Interview du Président de la République d`Azerbaïdjan Heydar Aliyev accordée aux journalistes de la Turquie et de l`Azerbaïdjan à l`aéroport Ataturk d`Istanbul à son retour du septième sommet de l`Organisation de la Conférence Islamique - Le 16 décembre 1994


Question: Monsieur le Président, l`état indépendant azerbaïdjanais fut présent au sommet de l`Organisation de la Conférence islamique au niveau du chef d`état, Président pour la première fois. Que pouvez vous dire au sujet des résultats du sommet à Casablanca et de son importance pour l`Azerbaïdjan?

Heydar Aliyev: Premièrement, je voudrais parler de l`importance générale du septième sommet de l`Organisation de la Conférence islamique à Casablanca. Je considère que cela est un grand évènement sur l`arène mondiale. C`était le septième sommet des chefs d`états de 52 pays du monde islamique. En même temps lors de ce sommet on a célébré le 25ième anniversaire de la fondation de cette organisation. L`organisation de la Conférence islamique fut créée il y a 25 ans. Bien sûr au moment de sa fondation beaucoup moins de membres étaient au sein de cette organisation. En outre, au cours de la période du sommet précédent jusqu`au sommet présent encore 7 états sont entrés et leur nombre total atteint 52. Ils représentent 52 états où vit plus d`un milliard de personnes. Pendant ces 25 ans l`OCI fait preuve de sa viabilité, capacité de jouer son rôle sur l`arène internationale. Je considère que ce septième sommet non seulement fait le bilan de 25 années de son activité, mais connaît aussi son apogée. C'est-à-dire ce sommet va sans doute influencer la politique mondiale, la vie internationale.

Bien que les trois dernières années l`Azerbaïdjan ait collaboré avec l`OCI, cette collaboration ne fut pas efficace. C`est pourquoi la participation de l`Azerbaïdjan au septième sommet au niveau du chef d`état est sans doute un grand évènement dû à la situation de la République d`Azerbaïdjan sur l`arène internationale et à sa politique extérieure. J`estime que ma participation à ce sommet est une nécessité pour moi.

Il est évident que ce sommet a eu une période de préparation tout comme les séances des autres organisations internationales. Au cours de la préparation, nous avons essayé d`obtenir quelques avantages pour l`Azerbaïdjan à ce septième sommet,. Nous y sommes parvenus. Nous voulons faire apprendre la situation actuelle de l`Azerbaïdjan, en tant qu`état indépendant aux pays islamiques, aux membres de l`OCI pour qu`ils soient au courant, en même temps profitant des possibilités de cette rencontre obtenir l`adoption de certaines décisions liées à la situation de l`Azerbaïdjan.

Il est évident que le problème le plus important pour nous sur l`arène internationale est le problème de l`agression de l`Arménie contre l`Azerbaïdjan, montrer au monde quel préjudice énorme a porté cette agression à la République d`Azerbaïdjan, au peuple azerbaïdjanais, quelles pertes a subi notre pays, auxquelles énormes épreuves le peuple azéri a fait face au cours de ces six ans. C`est pourquoi notre but était l`adoption de la résolution concernant l`agression de l`Arménie contre l`Azerbaïdjan, l`examen de la question de l`aide de l`OCI et des états qui font partie de cette organisation à l`Azerbaïdjan, suite à la situation actuelle de l`Azerbaïdjan.

Il n`était pas facile de faire adopter ces résolutions lors de la période de préparation. Il y a eu des facteurs, des états mêmes qui mettaient des bâtons dans les roues. Comme vous savez les résolutions à ces séances internationales sont adoptées par le consensus. S`il n`y a pas de consensus, c'est-à-dire s`il n`y a pas d`accord d`un des états, la résolution ne peut être adoptée. Il y a eu un tel état et il n`était pas d`accord avec l`avis sur ce que l`Arménie avait commis l`agression contre l`Azerbaïdjan. C`est pourquoi lors de la période de préparation nous avons fait un grand travail. Quand nous sommes venus à Casablanca et avons vu que cette résolution était dans une certaine mesure sous la menace, nous avons intensifié notre activité. Ce problème a été discuté à la rencontre des ministres des affaires étrangères et nous avons pu surmonter tous ces obstacles.

