Conférence de la presse de Heydar Aliyev devant les journalistes à Washington - Le 26 février 2003


Question:  Monsieur le Président, comment vous sentez-vous, comment allez-vous?

Réponse: Ca va très bien.

Question: Il nous intéresse beaucoup de savoir, et même aux Etats Unis cela est l`objet de l`attention de tous, de quoi le Président Heydar Aliyev a parlé avec Georges Bush, le Président des Etats Unis?

Réponse: Oui, c`est tout naturel. J`estime que nous avons eu une très fructueuse conversation avec le Président Georges Bush. Pour énumérer les sujets dont nous avons parlé, il s`agit premièrement de la lutte contre le terrorisme international, de la participation et du concours de l`Azerbaidjan dans la coalition anti-terroriste. Le Président Georges Bush a beaucoup remercié. Il a dit qu`il était très satisfait des travaux entrepris et des résultats obtenus en Azerbaidjan dans ce domaine. Il a dit: "Vous êtes un ami proche de l`Amérique, et nous vous reconnaissons comme tel. Je lui ai dit que nous avions toujours essayé d`avoir des relations d`amitié avec l`Amérique. Nous avons adhéré immédiatement à la coalition contre le terrorisme international que vous avez constituée après les événements du 11 septembre, Nous avons fait et faisons notre travail dans cette coalition. J`ai dit que puisque le travail accompli était si hautement estimé, j`en étais très content.

La deuxième question portait sur le Bakou-Tibilisi-Ceyhan. Il était évident qu`il avait reçu des informations avant notre renontre sur les travaux auxquels nous avons pris part dans cette affaire. De même sur la première question. Il est tout naturel qu`il ne prononçait pas ces paroles par hasard. Il a été informé par ses Ministères, leurs organes concernés et c`est à la suite de cela qu`il exprimait de telles vues.

A propos du Bakou-Tibilisi-Ceyhan, je lui ai parlé de la conférence que nous avions organisée à cette occasion. J`ai parlé des raisons pour lesquelles nous l`avions organisée avec la Géorgie, la Turquie et les Etats Unis. Parce que vous voyez bien que nous nous heurtions à de nombreuses de difficultés. Parfois on ne le sent pas à l`intérieur de l`Azerbaidjan, de même que vous, les journalistes. Parce que nous ne voulons pas présenter tout à la presse et transmettre tout à un problème.

D`une manière générale, aujourd`hui, j`ai rappelé à Monsieur Bush que 8 ans plus tôt nous avions engagé ce projet, c`est à dire que nous avions signé un grand contrat sur l`exploitation des gisements "Azeri", "Tchirag", "Gunechli" du secteur azerbaidjanais de la mer Caspienne, et qu`après cela les pressions contre l`Azerbaidjan avaient commencé. Vous le savez. Nous avons reçu des notes, des protestations aux termes desquelles on affirmait que l`absence de qualification du statut de la mer Caspienne empêchait un pays quelconque disposant d`un littoral sur la mer Caspienne de pouvoir entreprendre une quelconque exploitation. Et nous n`en avons pas fini avec cet aspect des choses. Dans les temps qui ont suivi, et par différents moyens, on a voulu entraver nos actions et on le veut encore jusqu`à présent.

Ainsi que le Bakou-Tibilisi-Ceyhan. Le projet même, c`est à dire l`exploitation du pétrole, du gaz, c`est tout naturel, cela inquiète différentes forces. Mais le deuxième aspect c`est l`exportation du pétrole extrait - par où passera l`oléoduc, selon quel itinéraire, par quel pays. C`est une question très importante et on s`inquiète à ce propos. Nous avons déjà choisi l`itinéraire et nous sommes restés et nous restons sur cet itinéraire.

Enfin, nous avons pu mener ce projet à son terme. L`année passée, le 18 septembre, les Présidents de trois pays - le Président de la Turquie, le Président de la Géorgie et le Président de l`Azerbaidjan - ensemble avec la participation du Ministre de l`Energie des Etats-Unis, nous avons jeté les fondations du principal oléoduc destiné à l`exportation. Mais, après cela il y eut encore certains obstacles, les promesses concernant le financement ne se réalisent pas à l`heure dite. Car les sociétés elles-mêmes ne disposent pas en fonds propres de l`argent qu`elles souhaitent investir. Les négociations tenaient à ce que les sociétés devaient emprunter auprès de certains centres financiers de crédit. Avec ce crédit elles se financeront. Par exemple, 30% de ce projet est financé par l`Etat azerbaidjanais. Mais nous ne pouvions pas avancer cette somme. Nous aussi, nous avons dû recourir au crédit.

