Allocution du Président de la République d`Azerbaïdjan à la rencontre avec les représentants permanents - ambassadeurs des états du monde accrédités auprès de l`ONU - New York, siège de l`ONU, le 29 juillet 1997


Honorable Président!

Honorables ambassadeurs!

Mesdames et Messieurs!

Je vous félicite cordialement et je vous suis très reconnaissant pour avoir la possibilité de vous rencontrer aujourd`hui et d`intervenir devant vous.

Je suis aux Etats-Unis d`Amérique en visite officielle sur l`invitation du Président Bill Clinton. C`est ma première visite officielle aux Etats-Unis d`Amérique en qualité du Président de l`Azerbaïdjan. Profitant de cette occasion aujourd`hui et hier j`ai été à l`Organisation des Nations Unies pour exprimer ma profonde considération à cette organisation internationale suprême de la communauté mondiale, et, naturellement pour vous parler de l`Azerbaïdjan et de sa vie actuelle.

Hier j`ai eu une rencontre avec le Secrétaire Général de l`Organisation des Nations Unies monsieur Kofi Annan. Hier j`ai visité le Conseil de Sécurité de l`Organisation des Nations Unies, j`ai rencontré ses membres et aujourd`hui je suis devant vous - représentants permanents des pays membres de l`Organisation des Nations Unies accrédités auprès de l`ONU.

J`apprécie cette possibilité et je remercie la section islamique de l`Organisation des Nations Unies pour l`initiative de l`organisation de cette rencontre. Profitant de cette occasion je veux dire quelques mots sur l`Azerbaïdjan, la vie actuelle de la république, nos problèmes et naturellement laisser du temps à vos questions.

L`Azerbaïdjan, ainsi que les autres républiques, à l`époque faisant partie de l`Union soviétique avait recouvré l`indépendance après l`effondrement de l`URSS. Le recouvrement de l`indépendance nationale est un évènement historique pour le peuple azéri et il est plein de résolution de maintenir et renforcer son indépendance nationale, ne pas permettre sa violation, pour que l`Azerbaïdjan ne puisse se trouver de nouveau sous la domination où subordonné à un autre Etat.

A partir du moment du recouvrement de l`indépendance nationale par l`Azerbaïdjan il s`est orienté vers l`établissement de l`état de droit, démocratique, laïc, la mise en place des réformes démocratiques dans toutes les sphères. En 1995 en Azerbaïdjan on a adopté la première Constitution démocratique par la voie du référendum national et en novembre de la même année on avait organisé les élections au parlement de l`Azerbaïdjan. Notre parlement fonctionne, près de huit partis y sont représentés et il remplit activement ses fonctions législatives.

La Constitution de l`Azerbaïdjan embrasse tous les droits de l`homme, les trois parts de la Constitution y sont consacrés. En Azerbaïdjan le principe du pluralisme, liberté d`expression sont établis, plus 30 partis politiques enregistrés légalement, différents mouvements, organisations non gouvernementales fonctionnent. En Azerbaïdjan près de 600 journaux, dont la majorité absolue est gérée par les organisations différentes, organisations privées, partis politiques et nombreux parmi eux sont entre les mains des organisations, des parties d`opposition.

L`Azerbaïdjan est un état multinational. La liberté de conscience et l`égalité de droits pour tous les gens de toutes les nationalités sont pleinement assurées chez nous.

La vie économique en Azerbaïdjan se réalise par la voie stratégique dont nous avons choisie. C`est la création de l`économie de marché, la réforme de l`économie sur la base des principes de marché. Les réformes économiques se mettent en place dans toutes les sphères, le programme de la privatisation des biens se réalise activement, on a adopté la loi sur la "Réforme foncière" sur la base de laquelle on effectue le transfert de toute la terre en propriété privée. En Azerbaïdjan on a créé des conditions pour l`entreprise privée, la création du secteur privé est une des lignes stratégiques de notre économie.

L`Azerbaïdjan est ouvert pour s`intégrer aux autres pays, au monde entier, ouvert pour les investissements étrangers. Les dernières années un grand flux d`investissements étrangers arrive dans notre pays, surtout pour l`exploitation de nos gisements pétroliers et gaziers, ainsi que pour la coopération dans d`autres sphères de l`économie.

