Allocution de Heydar Aliyev, Président de la République d`Azerbaïdjan, à la cérémonie de présentation du journal "Dialogue d`Eurasie" - Le 13 juin 2000


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Mesdames et Messieurs!

Chers invités!

Aujourd`hui, je veux vous féliciter à l`occasion de cet événement important, la présentation du journal "Dialogue d`Eurasie". Je souhaite à ce journal une longue vie et un succès continu.

Aujourd`hui, nos invités turcs - les écrivains, les journalistes, les savants, les intellectuels - venus de Turquie en Azerbaïdjan à l`occasion de cette présentation sont présents dans cette salle. Je vous salue tous cordialement. Soyez les bienvenus en Azerbaïdjan!

L`apparition d`un tel journal est une grande initiative qui est très importante. A la suite des discours qui viennent d`être prononcés ici j`ai compris que c`était une idée qui était née il y a plusieurs années, une idée qui a germé dans l`âme à ceux qui ont fondé ce journal et l`ont souhaité. Grâce à leur opiniâtreté, enfin, ce journal a vu le jour.

Je crois que c`est un événement significatif. J`ai l`espoir que le journal "Dialogue d`Eurasie" servira au développement des relations entre l`Europe et l`Asie et à leur mariage.

Au cours de ces dernières années se sont déroulés des processus politiques d`importance. Le processus de la globalisation en est un des fondements. Si la globalisation est née de la pensée économique et commerciale, la notion de "globalisation" est beaucoup plus large. Nous le comprenons, nous l`acceptons comme ça. "La globalisation" signifie que les pays, les peuples, les nations doivent se rapprocher les uns des autres et développer leurs relations. "La globalisation" est le vœux que la paix, la sûreté règnent toujours sur le monde, que l`on mette fin aux conflits armés et qu`on prévienne les conflits qui pourraient advenir dans le futur, et qu`on ne permette plus la guerre désormais. A la fin du XXème siècle le monde, en prenant acte des cauchemars qui ont parsemé ce siècle, en considérant d`un côté les progrès que ce siècle nous a offert, et d`un autre côté les tragédies que ce siècle a délivré au monde, et surtout à l`Europe et à l`Asie, on a déjà compris que le monde entier doit en tirer les leçons pour le XXIème siècle. Il faut mettre fin au cycle des guerres, des tragédies, des massacres du XXème siècle, ils ne doivent plus se répéter au XXIème siècle.

Nous, en Azerbaïdjan, nous abordons le XXIème siècle nourris de ces sentiments et de ces idées et nous le voulons sous cette forme. C`est pourquoi, en tant qu`Etat indépendant, nous voulons trouver notre place dans ce processus, nous voulons lui apporter notre contribution.

Tout cela, avec d`autres moyens, dépend, d`abord, du dialogue. Le dialogue consiste à montrer et décrire correctement et objectivement la vie des peuples et des nations. Et à établir une coopération des pays, des peuples, des nations les unes avec les autres, en conséquence de quoi la paix sera établie dans le monde entier. Votre journal "Dialogue d`Eurasie" peut assurer une partie de cette tâche mondiale de la "globalisation" future. C'est-à-dire il peut lui apporter ses services à cette cause, il peut apporter sa contribution. L`Europe, l`Asie sont la partie majoritaire de l`est de la planète Terre.

Il est évident que l`Espagne, le Portugal, sont aussi en Europe, que le Japon, la Chine, sont en Asie. Egalement, et l`Indonésie, et les Philippines appartiennent au continent asiatique. C`est un continent qui représente la majorité de la population mondiale. La majorité de la population vit dans cette partie du monde.