Certains problèmes ont surgis. Dès le début, en Géorgie certaines forces étaient hostiles. Mais en effet, le gouvernement géorgien et surtout, le Président Chevernadze ont pris une seule position définitive. Mais il y a certaines forces qui utilisent certains moyens. La dernière fois, par exemple, nous y avons envoyé une grande délégation. David Woodward, Natig Aliyev et d`autres y sont allés, ont parlé. Mais il y a un Ministre de l`Environnement, une femme, qui n`a pas signé certains documents et ils sont rentrés. Ensuite j`ai appelé une deuxième fois Chevernadze et je lui ai parlé. Ils y sont allés une seconde fois, et cette Ministre l`a signé, mais après cette signature elle a adressé une lettre à nous et à Washington - à la Corporation Internationale des Finances. Au nom des organisations non-gouvernementales qu`elle avait organisées elle-même, des protestations furent envoyées. C`est tout naturel. On examine attentivement des informations semblables. Parce que, en général, la protection de l`environnement est toujours importante.

Concernant l`itinéraire on diffuse toujours de fausses informations selon lesquelles il y a eu trois itinéraires, certains disent même qu`il y en a eu quatre. Mais en verité, ce n`est pas comme ça: un itinéraire préliminaire a été proposé, et sur lequel la Société Internationale de l`Opération a travaillé. Mais ensuite, le gouvernement géorgien lui-même a refusé cet itinéraire pour des motifs de sécurité et a proposé un autre itinéraire. On a commencé à travailler sur cet itinéraire. C`est à dire ce ne sont pas les sociétés pétrolières, l`International Operating Company qui a choisi cet itinéraire. C`est le gouvernement géorgien qui a défini cet itinéraire et l`a présenté à l`International Operating Company de l`Azerbaidjan. Et eux, ils ont fait de travail d`ingéniérie sur cette base.

Maintenant, pour différents motifs on a commencé à mettre en question cet itinéraire. Et tout ça est arrivé. Nous avions négocié dès le début et ils ont promis qu`au mois de mars le financement commencera. Maintenant cette question traîne en longueur.

Je vous parlerai de cette question avec quelques détails. Je ne les ai pas tant détaillés à Monsieur Bush. Mais je vous le dis pour que vous connaissiez la situation.

Nous esperions que le financement commencerait au mois de mars. Mais le jour de notre départ, une grande délégation est allée à la Corporation internationale de Finances, elle y a passé quelques heures. Ils sont revenus très inquiets.

Hier le président de la Corporation Internationale de Finance est venu chez moi, nous avons parlé. Ses opinions sont un peu différentes maintenant. Mais il répéte toujours que nous avons beaucoup de clients, d`actionnaires. Il faut que tous- je ne sais pas si c`est 170, ou combien- votent favorablement. Il faut que nous examinions les documents que nous avons reçu, on a donné de nouvelles instructions à BP sur l`environnement, il faut qu`on nous les transmette, nous allons les analyser, nous travaillerons d`avril à septembre, dit-il. Il se peut que nous n`engagions le financement seulement qu`en septembre. Ceci n`est pas admissible. Bien qu`il est définitif, alors, nous pouvons y accorder. Tout cela sont des obstacles venus de différentes directions.

J`en ai parlé brièvement à Monsieur Bush. Il a dit qu`il allait donner des instructions pour qu`on nous apporte les aides nécessaires. Il a dit maintes fois que ce projet était d`une grande importance pour les Etats-Unis, et que nous assurerons sans faute sa mise en oeuvre.

La troisième question est le conflit arméno-azerbaidjanais. Je connais si bien cette question, tellement bien que j`en rêve, et même si j`étais endormi je répondrais à toutes les questions que vous allez me poser.

Sur cette question je lui ai donné des informations carte en mains, je lui ai fait le récit des circonstances et je lui ai exprimé le mécontentement en Azerbaidjan, chez nous, dans notre peuple, à notre communauté nationale qui ne peut plus le supporter. Il y a plus de 10 ans que ces terres sont sous occupation.