Vous savez que le sommet commença le 13 à 7 heures du soir. Nous avons décidé d`avoir des rencontres avec les chefs d`état pendant la journée. Lors de ces rencontres nous avons soulevé le même problème. J`ai signalé aux chefs d`états qu`il y a une telle résolution dont on pourrait empêcher l`adoption. Il faut le prévenir. Nous avons fait ce travail également.

Enfin la séance commença et nous avons eu l`espoir que la résolution sera adoptée. Mais nous étions dans l`attente jusqu`à la fin du sommet. Dieu merci, que le travail que nous avons fait n`était pas vain et a abouti à des résultats positifs et le septième sommet de l`OCI a adopté une résolution très sérieuse, exhaustive concernant l`agression de l`Arménie contre l`Azerbaïdjan. Dans cette résolution on évoque en détail l`agression de l`Arménie et on réclame le retrait inconditionnel des forces armées arméniennes des terres occupées azéries, le retour des réfugiés vers leurs foyers. Un des problèmes le plus compliqué y est indiqué - le problème de la libération des régions de Choucha et de Latchine. C`est pourquoi l`adoption de cette résolution peu de temps après, dans 10-15 jours après le sommet de Budapest, à la réunion d`un niveau aussi élevé - septième sommet de l`OCI est sans doute un grand évènement pour nous. Je considère que cela est un évènement historique qui aura une grande importance.

La Deuxième résolution concernant l`aide des pays musulmans à l`Azerbaïdjan est très importante pour nous, concernant toujours la situation actuelle, l`agression arménienne, la présence de plus d`un million de réfugiés. Je pense que ces Etats respectant cette résolution vont nous concourir. Il est difficile de dire qui et quel aide va nous porter, mais en tout cas le côté moral prévale sur le côté matériel. Cela veut dire que ces Etats comprennent la situation difficile de l`Azerbaïdjan, le manifeste et en même temps ils déclarent être d`accord à prêter de l`aide.

Au septième sommet on a également adopté une grande déclaration finale. Dans cette déclaration ont été évoquées plusieurs questions, c'est-à-dire des questions majeures débattues. A côté de cela un grand problème concernant l`Azerbaïdjan, le Haut Karabakh, c'est-à-dire le problème de l`agression de l`Arménie contre l`Azerbaïdjan a été évoqué. C`est pourquoi nous sommes parvenus à l`adoption de ces documents à cette séance. C`est une grande réussite. J`en suis très content.

L`importance de cette rencontre consiste en ce que dans mon allocution à cette grande réunion où les chefs de 52 états ont été présents, j`ai expliqué la situation de l`Azerbaïdjan. J`ai parlé de l`agression de l`Arménie, de la place de l`Azerbaïdjan à l`OCI, de l`attitude de notre pays vis-à-vis du monde islamique, de ses liens avec les pays islamiques, de la situation de notre pays suite à l`agression de l`Arménie et en même temps de nos propositions concrètes . Je veux également noter que notre république est déjà connue à l`échelle mondiale, y occupe une place digne d`elle et nous avons senti l`attention et respect permanents à l`égard de l`Azerbaïdjan lors du sommet de Casablanca, ainsi qu`au sommet de Budapest. Le fait qu`on m`a donné la parole dans la première partie de cette séance et l`attention à mon allocution, l`avis positif de plusieurs chefs d`états sur cette allocution, l`écho suscité par mon allocution témoigne de ce que la République d`Azerbaïdjan a occupé une place digne.

Lors de cette réunion de l`OCI nous avons encore une fois présenté l`Azerbaïdjan aux états-membres de cette organisation. Je dois avouer que dans les allocutions des chefs d`états et de certains chefs de délégation il s`agissait de plusieurs conflits dans le monde mais malheureusement, l`agression de l`Arménie contre l`Azerbaïdjan n`était pas évoquée. Evidemment, cela fut lié à ce qu`un travail nécessaire n`avait pas était fait et les chefs de ces états n`ont pas perçu l`urgence de cette situation. C`est pourquoi le travail que nous avons fait à cette séance et mon allocution, les résolutions et les rencontres bilatérales avec les chefs d`état, rencontres et entretiens tenus pendant les pauses entre les séances ont fait connaître l`Azerbaïdjan à tous les états islamiques.