Les processus qui se sont déroulés dans le monde, tant la nouvelle histoire que l`ancienne histoire, ont pris leurs sources sur ces continents. En Orient, en Europe j`ai compris d`une manière que vous prenez en compte qu`une certaine partie de l`Europe et de l`Asie - en Europe occidentale, en Europe orientale, au Proche Orient, en Extrême Orient, on peut dire qu`il existe les Etats, les peuples, les cultures les plus antiques. C`est pourquoi, le dialogue en Eurasie est une notion très large. Plus large que celle qu`aborde le journal que nous avons vu. C`est pourquoi en disant "Dialogue d`Eurasie",. C`est probablement raisonnable. Parce qu`il est impossible d`embrasser le monde entier du regard. Il n`est pas moins impossible non plus d`embrasser la moitié du monde entier.

En effet, s`il est possible d`engager un dialogue entre les pays mentionnés dans votre journal - aujourd`hui j`ai feuilleté le premier numéro, ceci sera déjà un très grand événement - en général, cela sera profitable à l`instauration, au sens large, d`un dialogue dans l`espace de l`Eurasie.

J`ai compris que les initiateurs essentiels de ce travail sont des écrivains, des intellectuels, des savants turcs et azerbaidjanais. Egalement, on voit déjà que les autres pays aussi sont représentés dans votre journal. Ceci démontre que vous avez vraiment abordé un certain cadre. C`est réjouissant. Aujourd`hui, la Turquie et l`Azerbaïdjan en sont les fondateurs. Il faut surtout souligner que ceci est tout d`abord la suite d`une initiative de la République de Turquie, de ses savants, de ses intellectuels. Personnellement, moi, je l`apprécie.

Il y a quelques années, juste après la chute de l`Union Soviétique, c`est à l`initiative de la République de Turquie, de son défunt Président Turgut Ozal et du neuvième Président de la Turquie Suleyman Demirel que l`Union des Etat turcophones a été fondée avec les Républiques membres de cette fédération soviétique, au lendemain de leur indépendance. Au cours de ces dernières années, cette union a accompli beaucoup. Vous savez que le dernier sommet des chefs d`Etat de cette Union a eu lieu en Azerbaïdjan, au mois d`avril. En ce mois d`avril, nous avons fêté tous ensemble le 1300ème anniversaire de "Kitab-i - Dede Gorgut". Ils sont liés l`un à l`autre.

Parce que, si l`Union des Etats turcophones a été fondée en 1992, son histoire est courte. Mais notre union, nos racines historiques ont une longue histoire. Ces racines sont très profondes. Ces racines sont "Kitab-i Dede Gorgut". Mais "Kitab-i Dede Gorgut" en est aussi une étape. L`histoire de notre peuple est beaucoup plus ancienne que celle des 1300 ans d`histoire de "Kitab-i Dede Gorgut". Mais en tout cas, "Kitab-i Dede Gorgut" a démontré au monde entier que nos peuples sont des peuples disposant d`une culture, d`une langue, d`une littérature ancienne. La racine de nos peuples est la même. Ce n`est pas le fait du hasard que "Kitab-i Dede Gorgut" soit connu au même niveau dans tous les pays turcophones. L`un dit "Kitab-i Dede Gorgut", l`autre l`appelle "atam Gorgut" ("Mon père Gorgut"), chacun l`appelle à sa guise. Chaque peuple appartenant aux Etats turcophones le revendique pour lui-même. Ceci est aussi naturel. Ceci est à moi, et à la fois à nous tous. Parce que si chacun ne comprend pas ce qui lui appartient, il ne peut pas comprendre aussi ce qui appartient à son frère. C`est pourquoi "Kitab-i Dede Gorgut est à nous tous, il est la source nationale et irremplaçable de tous les Etats turcophones, de toutes les nations turcophones.

