Entretien d’Heydar Aliyev, Président de l’Azerbaïdjan, avec les représentants de la Banque Mondiale – Le 4 mars 2000


Heydar Aliyev: Chère Madame O’Connor!

Je salue chaleureusement les représentants de la Banque Mondiale.

Madame Judi O’Connor, directrice pour l’Azerbaïdjan, la Géorgie et l’Arménie de la Banque Mondiale : Merci beaucoup, Monsieur le Président. Je tiens à vous présenter tous nos remerciements, en mon nom personnel, au nom de mon collègue Tevfic Yaprag et au nom de tous mes collègues de la Banque Mondiale. C’est la première fois que je viens en Azerbaïdjan. Nous travaillons avec plaisir en Azerbaïdjan.

Heydar Aliyev : Nous sommes aussi satisfaits de notre coopération avec la Banque Mondiale et nous la jugeons très importante. Nous nous félicitons beaucoup des réussites de notre pays dans le domaine économique, qui se sont accomplies dans le sillage des recommandations et de l’aide de la Banque Mondiale. Vous avez des programmes très sérieux. Parfois leur mise en oeuvre est difficile, mais de notre côté nous essayons de les réaliser tous. Nous ne nous y conformons pas seulement par obligation formelle, mais nous les comprenons, nous savons qu’elles sont très importantes pour le développement futur de notre économie.

Le Premier Ministre m’a rapporté que vous aviez discuté en détails de toutes ces questions. J’imagine que vous souhaitez nous en dire quelques mots.

Judi O’Connor : Monsieur le Président, j’ai peu à dire. Je voudrais seulement aborder trois points. Tout d’abord, je veux dire que nous avons admiré, et vraiment cela nous impressionne très favorablement, que vous déployiez tant d’efforts pour aboutir à un processus de résolution pacifique de la question du Haut-Karabagh.

Comme vous le savez, et je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose, la Banque Mondiale a accumulé des expériences : nous sommes intervenus pour améliorer la situation après la guerre, en Europe de l’Est et en Europe du Sud et il arrivera un temps où nous déploierons aussi nos efforts au Karabagh , nous y sommes prêts.

Deuxième question, et je pense que c’est une bonne nouvelle, je veux parler des potentialités. Le potentiel consiste, comme vous le savez, dans le marché mondial du prix de pétrole, qui a augmenté. Ceci offrira des possibilités pour que le pétrole soit plus rémunérateur que ce que nous espérions. C’est à  dire l’Azerbaïdjan peut gagner plus que les prévisions ne l’envisageaient. Nous vous déclarons que nous sommes prêts à travailler, à coopérer à votre gouvernement pour définir les domaines prioritaires d’investissement des revenus du pétrole.

Monsieur le Président, la troisième question est que la Banque Mondiale est très satisfaite des réformes menées dans votre pays. Je pense que toutes ces réformes sont importantes pour votre pays. Nous nous réjouissons que les réformes avancent bien et il ne reste à la Banque Mondiale qu’à vous apporter une aide technique et financière.

En vertu de ce programme, il n’y a qu’un seul élément qui se déroule plus lentement que nous l’escomptions. Je crois que vous aviez confirmé il y a un an que des réformes seraient introduites aussi dans les structures étatiques. Nous avions soulevé certaines questions à ce propos et un progrès avait été atteint dans le domaine de l’audit en Azerbaïdjan et du contrôle sur les dépenses au Conseil des Ministres. Bien qu’un certain progrès ait été accompli dans le domaine du contrôle des dépenses, j’estime que dans les autres domaines les travaux ne sont pas aussi avancés que nous le souhaiterions. Nous avons discuté de ces questions avec nos collègues et avec le Premier Ministre et nous voyons, ce qui est essentiel, que ces changements sont en cours de réalisation. Nous voudrions bien vous prier de ne pas nous épargner votre soutien dans la continuité de ces efforts.

Bien sûr, nous voudrions aider plus l’Azerbaïdjan à l’avenir. Nous contribuons plus qu’au passé. Merci beaucoup Monsieur le Président.

Heydar Aliyev : Merci, je vous remercie. Tout d’abord, à propos du Haut-Karabagh, oui, nous voulons régler le problème le plus vite possible et pacifiquement. Il est connu que des efforts certains ont été faits dans ce domaine et que de grands travaux de reconstruction devront y être menés.

Récemment, j’étais à Washington. Au Département d’Etat, j’ai été informé qu’une délégation des représentants de la Banque Mondiale, du Haut Commissariat pour les réfugiés de l’ONU et d’autres institutions financières visiteront les « territoires occupés » de l’Azerbaïdjan. Parce que, ce qu’il faut faire pour les reconstruire et dans quel délai il faut le faire, ce sera à vous de l’évaluer. Les gens expulsés de ces territoires –un million de déplacés- doivent rentrer. C’est pourquoi il faut que vous tiriez profit de vos expériences antérieures et que vous nous apportiez votre aide à ce propos.

Votre opinion sur nos réformes économiques me réjouit. Nous essaierons d’accélérer encore le processus. Je partage votre opinion qu’il existe un certain retard sur le terrain des réformes dans les structures étatiques. Le Premier Ministre m’a rapporté que vous en aviez parlé dans les détails. Vous pouvez être sûr que je prendrai des mesures sérieuses, non seulement pour accélérer le processus  mais aussi pour sa rapide mise en oeuvre.

Nous avons encore besoin de votre aide et je crois que nous coopérerons encore  étroitement dans ce domaine. Je remercie encore une fois la Banque Mondiale pour son assistance, son attention et ses soins.