La loi sur la privatisation prévoit la possibilité de l`acquisition de la propriété par des compagnies étrangères, par les personnes morales et physiques, c'est-à-dire la participation au processus de la privatisation des gens qui ne sont pas citoyens de l`Azerbaïdjan.

Toutes ces réformes économiques, politiques dans la sphère sociale nous ont permis de surmonter les difficultés dont nous avons rencontrées après l`effondrement de l`Union soviétique, surtout la chute de la production de l`économie qui commença à peu près dès 1988. L`année passée, 1996 nous sommes parvenus à un brusque changement et 1997 c`est l`année du développement ultérieur de l`économie et de la sphère sociale de notre république d`après les indices du premier semestre. Sans doute cela est le résultat de la mise en place des réformes économiques et sociales et naturellement, cela nous permet de faire monter progressivement le niveau de vie de la population de notre république.

En même temps il y a des problèmes en Azerbaïdjan. Un des problèmes compliqués de notre république c`est le conflit entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan qu`on nous a imposé. Ce conflit commença, comme vous savez en 1988 quand l`Azerbaïdjan et l`Arménie se trouvaient au sein de l`Union soviétique. Le conflit commença sur l`initiative de la partie arménienne, plus précisément, de la République d`Arménie afin de séparer une partie du territoire azerbaïdjanais - la région autonome du Haut Karabakh et de l`annexer à l`Arménie. Le prétexte fut le fait qu`au Haut Karabakh les Arméniens vivaient également. Il est vrai qu`au temps du déclenchement du conflit l`ensemble de la population du Haut Karabakh était estimé à 170000 personnes et 70% étaient Arméniens et 30% - Azéris. La région du Haut Karabakh jouissait du droit de l`autonomie au sein de la République d`Azerbaïdjan et en usait pleinement dans les sphères économique, sociale et la vie politique. C`est pourquoi il n`y avait pas de raisons pour déclencher ce conflit et néanmoins il fut déclenché. Je considère que cela a été fait sous la protection de certains chefs de l`Union soviétique de l`époque et évidemment pour rendre service aux forces séparatistes, aux occupants qui étaient alors en Arménie.

Malheureusement, même aux temps de l`Union soviétique - dès 1988 jusqu`à la fin 1991 quand l`URSS existait encore - on n`a pas pu prévenir le conflit, il dégénéra et acquit le caractère des hostilités. Suite aux raisons différentes et à la protection de l`Arménie par certains Etats, la partie arménienne a eu un avantage dont la suite fut l`occupation des 20% du territoire de l`Azerbaïdjan par les forces armées arméniennes. Avant tout on avait chassé toutes les personnes de nationalité azérie et il fut intégralement occupé. Après, les forces d`occupation ont élargi le rayon de leur action et près de sept régions administratives attenantes à la région du Haut Karabakh furent occupées. Dans son ensemble le territoire occupé constitue plus de 16 km carrés des 86 km carrés du territoire de l`Azerbaïdjan, c'est-à-dire 20%.

Dans les régions azéries occupées autour du Haut Karabakh vivaient des personnes de nationalité azérie par excellence. A la suite de cette occupation eux tous ont été chassées par la force de ces régions et sont installés dans les différentes régions de l`Azerbaïdjan, la majorité absolue de ces gens vivent dans les tentes depuis plusieurs années et, naturellement, dans les conditions très précaires.

A la suite de ce conflit, de cette guerre l`Azerbaïdjan a subi un grand préjudice matériel, des dizaines de milliers de gens périrent, le préjudice moral est aussi énorme. Tout est détruit, pillé sur les territoires occupés y compris des maisons d`habitation, bâtiments administratifs, écoles, hôpitaux, foyers de cultures, toute l`infrastructure, les lieux saints, monuments de l`architecture nationale, de l`art. La barbarie, vandalisme sur ces terres atteignent le niveau extrême.