Mais dans le développement de tous ces processus, je souligne le rôle de la Turquie. C`est bien naturel. Parce que nous n`avons obtenu notre indépendance étatique qu`il y a 8-9 ans. Mais la République de Turquie a été fondée en 1923. C`est un Etat fondé sous la responsabilité d`Ataturk et par sa volonté. Mais avant lui, l`Empire Ottoman avait une histoire de 700 ans. Le rôle de l`Empire Ottoman dans le monde, ses contributions à la culture et à la science mondiale sont énormes. Le grand passé historique de la Turquie, mais aussi en 1923, pendant la chute de l`Empire Ottoman, en montrant sa puissance et en défendant ses terres pour fonder une République au centre de cette empire, mener son peuple vers le progrès pour aujourd`hui accéder au rang des grands Etats ont été un appui et un exemple pour nous tous.

C`est pourquoi l`attitude de la Turquie, ses initiatives, son aide ont joué un rôle essentiel à l`heure où nous nous sommes réunis à nouveau, nous - c'est-à-dire les peuples qui ont obtenu récemment leur nouvelle indépendance.

Je pense que votre journal aidera bien au développement de ce processus. Cela est une partie de sa mission. Le journal a de vastes objectifs devant lui. Je trouve également que ces objectifs sont aussi des biens précieux.

Du point de vue des relations historiques, l`espace d`Eurasie a une grande histoire. De ce point de vue notre tâche de rétablir l`antique Route de la Soie s`offre pour but de créer le dialogue en Eurasie, de l`Union d`Eurasie. En disant "l`antique Route de la Soie" la plupart l`entendent comme un outil de commerce. Mais en effet, peut-être s`étant bâtie pour le commerce, elle a joué également un rôle important dans le développement de la culture des Etats, des peuples qui se trouvaient sur le passage de cette route, de sorte que ces derniers en nouant des liens entre eux, ont profité des contributions de chacun d`eux. C`est pourquoi aujourd`hui, en rétablissant cette route, nous avons pour but de créer tout d`abord des communications et, au moyen de ces communications, de créer des liens commerciaux. Parce que ceux-ci sont très importants. L`économie, le commerce, l`échange des marchandises sont une partie essentielle de ce tout. Mais quoi qu`il en soit ils vont créer de grandes possibilités pour la fusion des cultures, des sciences et des peuples. C`est pourquoi en vue de rétablir la Grande Route de la Soie, nous avons beaucoup travaillé ensemble avec les autres Etats.

Vous savez que le rétablissement de la Grande Route de la Soie a fait l`objet d`une conférence internationale organisée dans cette même salle au mois de septembre 1998 à Bakou. Les représentants de 32 pays et de ceux de 13 organisations internationales participèrent à cette conférence. Les Chefs d`Etats de 9 pays conduisaient la délégation de leurs pays.

Le programme TRASECA et l`ancienne Route de la Soie sont une seule et même chose. Nous avons signé un grand accord pour la mise en œuvre de cette Route de la Soie - le programme TRASECA, lancé par l`Union Européenne. Le centre de cet accord, la mise en œuvre de ce programme est l`Azerbaïdjan, Bakou. Son secrétariat permanent se trouve en Azerbaïdjan et ce secrétariat permanent s`y occupera de la mise en œuvre de tous ces travaux.

Vous abordez une partie de cette Grande Route de la Soie dans votre journal. Ainsi, vous êtes parvenu à atteindre les objectifs que vous vous étiez fixés, vous faites du bon travail. Mais également, vous vous servez de la mise en œuvre de ce grand programme, qui est un grand programme, en regard du processus de la globalisation.

Dans le premier numéro du journal "Dialogue d`Eurasie" se trouvent des informations sur certains pays et sur certaines coutumes. Ce qui m`a réjouit beaucoup sont les articles sur la fête de Novrouz. Pourquoi? Parce que la fête Novrouz a été, depuis l`antiquité, la fête la plus aimée du peuple azerbaidjanais. Il est vrai, à l`époque soviétique, il était mis des limites à la célébration de cette fête. C'est-à-dire qu`elle n`était pas fêtée comme une fête publique. Mais chaque famille azerbaidjanaise célébrait Novrouz et pour nous il n`y a pas eu de fête plus chère que celle-ci. Mais j`ai compris ensuite que dans les autres pays turcophones on ne célébrait pas Novrouz comme en Azerbaïdjan.