J`ai informé en détails sur cette question le Président Bush, Colin Powell - le Ministre des Affaires Etrangères, Monsieur Rumsfeld- Ministre de la Défense, Madame Condoliza Rice- assistants du président pour les questions de la sécurité, qui ont pris part à notre conversation du début jusqu`à la fin. Les conseillers du Président qui s`occupent de cette question, l`Ambassadeur des Etats-Unis en Azerbaidjan et bien sûr, notre délégation, ainsi que notre Ambassadeur dans ce pays y participaient. J`ai donné une large information à ce propos. Nous pensions que tout le monde connaissaitt cette question autant que nous. Mais ce n`est pas le cas. Chacun a son malheur, son problème. Il nous parait que c`est un problème que tout le monde doit le connaitre aussi bien que nous. Ce n`est pas le cas.

C`est pourquoi j`ai toujours répété à nos fonctionnaires - comme moi-même je le fais- et autant de fois que nécessaire, qu`il faut expliquer les circonstances de ce événements carte géographique en mains. Du plus simple fonctionnaire jusqu`au Président, chacun doit le faire. Je le fais toujours. Et avec qui? Hormis ma conversation avec un Président, je le répète aussi bien avec un fonctionnaire d`un quelconque pays qu`avec un représentant d`une organisation internationale. Parce que c`est notre malheur et personne n`en sait autant que nous en savons. Voilà pourquoi j`ai développé ces informations de manière très détaillée, j`ai exposé mes vues.

Perina, coprésident des Etats Unis au sein du groupe de Minsk est venu chez moi et avec lui nous avons eu une conversation approfondie. Il me dit qu`ils sont en train de préparer une nouvelle proposition. Il est probable que cette information ait été transmise au Président Bush. C`est pourquoi il a chargé Collin Powell de cette affaire, qui a pu dire que ses services étaient à l`oeuvre. En tous cas il voit la difficulté de la situation, il la connait, il la comprend. Il sait que la présence d`un tel conflit dans notre région est dangereuse et j`espère que leur attention en sera redoublée.

Nous avons abordé d`autres questions. Mais notre conversation s`est surtout axée autour de ces trois sujets. Je suis très satisfait de cette conversation. Et de tout le reste, le climat de cette rencontre, de l`attention portée à l`Azerbaidjan, de l`attention et du respect portée à son président. Le Président Bush a rappelé que l`Azerbaidjan est un ami proche des Etats-Unis, que nous allons coopérer dans tous les domaines à l`avenir. C`est sur ces mots que s`est conclue notre conversation.

Question: Monsieur le Président, lors de cette rencontre la question de l`Irak a-t-elle été évoquées?

Réponse: Ensuite nous nous sommes rendus au Département d`Etat. Une conversation eut lieu avec Monsieur Armitage, premier-vice du Secrétaire du Département d`Etat, et pas seulement avec les hauts fonctionnaires qui s`ocupent de l`Azerbaidjan, mais en général, avec les hauts fonctionnaires, les responsables, un accord a été signé. De notre côté, Pachayev, Ambassadeur, de leur côté, Elizanet Cons l`ont signé. C`est un document très important. Ensuite il y a eu le déjeuner. Nous y sommes allés tous ensembles. S`asseoir, manger un peu et parler, c`est aussi un moyen. Nous avons mené une conversation détaillé sur ces questions avec eux. Surtout, à l`égard du conflit arméno-azerbaidjanais du Haut-Karabagh.

Ensuite, à 3.00 heures nous avons rencontré Monsieur Jane, vice-président.

Le Vice-président Jane démontre un grand intérêt pour l`Azerbaidjan, il a été très attentif à mon égard depuis longtemps. Il savait déjà de quoi nous avions parlé avec le Président Bush et il en approuvait le contenu . Egalement, il a voulu obtenir des informations plus approfondies sur le Bakou-Tibilis-Ceyhan; il connait bien cette affaire, de même que celle de la lutte contre le terrorisme international et celle du conflit arméno-azerbaidjanais.

Cette conversation s`est déroulée dans un climat amical et de grande sincérité. Le vice-président aussi, a apprécié l`Azerbaidjan et nous a remercié pour nos travaux. Ainsi, nous avons eu trois rencontres essentielles et toutes étaient positives pour l`Azerbaidjan.