Défendant notre intégrité territoriale, notre souveraineté nous aspirions à l`arrêt de ce conflit et en 1994 nous avons consenti la trêve. Un cessez-le-feu fut conclu entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan - cela a eu lieu en mai 1994. Le cessez-le feu est maintenu jusqu`à présent ce que je considère comme une réussite des parties sur fond de la guerre sanguinaire qui fut en cours dès 1988. Ce qui est caractéristique c`est que le cessez-le-feu est maintenu sans l`implication des forces de paix multinationales. C'est-à-dire sur la base des accords, par les parties en conflit. C`est un facteur important positif qu`il faut signaler. Le processus du règlement pacifique est effectué par le groupe de Minsk de l`OSCE créé en 1992. Ce problème était l`objet des soucis de l`Organisation des Nations Unies et du Conseil de sécurité. En son temps quand l`occupation des régions de l`Azerbaïdjan se trouvant au-delà du Haut Karabakh battait son plein, le Conseil de sécurité de l`ONU avait examiné plusieurs fois cette question. Dès la fin 1992 à peu près le Conseil de sécurité adopta quatre résolutions: 822, 853, 874 et 884. A part cela il y a eu quelques déclarations spéciales du Président du Conseil de sécurité. Dans toutes ces résolutions et déclarations est avancée la revendication du retrait des forces armées arméniennes des régions de l`Azerbaïdjan qu`ils avaient occupées, libération inconditionnelle de ces régions. Cependant ces résolutions du Conseil de sécurité et les déclarations de son Président n`ont pas été exécutées par la partie arménienne qui a occupé ces territoires et sont restées non réalisées.

En même temps, l`ONU et le Conseil de sécurité ont donné le mandat à l`OSCE de s`occuper de ce problème et en 1992 l`OSCE créa en son sein la conférence de Minsk, groupe de Minsk pour le règlement pacifique du conflit arménien- azéri du Haut Karabakh. Tout ce temps le groupe de Minsk s`occupa successivement de ce problème, mais, malheureusement il n`y pas eu de résultats positifs. En décembre 1994 au sommet de Budapest de l`OSCE, le conflit arménien - azéri du Haut Karabakh est devenu l`objet de discussions. Une résolution de l`OSCE fut adoptée prévoyant le règlement pacifique immédiat du problème sur la base des principes de l`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan et le retrait des troupes d`occupation des régions de l`Azerbaïdjan dont elles avaient occupées. En même temps une décision fut prise sur la création des forces de paix multinationales de l`OSCE pour les employer afin de faire sortir les forces d`occupation des territoires occupés de l`Azerbaïdjan et assurer le règlement pacifique du conflit.

En décembre 1996 au sommet de Lisbonne de l`OSCE la question du conflit arménien -azéri du Haut Karabakh devint de nouveau l`objet de l`examen au haut niveau. Alors furent adoptés les principes du règlement pacifique du conflit. Ils sont composés de trois points: le premier - reconnaissance de l`intégrité territoriale de la République d`Azerbaïdjan et de la République d`Arménie, le deuxième - octroi au Haut Karabakh du haut statut d`autogestion au sein de la République d`Azerbaïdjan et le troisième - garanties de sécurité à l`ensemble de la population du Haut Karabakh. Malheureusement, ce document soutenu par tous les membres de l`OSCE - 53 Etats ont voté pour ce document, - fut rejeté par l`Arménie, qui est intervenue contre ce document. Ainsi des 54 membres de l`OSCE 53 ont voté pour ces principes, l`Arménie contre. Malheureusement, l`Arménie maintient sa position de prétentions et de revendication de l`octroi du statut d`indépendance au Haut Karabakh.

Bien sûr que pour régler pacifiquement le conflit arménien- azéri du Haut Karabakh on a besoin des compromis, des actions actives. L`Azerbaïdjan occupe tout le temps la position du compromis. Et ce qu`il avait accepté l`adoption des principes du règlement pacifique au sommet de Lisbonne est également un compromis de sa part. Son accord à attribuer le plus haut statut d`autogestion au Haut Karabakh - c`est un grand compromis puisque cela lèse la souveraineté de l`Azerbaïdjan en tant qu`Etat unitaire. Cependant la partie arménienne ne consent pas le compromis et je répète elle occupe jusqu`à présent la position de l`octroi de l`indépendance au Haut Karabakh.

Aujourd`hui également nous restons sur notre position du compromis néanmoins nous ne pouvons pas accepter l`attribution du statut d`indépendance au Haut Karabakh. Nous ne pouvons accepter l`établissement du deuxième état arménien sur le territoire de l`Azerbaïdjan et nous revendiquons la restauration de l`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan.