Certains pays ne le célèbrent pas du tout. Par exemple, chez notre sœur la Turquie Novrouz ne se fête pas. Je me rappelle qu`un ou deux ans plus tôt mes hôtes étaient venus ici. Leur arrivée correspondait par hasard au jour de Novrouz. Après avoir vu les solennités de Novrouz, les cérémonies collectives, après avoir constaté à quel niveau chaque Azerbaidjanais célèbre cette fête et après avoir évoqué cela avec mon frère, mon ami Souleyman Demirel, il s`est demandé pourquoi nous, en Turquie, nous ne célébrions pas cette fête comme cela jusqu`à aujourd`hui?

En Turquie, Novruz a commencé à être célébrée. Mais on le fête encore faiblement actuellement. Je veux le dire ouvertement à nos amis. Ne croyez pas que je veuille imposer quelque chose à quelqu`un. Mais c`est une fête ancienne de tous nos peuples.

Novruz n`était pas fêté dans les pays de l`Asie Centrale comme en Azerbaidjan. Mais maintenant les frontières sont ouvertes, nos relations les uns avec les autres se sont élargies. Les limites qui ont pesé sur nous du fait de l`idéologie soviétique sont levées. Je regarde la télévision, je vois qu`en Ouzbekistan Novruz est célébré largement. Dans les pays de l`Asie Centrale, certains le célèbrent faiblement, d`autres largement.

J`ai vu que vous avez écrit dans votre journal la façon dont on célèbre Novrouz au Turkménistan. Par l`intermédiaire de votre journal, les peuples proches vont connaître et apprendre leurs anciennes coutumes. Mais auparavant à cause de la séparation nous ne les connaissions plus. Et encore auparavant, il n`y avait pas les moyens que nous avons aujourd`hui avec cette Union. Maintenant la séparation qui existait entre nos pays, c'est-à-dire toutes ces barrières, a été supprimée. Maintenant avec un tel journal vous allez pouvoir le faire savoir. Dans tous les pays, tout le monde saura ce qu`est la fête de Novrouz. J`espère que tout le monde fêtera Novrouz comme on le fête en Azerbaïdjan.

Excusez-moi, mais aujourd`hui je dis avec fierté que Novrouz n`a jamais été fêté ailleurs comme il a été fêté en Azerbaïdjan. Je veux dire par là que notre peuple a conservé cette coutume.

Maintenant ceux qui lisent les articles de ce journal ne le comprennent pas encore bien. J`ai vu quelle est l`importance de ce journal. Mais ceci est encore le début, le premier pas. Il est évident que par cette initiative vous avez ouvert un large chemin. Si vous pouvez aller avec succès par ce chemin, vous pourrez accomplir beaucoup.

Je voudrais aussi éclaircir une question. Je ne sais pas si vous avez créé ce journal comme journal d`informations générales, scientifique, culturel, ou bien avec l`intention de fournir des informations politiques. Vous devrez décider par vous-mêmes. Si vous abordez de trop nombreux sujets, il me semble ceci peut être source de difficultés. Parce que j`ai regardé votre journal. Vous avez écrit sur les partis politiques en Kirghizistan. C'est-à-dire une question politique. Je ne peux rien dire. Aujourd`hui j`ai jeté un coup d`œil à ce journal. Je n`étais pas informé de la création de ce journal. Je le reconnais. Mais simplement, je me dis que si vous avez résolu de le faire, alors faites-le. Maintenant il n`y a plus aucune limite, la liberté de presse, la liberté d`opinion, la liberté de parole, tout est libre. Si vous vous intéressez aux questions politiques, il est aussi possible de les traiter.