Je peux également dire que les représentants de l`Etat des Maldives situé dans l`océan Indien, sur le territoire proche de l`Inde ont demandé avec insistance que leur Président ait une rencontre avec nous. J`ai trouvé le temps pendant la pause et je l`ai rencontré. Les Maldives (îles) c`est un état qui n`est pas grand, cependant il est indépendant. Son chef remplit les fonctions du Président pendant 16 ans déjà et connaît très bien la situation de l`Azerbaïdjan. J`ai été très heureux d`apprendre qu`il connaît également le passé historique et le présent de l`Azerbaïdjan, la situation actuelle et il a également évoqué l`agression de l`Arménie et le fait de me connaître depuis longtemps.

Je veux dire qu`il y a des gens comme ceux là aussi. A côté de cela il y a ceux qui connaissent ce problème mais puisqu`ils ne comprennent pas son urgence, ils ne le mentionnent pas dans leurs allocutions.

Cependant les chefs de grands états, ceux qui sont au courant de la situation en Azerbaïdjan, ont évoqué dans leurs allocutions l`agression de l`Arménie contre l`Azerbaïdjan et ont condamné cette agression.

L`importance de cette séance pour nous consiste en ce que nous avons donné l`information plus détaillée sur l`Azerbaïdjan, sur la situation dans notre pays et avons établi des contacts avec eux. Lors du sommet j`ai tenu des rencontres bilatérales avec les chefs de plusieurs états. Evidemment vous l`avez observé. Il y a eu plusieurs rencontres au cours de la séance. Vous n`avez pas pu donner l`information sur ces rencontres, parce que vous n`avez pas été à l`intérieur. Ils sont enregistrés sur la bande et on vous la transmettra. Toutes ces rencontres ont été très efficaces. Par exemple, je peux signaler la rencontre avec le sultan de l`état de Brunei, situé très loin de nous ou bien avec le premier ministre de la Malaisie. Comme je viens de dire ils sont situés loin de nous. Il se peut qu`on ne nous connaisse pas bien dans ces pays. Pendant la rencontre avec le premier ministre de la Malaisie je lui ai demandé ce qu`il sait sur l`Azerbaïdjan. Il a dit qu`il connaît l`Azerbaïdjan de certains articles publiés dans la presse occidentale. La Malaisie est un grand état musulman de l`Asie et nous devons établir les liens économiques avec elle. Cependant vous voyez qu`ils ne connaissent pas bien l`Azerbaïdjan.

Je ne veux pas prendre votre temps en énumérant toutes mes rencontres. Je peux dire en bref, que j`ai eu beaucoup de rencontres et nous avons intensément travaillé. Grâce aux rencontres que nous avons organisées, on a établi les liens bilatéraux et on a suscité l`intérêt de ces pays à l`Azerbaïdjan. Lors de ces rencontres j`ai invité plusieurs chefs d`état en Azerbaïdjan et eux aussi m`ont invité dans leurs pays. Nous allons profiter sans doute de ces invitations dans le futur et nous allons élargir les liens internationaux de l`Azerbaïdjan avec eux dans tous les domaines. C`est pourquoi je pense que la participation de l`Azerbaïdjan au sommet de Casablanca est d`une grande importance pour nous.

Le roi du Maroc Hassan II s`intéresse beaucoup à l`Azerbaïdjan. Après la fin de la séance nous avons eu une rencontre et des négociations avec lui. Il m`invita à effectuer une visite officielle au Maroc après la fin du mois de Ramadan. Moi également, je l`ai invité en Azerbaïdjan. Nous avons conclu de nos entretiens qu`il y a des possibilités pour établir de bons liens entre nos pays et nous devons les établir.

Je pense que dans son ensemble l`Azerbaïdjan doit profiter plus activement des possibilités des pays islamiques. Nous avons déjà établi des contactes avec plusieurs pays et j`ai rencontré encore une fois les chefs de ces états à Casablanca. Cependant nous n`avons pas encore de liens avec une série d`états et nous allons les établir.

Je considère que cette visite a réussi. Notre objectif actuel est d`user de ces résolutions, de renforcer les positions de l`Azerbaïdjan à l`échelle mondiale.

Question: Monsieur le Président, vos opposants même aurait dû reconnaître les progrès atteints par le Président de l`Azerbaïdjan en votre personne. Cette réalité existe et en fait cela est lié au succès du Président azerbaïdjanais au sommet de Budapest, c'est-à-dire à l`adoption de la décision sur la création des forces de paix de l`OSCE et ensuite à la reconnaissance de l`agresseur au septième sommet de l`OCI. Naturellement, les forces ennemies de l`Azerbaïdjan vont s`activer. Est-ce que la pression sur l`Azerbaïdjan peut se renforcer?