Vous savez que maintenant Washington est l`objet de l`attention du monde entier. Ici, toutes les affaires -petites, grandes - suscitent l`intérêt. La venue de Heydar Aliyev, à cette époque, à ce moment à Washington, les rencontres qu`il y a eues ne peuventt pas être passées inaperçues. Le Ministre du Commerce est venu, nous avons eu une conversation sur le fonds avec lui. Ensuite, nous avons eu un échange avec le Ministre de l`Energie. Le président de la Corporation Internationale de la Finance est venu, avec qui nous avons eu une conversation et nous avons organisé une grande réunion. En si peu de temps nous avons fait tant de choses. Aujourd`hui, il est évident que c`était le niveau le plus haut. Je m`en réjouis. J`estime qu`en tous cas, nous sommes parvenus là où nous voulions parvenir, nous avons fait savoir ce que nous voulions faire savoir, nous avons fait comprendre nos positions et fait nombre d`échanges d`opinions, nous avons pu avoir de multiples conversations.

Question: Monsieur le Président, Vous leur avez parlé du Bakou-Tibilisi-Ceyhan et vous leur avez communiqué des informations à ce propos. Est-ce que le report de versement du crédit au mois de septembre pèsera-t-il d`un certain poids sur le cours de la construction? Les Etats-Unis ont de grandes possibilités d`influence sur la Corporation Internationale de Finance. Est-ce qu`ils ont promis qu`ils sauraient utiliser ces vecteurs d`influenec pour débloquer les crédits?

Réponse: Ils ont promis, ils ont promis catégoriquement. Après avoir discuté de cette question avec le Président Bush je crois qu`il peut exercer son influence. De surcroît, le vice-président Jane est aussi intervenu dans cette affaire, de même que le Ministre des Affaires Etrangères qui participait à toutes nos conversation. Parce qu`en effet les Etats-Unis soutiennent sérieusement en général toutes les actions que nous avons accomplies dans la mer Caspienne et naturellement surtout le projet Bakou-Tibilisi-Ceyhan. Il y aura encore des obstacles, mais j`espère que le financement commencera au mois de septembre. Jusque là je peux dire que bien que ce soit difficile, les sociétés ont des possibilités et je pense pas qu`il arrive quelque chose de négatif. Mais, en tout cas s`il se passe quelque chose, nous sommes là. Rassurez-vous.

Question:En discutant la situation au Caucase du Sud, est-ce qu`il y a eu une conversation portant sur l`intention de la Russie de tranférer en Arménie les armes qu`elle veut évacuer de la Géorgie?

Réponse: Cette question n`a pas été abordée.

Question: Monsieur le Président, à la conference d`hier une personne s`est présentée comme le représentant officiel "de la République du Haut-Karabagh" aux Etats-Unis. Vous avez dit qu`il faut pas laisser entrer dans les conférences officielles le représentant d`une République qui n`existe pas. Est-ce que vous avez soulevé cette question dans le cadre un de vos conversations d`aujourd`hui?

Réponse: Mon fils, c`est un problème tout à fait secondaire, vous pensez que nous devons discuter de si petites choses lors de ces rencontres à haut niveau? C`est une question très accessoire, ne faites pas attention à de telles choses. Mais tires-en une leçon car chaque Azerbaidjanais qui est allé quelque part s`est heurté à cette situation. Quand Ilham Aliyev a fait un discours à l`Université cette personne avait déjà dit la même chose. Et lui, il lui a répondu rigoureusement. C`est la même personne. Maintenant ils recommencent et nous ne pouvons pas accuser le gouvernement américain pour cela. Réfléchissez profondement à ces questions. Ce sont des petites questions.

Question: Monsieur le Président, Donald Evans, le Ministre du Commerce a dit que l`Amérique est intéressée par l`achat de gaz liquide en Azerbaidjan. Selon vous, à quel point cela sera-t-il réel dans les jours qui viennent?

Réponse: Actuellement ce n`est pas réel. Mais, en général, vous avez vu, lors de la conférence d`hier, le représentant de la Turquie qui exprimait de bonnes idées sur les besoins futurs de gaz en Europe. Ils ont déjà fait certaines affaires très importantes. J`espère que dans ce sens nous allons réaliser notre programme gazier, c`est à dire le projet de "Chahdeniz".

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INTERVIEW