Mais si vous décidez que le journal aura plutôt un caractère scientifique, culturel, généraliste, c`est une autre question. Je le note encore une fois, moi, simplement, je vous donne mon opinion, je ne vous suggère aucune proposition, je vous le dis simplement pour réfléchir.

Aujourd`hui vous m`avez accordé une décoration. Mais, vraiment, je ne pensais pas que vous alliez m`accorder une telle décoration. Si vous avez apprécié mes services pour le développement les relations de l`Union des Etats turcophones, et surtout celles entre la Turquie et l`Azerbaïdjan, merci beaucoup, je vous en remercie. Mais le travail que j`ai fait à ce propos, la politique que j`ai menée sont les priorités de notre politique étrangère. Il y a déjà sept ans que je mène cette politique en tant que le chef d`Etat de l`Azerbaïdjan, en tant que son Président. Et notre cher invité vient de dire que le jour de la remise de cette décoration est la veille du jour du salut national.

Aujourd`hui c`est le 13 juin. Il est vrai qu`il y a sept ans, le 13 juin, je faisais l`impossible pour prévenir la guerre civile. Exactement ce jour-là, je me suis rendu à Gandja. C`étaient des jours difficiles, le sang des frères coulait, les gens se tuaient l`un l`autre. Je suis allé à l`intérieur des flammes et du feu et j`ai vu la situation très difficile qui régnait en Azerbaïdjan, le 15 juin j`ai pris la décision de me charger de cette responsabilité, j`ai accordé mon consentement et j`ai été élu Président du Parlement azerbaidjanais- notre Milli Medjlis. Deux jours après, notre Président en exercice avait disparu. C`est pourquoi depuis ce jour-là j`ai été obligé de prendre les pouvoirs du Président azerbaidjanais.

Depuis je suis le chef d`Etat de l`Azerbaïdjan. Depuis ce jour-là en tant que le Chef d`Etat, je me suis fixé sur l`objectif du développement des relations entre la Turquie et l`Azerbaïdjan comme fondement prioritaire de la politique étrangère de notre pays et je le mets en œuvre constamment. Ce n`est pas par hasard. Premièrement, il est lié à nos racines, à notre passé historique. Deuxièmement, au XXème siècle il y a eu des moments où la Turquie a apporté de grandes aides à l`Azerbaïdjan.

Nos racines historiques, nos coutumes, l`usage d`une même langue, nous appartenons à la même langue, et il y a bien d`autres caractères communs, comme celui que la Turquie trouve dans l`Azerbaïdjan son grand appui au Caucase, et que la Turquie est aussi un grand appui pour l`Azerbaïdjan, c`est pourquoi j`ai mené et je mène encore cette politique.

Vous savez que le problème central de l`Azerbaïdjan est l`agression de l`Arménie qui a commencé dix- douze ans plus tôt. En conséquence de quoi suivit une invasion d`une partie des terres de l`Azerbaïdjan, l`expulsion d`un million d`Azerbaidjanais de ses terres occupées. Depuis ce temps-là, c'est-à-dire depuis l`agression de l`Arménie contre l`Azerbaïdjan, bien que l`Azerbaïdjan était encore au sein de l`Union soviétique, les communautés de la Turquie, le peuple et l`Etat turc ont été un appui pour notre pays dans ces jours-là, ils ont défendu la position juste de l`Azerbaïdjan, ils ont été de notre côté. Il n`y a pas un deuxième pays qui garde de telles relations avec l`Azerbaïdjan dans ce domaine. Il est évident que ce n`est pas le fait du hasard, c'est-à-dire que cela est la suite logique des relations qui ont été tissées entre nos peuples pendant des siècles. Ce n`est pas seulement la volonté des dirigeants des pays, des Etats, des gouvernements. C`est la volonté de nos peuples. La volonté des peuples trouve son reflet dans la volonté des Etats et des gouvernements.

Pendant ces dernières années, depuis que l`Azerbaïdjan a restauré son indépendance étatique nous avons accompli de grandes réalisations dans nos relations avec la Turquie.