Heydar Aliyev: A vrai dire, a présent l`Azerbaïdjan est en situation où on peut s`attendre à tout. Cependant les observateurs le voient bien qu`à partir du moment de mon arrivée au pouvoir en Azerbaïdjan jusqu`à ce jour, j`ai mené et je mène la politique de défense de l`indépendance, de la structure d`état de l`Azerbaïdjan. Dieu merci que cette politique a abouti à des résultats positifs jusqu`à présent et j`espère que par la suite on ira de ce pas. Cependant personne ne doit croire qu`à l`avenir la situation de l`Azerbaïdjan sera facile sur l`arène mondiale. Non, ce n`est pas le cas. La situation de notre pays, le soutient sérieux à l`Arménie de la part de nombreux états du monde crée des conditions difficiles pour l`Azerbaïdjan. En outre l`Azerbaïdjan a beaucoup perdu dès le jour du recouvrement de l`indépendance. Imaginez vous que trois ans déjà l`Azerbaïdjan vit d`une manière indépendante, si pendant cette période on avait fait un travail intensif, la position de notre pays serait très stable, il y aurait des possibilités plus larges pour mettre en œuvre la politique indépendante. Comme vous savez tout cela se met en place ces derniers temps. Cependant je pense qu`à l`avenir également nous allons travailler dans cette direction et malgré de grandes difficultés qui existent, nous allons les surmonter.

Vous savez, nous ne devons jamais avoir peur des difficultés et penser qu`après ces sommets nous allons suivre un chemin régulier. Bien sûr, il y aura des difficultés. Cependant pour avoir des réussites on a besoin de l`audace. Pour avoir des réussites on a besoin de la libre pensée. Pour avoir des réussites on a besoin de l`indépendance. On a besoin de la politique indépendante. Vous voyez que je mène une politique indépendante.

Journaliste: Dans le cadre de cette politique indépendante, nous vous souhaitons réussite, santé pour l`avenir de l`Azerbaïdjan, pour le faire parvenir aux jours heureux.

Heydar Aliyev: Merci!

Question: Au sommet de Casablanca on vous a proposé de prononcer un discours de félicitation à l`occasion de la clôture de cette séance au nom des pays musulmans de l`Asie. Est-ce que cela témoigne de ce que le leader azéri a fait un choix politique correct, que le prestige de l`Azerbaïdjan sur l`arène internationale s`est accru?

Heydar Aliyev: Savez vous, le choix correct que nous avons fait ne s`y limite pas. Nous nous appuyons non seulement sur le monde musulman, nous avons confiance en toute la communauté mondiale. Par exemple mon allocution à la 49ième session de l`Assemblée Générale de l`Organisation des Nations Unies ou bien notre participation au quatrième sommet des chefs d`état des pays - membres de la CSCE à Budapest et mon allocution. Et à présent notre participation et mon allocution à la rencontre de l`Organisation de la Conférence Islamique à Casablanca. Vous dites que j`ai eu l`occasion ou plutôt on m`a fait un grand honneur de prononcer un discours de félicitation au nom des pays musulmans de l`Asie à l`occasion de la clôture du septième sommet. Tout cela ensemble témoigne de ce que nous avons fait un choix correct. Et non seulement en ce qui concerne l`activité de l`Organisation de la Conférence islamique…

Oui, si on prend en compte tout l`ensemble. Oui, je le crois et je suis sûr que l`Azerbaïdjan mène une politique très orientée, correcte, indépendante, libre, une politique extérieure conforme aux intérêts nationaux de l`Azerbaïdjan.

Question: L`allocution du Président de l`Azerbaïdjan au nom des pays asiatiques à Casablanca a été connue d`avance ou bien cela est devenu évident lors de la rencontre?

Heydar Aliyev: Non, on ne savait rien d`avance. Lors de la séance on a dit qu`il y a un avis sur ceux qui doivent intervenir de la part de trois régions: de la part des pays arabes - Yasser Arafat, de la part des pays africains - Président du Burkina Faso, de la part des pays asiatiques - Président azerbaïdjanais. Cette question fut discutée au secrétariat et on est venu à cette conclusion. Evidemment un tel avis est la conséquence de l`attention à l`égard de l`Azerbaïdjan.

