les relations possibles pour aider l`Azerbaïdjan à mener les réformes.

Heydar Aliyev: Je vous remercie pour ces paroles.

Lydie Polfer: Monsieur le Président, je veux vous remercier d`avoir parlé franchement. Vous avez souligné, et c`est vrai, que l`Azerbaïdjan appartient à l`Europe, mais également n`est pas totalement l`Europe. A l`époque de l`Union Soviétique je m`étais rendu en Ouzbékistan et en Turquie. Monsieur le Président, je dois dire que par rapport à eux vous êtes complètement européen. Je ne vois aucune différence entre vous et l`Europe.

Heydar Aliyev: Nous sommes européens. Selon moi simplement, j`ai voulu vous décrire le processus par lequel nous deviendrons européens. Maintenant nous sommes européens et plus européens que certains vrais européens.

Lydie Polfer: Monsieur le Président, les liens qui nous rapprochent sont plus nombreux que les liens qui nous distinguent. Bien sûr que les traditions peuvent être diverses, notre passé peut avoir été différent. Mais les liens qui nous unissent sont plus forts. C`est pourquoi je pense que nous devons insister sur une coopération dans les domaines de tolérance, de la démocratie, de la liberté, de la primauté de la loi et nous pouvons vous y aider.

Avant de venir j`ai lu beaucoup. A la veille de cette visite notre ambassadeur nous les avait préparés. J`ai étudié profondément ces documents. Ils portaient sur différents sujets, les prisonniers politiques, la coopération avec la Commission de Venise, etc. Avant de vous rencontrer j`ai parlé au Ministre de la Justice. Il nous a raconté des choses que peut-être on ne connait pas au Conseil de l`Europe. C`est pourquoi je pense qu`il faut que nous échangions beaucoup, que nous gardions plus de contacts, que menions plus fréquemment des échanges de vue, que nous éliminions les négociations inutiles. Alors il n`y aura aucun point d`ombre dans l`image du pays.

Heydar Aliyev: C`est vrai.

Lydie Polfer: Nous nous sommes mis d`accord pour parler franchement et sincèrement lors de ces rencontres, engageons nos échange de vues.

Heydar Aliyev: Nous parlons très sincèrement.

Lydie Polfer: Monsieur le Président, je voudrais vous remercier encore une fois pour cette conversation franche et sincère. Je pense que nous allons pouvoir coopérer et grâce à un dirigeant comme vous qui jouit du respect public, l`Azerbaïdjan va se rapprocher davantage de l`Europe. Si vous avez besoin de notre aide nous sommes toujours prêts.

Heydar Aliyev: Merci beaucoup. Je me suis senti soutenu par notre conversation d`aujourd`hui. Ceci est aussi une aide. J`espère que l`avenir nous réserve une bonne coopération. Merci.

"Azerbaïdjan" journal, le 17 juillet 2002