A l`époque soviétique les nôtres vivaient dans la nostalgie de la Turquie. Et en Turquie on prêtait plus d`attention à l`Azerbaïdjan qu`à tout autre pays. Ce n`est pas par hasard que le Grand Moustafa Kamal Atatürk avait dit: "Le chagrin de l`Azerbaïdjan est notre chagrin, le malheur de l`Azerbaïdjan est notre malheur". Ces paroles ont été répétées maintes fois et par les chefs d`Etat de la Turquie, et par moi. Mais ces paroles montrent que même à cette époque-là - ces paroles furent prononcées en 1930 - la Turquie avait pensé à l`Azerbaïdjan, à notre pays, à notre peuple. C'est-à-dire que nos peuples ont vécu toujours avec cette nostalgie et qu`à la fin ils se sont retrouvés.

La République de Turquie a suivi un long chemin depuis 1923 jusqu`à aujourd`hui et a fait de grandes choses. J`ai participé avec une grande fierté à la cérémonie du 75ème anniversaire de la création de la République de Turquie. La création de cette République, son développement jusqu`à devenir aujourd`hui une des grandes pays du monde fut la volonté d`un peuple et de politique inoubliable du serviteur du peuple Moustafa Kamal Atatürk. C`est pourquoi la création de la République de Turquie et les actions de Moustafa Kamal Atatürk sont hautement appréciés en Azerbaïdjan aussi.

Je me réjouis beaucoup d`avoir été décoré l`année dernière de la médaille de la paix qui porte le nom de Moustafa Kamal Atatürk.

Moustafa Kamal Atatürk avait dit: "La paix dans le pays, la paix dans le monde". Lui, il a lutté exactement avec ces paroles pour la paix. Que je sois décoré de l`ordre qui porte son nom, c`est clair, cela vient de l`estime qu`on porte à l`amitié, à la fraternité Turquie - Azerbaïdjan, Azerbaïdjan - Turquie. Si on a voulu distinguer mes services aussi, c`est pour moi un honneur.

Mais à nouveau je voudrais revenir sur le contenu de votre journal. Votre journal n`aborde pas seulement les Etats turcophones, la Turquie et l`Azerbaïdjan, il aborde un large espace. Je souhaite que votre journal puisse bien décrire les échanges entre ces pays, leur passé historique et les questions d`actualité. Tous ceci va rapprocher davantage les peuples dans notre espace, va les réunir, va servir à la paix et au bien être.

J`imagine qu`à l`avenir ce journal ne sera pas seulement publié en azerbaidjanais et en russe, mais qu`il sera publié en d`autres langues aussi.

Je comprends bien que la langue russe est une langue importante pour les Etats turcophones et pour les autres Etats, nous le savons. C`est pourquoi le journal est publié en russe et en turc. Mais si, à l`avenir, il est publié dans la langue de chacun des peuples, ceci sera très bien. Je ne sais pas, peut-être vous aussi réfléchissez-vous à cette question: si mon idée est avantageuse pour vous, prenez-la, si elle n`est pas avantageuse laissez-la.

En un mot, vraiment, ce matin quand on m`a dit que j`avais été invité à cette cérémonie, comme j`ai un emploi du temps chargé, j`ai beaucoup hésité - est-ce que je viendrai ou pas? Pourquoi y aller, qu`est-ce c`est que ce journal? J`ai donc été obligé de prendre ce journal et de le connaître un peu. Mais maintenant je vois que vraiment, votre invitation était intéressante, pas seulement pour vous, mais elle l`était pour moi aussi. Parce qu`une fois venu, je vous ai rencontré, et qu`à cette occasion, j`ai pu vous faire part de certaines de mes opinions.

Je vous souhaite encore de nombreux succès sur ce chemin, je vous souhaite tous une bonne santé et beaucoup de bonheur. Merci.

Le journal "Azerbaïdjan", le 14 juin 2000

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