Question: Est-ce que la procédure de la mise en œuvre de la résolution adoptée est prévue?

Heydar Aliyev: Sans doute, il existe la procédure de contrôle également. Après cela nous devons travailler et prendre des mesures nécessaires pour mettre en place cette résolution.

Question: Encore une question avec votre permission. Il est évident que les états islamiques se réunissent à des Assemblées importantes et y prennent des décisions, ils sont souvent unanimes. Cependant certains d`eux - je ne citerai pas de noms ne réalisent pas à fond des résolutions. Est- ce que les liens bilatéraux qui ont été créés ici, de nouvelles connaissances, de nouvelles relations pourront influencer l`élimination des faits désagréables.

Heydar Aliyev: Il n`y a aucun doute. Je considère que la majorité de pays entrant à l`Organisation de la Conférence Islamique comprenne cette situation difficile de l`Azerbaïdjan et ait l`intention de lui porter de l`aide. Notre participation à ce sommet, mes rencontres bilatérales ont sans doute une importance extraordinaire. Je connais plusieurs gens que j`ai rencontrés ici, j`ai eu des rencontres avec autres. Par exemple nous nous sommes rencontrés comme des frères avec Yasser Arafat. Quand il m`a vu, il ne savait pas comment exprimer sa joie. Puisque en son temps, plus précisément dès la fin des années 70 je l`ai reçu quelques fois à Bakou et par la suite je le recevais à Moscou. Dès qu`il m`a vu, il a dit:"je suis très heureux que vous êtes venu au pouvoir". J`ai eu beaucoup de rencontres avec le président du Yémen, au Yémen et à Moscou. Ou bien, quand je rencontrais des autres, on me disait qu`ils lisaient beaucoup sur moi, qu`ils ont entendu beaucoup. C`étaient des gens que je n`avais pas rencontrés avant.

Bien sûr tout cela est important. Puisque en son temps le monde islamique s`intéressait sans doute beaucoup à ma personne. Surtout pendant la période quand je fus un des chefs de l`Union soviétique, chaque musulman était intéressé par ce qu`au sein de l`administration de l`Union soviétique il y a un musulman. C`est pourquoi leur information sur moi fut plus vaste. Par exemple nous nous sommes rencontrés comme des frères avec le vice-président de la Syrie Khaddam puisque j`ai eu plusieurs rencontres avec lui. Il s`est réjoui beaucoup de notre nouvelle rencontre. Je lui ai confié le soin de transmettre mes salutations au Président Hafez al-Assad.

Cela est sans doute important pour l`Azerbaïdjan.

Question: Est-ce que cette résolution de l`Organisation de la Conférence Islamique, le soutien d`un si grand nombre de pays du monde à l`Azerbaïdjan peut avoir une influence sur la mise en place plus efficace des résolutions de la CSCE?

Heydar Aliyev: Sans doute, puisqu`au cours de son histoire de 20 ans et pendant la période de six ans de la guerre arménienne - azerbaïdjanaise, la CSCE avait adopté une telle résolution pour la première fois. Nombreux étaient ceux qui considéraient que la CSCE n`adoptera jamais une telle résolution. Cependant elle fut adoptée. 52 états étaient présents à Budapest. 52 états étaient présents aussi à Casablanca. Pendant un mois nous avons contacté 104 états. Là et ici les résolutions importantes pour l`Azerbaïdjan ont été adoptées. Je considère que c`est une très bonne contribution pour la fin de l`année 1994.

Question: Pour faire reconnaître l`Arménie en tant qu`agresseur, on a fait une démarche importante et une résolution fut adoptée. Dans cette résolution il y a une clause où il s`agit de soulever ce problème auprès de l`ONU. Est-ce qu`il y a un espoir que l`Arménie sera reconnu agresseur à l`échelle de l`ONU?

Heydar Aliyev: Vous savez, nous devons vivre toujours en espérant. Sans espoir on ne pourra rien acquérir, nous devons vivre toujours en espérant. S`il y a un objectif alors il y a une possibilité de le réaliser. Si nous avons pu faire un pas, si nous avons avancé, nous pourrons faire un autre pas.

Traduit de l`édition "Azerbaïdjan 1994. L`indépendance nationale soumise à l`épreuve", volet II, Bakou 2002, pages 382-388.

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