Conférence de presse tenue par Heydar Aliyev, Président de la République d`Azerbaïdjan, avec Javer Solana, en présence des média locaux et internationaux au terme des négociations avec la délégation de l`OTAN - Palais présidentiel, le 30 septembre 1998


Heydar Aliyev: Chers représentants de la presse!

Vous avez assisté à nos négociations, et peut-être n`y avait-il pas besoin d`une rencontre supplémentaire. Mais comme elle était envisagée dès le debut, nous avons estimé qu`il fallait la maintenir.

En plus de ce que vous avez entendu, je peux dire que notre entretien avec Monsieur Javier Solana, le Secrétaire Général de l`OTAN s`est déroulé dans un climat de compréhension mutuelle et d`amitié, et nous avons évalué de façon positive la coopération entre l`Azerbaïdjan et l`OTAN dans le cadre du programme "Partenariat pour la paix". Nous avons déclaré souhaiter poursuivre cette coopération désormais.

Notre rencontre d`aujourd`hui a été très importante. Avant cette rencontre, notre invité, Monsieur Javier Solana, a rencontré le Premier Ministre, le Ministre de la Défense de l`Azerbaïdjan et a mené des entretiens très fructueux. Je vois qu`ainsi nous accélérons notre relation et notre coopération. Le gouvernement azerbaïdjanais apprécie cette coopération et la juge très importante. Nos rencontres, nos entretiens d`aujourd`hui ont fondé une base solide pour accelérer cette coopération.

Maintenant, je passe la parole à Monsieur le Secrétaire Général. 

Javier Solana: Merci beaucoup, Monsieur le Président.

Il est très probable que je n`aie pas grand chose à ajouter à ce que vous venez dire. Simplement, je veux dire que je suis très heureux d`être à nouveau votre invité et d`avoir eu la possibilité de rencontrer non seulement le Président, mais aussi le Premier Ministre et le Minsitre de la Défense, et d`évaluer comment ces travaux, qu`il s`agisse du programme du "Partenariat pour la paix" ou du Conseil du Partenariat EuroAtlantique, ont évolué depuis de ma dernière visite chez vous. En effet, au cours de ce delai, beaucoup de progrès ont été faits. Mais je voudrais souligner deux points. Je voudrais vous remercier, vous et votre gouvernement, et surtout votre peuple pour la participation des armées azerbaïdjanaises à ces exercices. Par exemple, il y a eu des exercices très importants en Macédoine, et l`Azerbaïdjan y a aussi participé. Avec la grande participation des pays partenaires et de l`Alliance, des opérations similaires se sont répétées en Asie Centrale. L`Azerbaïdjan y a participé aussi.

En effet, il est symbolique que nous travaillions ensemble en tant que garants de la stabilité, de la sécurité et de la paix dans cette région. Je voudrais vous dire que nous allons continuer à y travailler dans les années suivantes. Je veux remercier Monsieur le Président et votre gouvernement pour l`hospitalité. Merci beaucoup. 

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Question: Monsieur le Secrétaire Général, aujourd`hui on a dit que la Serbie avait retiré une partie de ses armées, mais que cela n`avait pas été suffisant et qu`elle l`avait fait d`une manière très lente. Beaucoup soupçonnent que les Serbes aient la volonté de faire quelque chose. Pouvez-vous dire que l`OTAN ait vraiment la volonté et les possibilités de rester fort dans ses positions? 

Javier Solana: En fait, il faut dire que nous allons juger le Président Milosevic sur ses actes, mais pas sur ses paroles. Nous avons entendu de lui beaucoup, beaucoup trop de paroles. Mais souvent il n`est pas responsable de ce qu`il dit.

Il faut aussi dire que pendant ces quelques derniers jours deux décisions importantes ont été prises sur le Kosovo. La première - c`est la résolution du Conseil de Sécurité de l`ONU. Dans cette résolution était fixé exactement ce que nous attendons du Président Milosevic.

Je dois dire en effet que cette décision a été prise à l`unanimité. Seule la Chine n`a pas voté, les autres ont voté pour l`adoption de cette décision. La deuxième, c`est la décision prise au Conseil de l`OTAN. Il est adressé à nos commandants millitaires qu`en cas de la nécéssité de technique ils doivent commencer à apprendre de différents pays de l`Alliance qui vont les donner. Mais sans mandat du Conseil de Sécurité, bien sûr, aucun mesure ne sera prise.

Question: Monsieur Solana, pendant vos négociations à Bakou vous avez déclaré que l`OTAN avait intérêt à approfondir sa coopération avec l`Azerbaïdjan. Nous voudrions savoir ce que vous considérez concrètement: l`élargissement de la coopération dans le cadre du programme "Partenariat pour la paix" et du Conseil du partenariat EuroAtlantique, ou bien les parties envisagent-elles de nouvelles formes d`activités réciproques? 

Javier Solana: Vous avez raison de parler d`élargissement de la coopération dans le cadre du programme "Partenariat pour la paix" et du Conseil de Partenariat EuroAtlantique. Ces deux structures offrent beaucoup de possibilités. De nombreux pays participent à ces deux structures et il y a une large place pour le développement des relations avec l`OTAN. Nous travaillons déjà à ces programmes et nous voulons approfondir notre coopération.

Question: Je vous demande pardon, est-il possible de signer une charte de Transcaucasie sur le modèle de la charte Balte? 

Javier Solana: Il y a aucune charte Balte à l`OTAN.

Correspondant: Il y en a avec l`Ukraine et la Russie, il y a la charte Balte.

Javier Solana: Non, ce n`est pas la ligne de l`OTAN.

Question: Monsieur Solana, quand les journalistes azerbaïdjanais étaient en Belgique à votre invitation à propos du problème du Haut-Karabagh - le plus grand problème de l`Azerbaïdjan - vous avez dit que l`OSCE s`occupe de ce problème et que cette organisation en porte toute la responsabilité du règlement. Maintenant, en Azerbaidjan, nous vous posons la question: Si l`Arménie ne veut pas signer le grand Accord de Paix et que l`Azerbaïdjan s`adresse à l`OTAN, quelle pourrait être la réaction de votre Alliance? 

Javier Solana: Je répète ce que je viens de dire. Pour la solution de ce problème, la position-cadre a été formée. Tout cela a été adopté par la voie de l`OSCE en 1996. Nous devons chercher la solution sur cette base.