Après le sommet de Lisbonne des changements ont eu lieu dans la composition de la coprésidence du groupe de Minsk. Actuellement ses coprésidents sont Russie, Etats-Unis d`Amérique et France. Nous le saluons, puisque si trois grands Etats du monde, trois membres permanents du Conseil de sécurité s`engagent à effectuer les fonctions du coprésident dans la conférence de Minsk sur la résolution du conflit entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan, alors ils doivent résoudre ce problème, cela est dans leur compétence. C`est pourquoi nous avons salué un tel changement et y plaçons de grands espoirs.

Le 20 juin à Denver lors de la rencontre des chefs d`Etat de "huit", les Présidents de la Russie - Boris Eltsine, de l`Amérique - Bill Clinton et de la France - Jacques Chirac ont fait une déclaration commune sur la nécessité du règlement pacifique du conflit arménien-azéri du Haut Karabakh. C`est une démarche positive, nous attendons des actes concrets suivants.

Début janvier le nouveau corps des coprésidents de la conférence de Minsk a avancé de nouvelles prépositions. Nous avons examiné les propositions et le 18 juillet nous avons de nouveau rencontré les coprésidents dans la région et avons reçu leurs nouvelles propositions qui sont composées de deux parties. La première prévoit le retrait des forces armées arméniennes de six régions occupées, le retour des habitants de ces régions vers les lieux de leur habitation, la deuxième - concerne la définition finale du statut du Haut Karabakh et en même temps la solution du problème de deux autres régions de l`Azerbaïdjan - de Latchine et de Choucha, il s`agit de leur libération des troupes d`occupation et du retour des habitants de ces régions.

Sans doute ces propositions ont des points positifs en comparaison avec ce qui avait eu lieu au passé. Néanmoins il existe des questions qui demandent l`arrangement, le réglage. Il y a des questions avec lesquelles nous ne pouvons pas être d`accord. Néanmoins, nous avons donné une réponse positive à ces questions, considérant qu`elles puissent servir de base pour intensifier le processus de négociations. Et actuellement nous attendons des actions pratiques dans ce sens.

Je voudrais vous montrer de quoi s`agit-il. Voilà la carte de l`Azerbaïdjan. C`est l`Arménie, ici c`est la République autonome de Nakhitchevan, qui appartient à l`Azerbaïdjan. Des territoires azéris qui sont occupés par les forces armées arméniennes, sont colorés en différentes couleurs. En rouge est coloré le territoire du Haut Karabakh, en vert - les territoires des régions administratives de l`Azerbaïdjan autour du Haut Karabakh, mais qui ne faisaient jamais partie du Haut Karabakh et qui sont peuplées par les Azéris par excellence, en jaune sont colorés les territoires des régions de Latchine et de Choucha. La partie arménienne estime la région de Latchine importante pour elle du point de vue du lien de transport. La région de Latchine se trouve entre le Haut Karabakh et l`Arménie. Par la ligne noire est tracé le chemin reliant le Haut Karabakh à l`Arménie à travers la région de Latchine. Ici c`est la région de Choucha qui faisait corps avec la région autonome du Haut Karabakh, mais était toujours peuplée par les Azéris par excellence et est un centre culturel historique d`Azerbaïdjan avec les monuments d`architecture et d`art uniques du peuple azéri. C`est pourquoi pour le rendre plus évident nous avons coloré ces régions en jaune, suite à ce que dans les propositions avancées par les coprésidents du groupe de Minsk la dernière fois, il s`agit de libérer les régions colorées en vert des troupes d`occupation; des forces de paix de l`OSCE formées à cette fin doivent réaliser cette opération pacifique - par la suite doivent être disposées à la frontière de la région du Haut Karabakh et à la frontière de l`Arménie et de l`Azerbaïdjan, je parle des territoires occupés. A l`étape suivante, conformément à ces propositions doit être examinée la question du statut du Haut Karabakh et en même temps la question de la libération des troupes d`occupation des territoires des régions de Latchine et de Choucha.

La question toujours soulevée par la partie arménienne, c`est l`octroi du corridor au Haut Karabakh pour avoir la communication avec l`Arménie. Nous avons toujours proposé ce corridor, à propos, aujourd`hui également nous le proposons - il peut être accordé à travers le territoire de la région de Latchine, contrôlé par des forces de paix internationales. Nous avons des idées concrètes sur les paramètres de ce corridor. Ce corridor sera contrôlé par les forces de paix qui veilleront à l`établissement intégral de la paix et de la tranquillité dans la région et vont assurer la communication régulière du Haut Karabakh avec l`Arménie.

