Discours du Président de la République d’Azerbaïdjan, M. Heydar Aliyev, à l’occasion d’une réception officielle à l’Assemblée Nationale organisée en son honneur - Paris, 14 janvier 1997


Je tiens à vous remercier pour cette rencontre amicale de ce jour. C’est pour la seconde fois que je me trouve dans ces lieux, au Parlement, dans une atmosphère si bienveillante, aux côtés des membres du groupe d’amitié  France-Azerbaïdjan. Il nous est très agréable d’avoir des amis aussi fidèles, aussi inébranlables et aussi solides au sein du Parlement français. J’espère que nos échanges seront ouverts, cordiaux, sincères et directs sur les nombreuses questions que nous allons aborder. Je me suis exprimé de façon très ouverte à certains moments de nos conversations. Il a pu arriver que quelques unes  de mes paroles aient heurté certains d’entre vous. C’est sans doute parce que nous sentons comme chez nous du fait de cette relation amicale.

Du fait de cette sincérité qui s’est établie dans nos relations, nous ne ressentons pas la nécessité de pratiquer l’euphémisme et nous parlons de tout très ouvertement. Ainsi nous nous sommes ouverts de manière directe de ces questions qui nous touchent, ici en France. Et en particulier, ce qui concerne les agissements des groupes d’influence arméniens et de la diaspora arménienne. En même temps, je sens que vous souhaitez de tout cœur que le conflit arméno-azerbaïdjanais se résolve le plus vite possible. Pour ce dernier point, je vous remercie.

Merci pour votre appréciation objective de la situation. Votre objectivité et cette justesse d’analyse est un facteur qui, pour nous, revêt  une signification de première importance. Nous voudrions voir exister une forte amitié entre la France et nous, nous voudrions développer nos relations avec la France dans toutes les directions. Et pas seulement dans le secteur de la production pétrolière, car dans d’autres sphères d’activités s’ouvrent de grandes perspectives pour notre partenariat. En Azerbaïdjan de nombreuses sociétés françaises se sont déjà implantées, ce qui laisse augurer favorablement d’un renforcement et d’un développement de notre amitié. Je suis convaincu que dans l’Azerbaïdjan la France trouvera un ami solide, franc et fiable. A cet égard le Parlement, et en particulier ses membres influents – nos amis-, assis à cette table, pourront faire beaucoup.

En même temps que je m’adresse à vous, je vous observe et je me dis que la plupart d’entre vous sont comme des morceaux de l’Histoire de France : dans les gouvernements de De Gaulle et de Pompidou, et d’autres chefs d’Etat, vous avez été ministres, et maintenant vous êtes au Parlement. Quel grand bonheur !  Personnellement, j’ai un rapport empreint de respect à l’égard de l’Histoire, en général, tant en ce qui touche l’histoire de notre peuple que celle des autres peuples. De là, il faut savoir évaluer les choses, savoir ce qui passera à la postérité, et être capable de l’évaluer objectivement. La République française a une histoire ancienne et nous nous inspirons beaucoup de l’expérience de la Révolution française. C’est encore une raison pour laquelle nous recherchons votre amitié.

Je vous remercie de votre chaleureux accueil. Je voudrais vous souhaiter prospérité et santé.  Venez souvent en Azerbaïdjan et conduisez-y vos collègues parlementaires. A votre santé ! A la France, à la République française ! A l’amitié franco-azerbaïdjanaise!