Une telle approche est acceptable pour les négociations, pour la solution de ce problème.

En ce qui concerne l`octroi au Haut Karabakh du statut, alors nous avons dit à plusieurs reprises que nous sommes prêts à accorder ce statut sur la base des précédents existant dans le monde pour de telles formations autonomes. Elles existent au sein de la Russie également. Admettons que le Tatarstan ait un très haut statut d`autogestion. Elles existent en Europe et dans d`autres parties de la terre. C'est-à-dire cette pratique existe, elle s`est déjà formée. Usant de n`importe quel modèle de ce statut nous pouvons aussi l`appliquer pour le Haut Karabakh. Mais je répète encore une fois que nous ne pouvons pas accepter l`octroi au Haut Karabakh du statut d`indépendance. Je considère que la communauté mondiale ne doit pas l`admettre également, puisque de telles prétentions contredisent la Charte de l`Organisation des Nations Unies, les principes des normes internationales et les principes de l`OSCE.

Actuellement, dans le monde de différents conflits ont lieu, certains parmi eux sont liés à ce que certaines formations nationales aspirent à obtenir l`indépendance. Dans aucun de ces cas une telle revendication n`a pas été satisfaite. Cela ne peut et ne doit être satisfait ici. D`autant plus que le peuple arménien s`est autodéterminé il y a longtemps, il a son Etat représenté par la République indépendante d`Arménie. La création d`une république arménienne de plus et il se peut par la suite, de la troisième, de la quatrième ne peut pas rentrer dans le cadre de la notion actuelle des normes internationales.

Voilà, proprement dit, le problème clé qui nous inquiète. Naturellement il existe encore d`autres questions liées à ce problème qui créent de grandes difficultés pour l`Azerbaïdjan. Par exemple, en 1992 le Congrès des Etats-Unis d`Amérique a adopté la décision injuste à l`encontre de l`Azerbaïdjan en raison de ce que l`Azerbaïdjan avait imposé le soi disant blocus à l`Arménie, et comme conséquence on a imposé l`embargo à toute aide de la part des USA à notre pays. Mais à présent dans la société américaine, au Congrès, à l`administration des USA se forme un avis sur l`injustice de cette décision et nous sollicitons sa levée. Mais cela est également lié à ce problème. Je veux dire à propos qu`à l`époque l`Arménie ne fut pas non plus bloquée par l`Azerbaïdjan et aujourd`hui elle n`est pas en blocus. L`Arménie a d`assez bonnes communications à travers le territoire de la Géorgie avec la sortie vers les ports de la mer Noire, à travers le territoire de l`Iran avec la sortie vers d`autres pays. C`est pourquoi l`idée créée artificiellement que l`Arménie est en état de soi disant blocus de communication et que c`est la faute à l`Azerbaïdjan n`est pas conforme à la vérité. Et à l`époque et aujourd`hui cela ne correspond pas à la vérité.

A propos, si on parle du blocus alors regardez, l`Azerbaïdjan avait la communication avec l`Arménie par le biais du chemin de fer qui va de Bakou suivant cette ligne le long de la frontière irano - azérie, à peu près 40 km le chemin de fer passe par le territoire de l`Arménie, après par la République autonome de Nakhitchevan et part en Arménie. Les forces armées arméniennes ont occupé successivement les régions de Fizouli, Djabraïl, Zanguilan de l`Azerbaïdjan qui sont limitrophes à l`Iran et à travers lesquelles passe le chemin de fer, ces forces eux -mêmes l`ont détruit, et se sont privés de cette communication ferroviaire. En même temps la République autonome de Nakhitchevan se trouve dans un état difficile de blocus et actuellement n`a aucune communication ni par automobile ni par le chemin de fer avec la partie majeure de l`Azerbaïdjan, dont elle maintient le lien seulement par la voie aérienne. C`est la République autonome de Nakhitchevan de l`Azerbaïdjan qui est en blocus et ce blocus ce sont les conséquences de l`agression arménienne contre notre pays. Je vous signale ces réalités pour que vous puissiez avoir une idée correcte.

Parlant de tous ces faits je veux déclarer que l`Azerbaïdjan occupe fermement la position du règlement pacifique du conflit arménien- azéri, maintien du cessez-le-feu jusqu`à l`établissement de la paix. Aujourd`hui je vous déclare résolument que nous ne permettrons jamais le renouvellement des hostilités, nous ne le voulons pas. Nous voulons la paix et le règlement pacifique du problème, en fin de compte nous voulons la paix solide et durable entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan. Cela répond aux intérêts de l`Arménie, du peuple arménien, mais également aux intérêts de l`Azerbaïdjan et du peuple azéri.

Le destin voulut que nous soyons voisins durant des siècles, des millénaires et cette situation se maintiendra dans le futur également. Personne n`a l`idée de déménager dans une autre partie de la planète -ni Arméniens, ni Azéris. C`est pourquoi on doit prendre en considération cette réalité et partir de ce que quelque soit difficile ce conflit, il doit être résolu. Il faut établir la paix, qui sera profitable à l`Arménie parce qu`elle pourra avoir des liens économiques, commerciaux actifs avec l`Azerbaïdjan. Mais cela n`est possible qu`à condition de la restauration entière de l`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan et de la libération de ces territoires occupés des forces armées arméniennes, du retour d`un million de réfugiés azéris vers les lieux de leur habitation y compris le retour des Azéris sur le territoire du Haut Karabakh, et l`octroi au Haut Karabakh du haut statut d`autonomie au sein de la République d`Azerbaïdjan.

Notre position est ferme. En même temps nous considérons qu`il faut consentir des compromis éventuels ultérieurs pour y arriver. Mais nous avons consenti un compromis, nous l`attendons de la partie arménienne.

Voilà tout ce que je voulais vous dire. Je pourrais dire encore beaucoup de choses mais je veux réserver le temps pour que vous puissiez me poser des questions si vous en avez. Merci de votre attention.

Engine Ansay (représentant permanent de l`Organisation de la Conférence islamique auprès de l`ONU): Honorables ambassadeurs, comme vous savez c`est une séance élargie du groupe islamique au niveau des ambassadeurs avec la participation des représentants d`un nombre d`états - membres de l`ONU. Honorable Président Aliyev est venu ici et a fait une déclaration et il vous a proposé de poser les questions. Si vous en avez je peux présenter la parole à ceux qui le veulent.

Ambassadeur de l`Egypte Nabil al Arabi: Je voudrais me joindre aux salutations adressées au Président de l`Azerbaïdjan. J`ai eu l`honneur de l`écouter aujourd`hui, hier au Conseil de Sécurité où il exprimait la position de son gouvernement, son programme pacifique, la situation dans son pays. Je veux le remercier encore une fois pour l`honneur qu`il nous a réservée nous présentant l`occasion d`écouter son allocution. Merci.

Engine Ansay: Personne ne veut intervenir? Si non je veux exprimer ma reconnaissance profonde aux membres du groupe islamique, au Président Aliyev pour son allocution importante. Je voudrais l`assurer que le groupe continuera à examiner les questions importantes dont il avait évoquées.

Heydar Aliyev: Je veux vous remercier pour être venus à cette rencontre, pour m`avoir écouté aussi attentivement. J`y vois l`attention à la République d`Azerbaïdjan, à ces problèmes et surtout à la question qui nous inquiète, le problème de la solution du conflit entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan. J`espère que mes explications, mes paroles sincères et l`énoncé strict de notre position pacifique vous aideront à l`Organisation des Nations Unies et naturellement à chacun dans vos pays de contribuer éventuellement au règlement immédiat du conflit entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan. Nous profitons des moyens de l`OSCE et de sa conférence de Minsk. Mais l`Organisation des Nations Unies, en tant que l`organisation suprême de toute la communauté mondiale, possède naturellement de plus de moyens. Vous observez nos affaires et je voudrais que vous soyez toujours solidaires avec la nécessité du règlement pacifique, équitable, objectif du conflit.

Je remercie l`ambassadeur de l`Egypte pour de bonnes paroles sur l`Azerbaïdjan. Je vous remercie, monsieur le Président pour de bonnes paroles sur l`Azerbaïdjan et pour ce que vous avez pu organiser une telle rencontre. Je vous en remercie.

D`après le règlement j`ai encore 15 minutes. J`ai pensé faire un deuxième rapport mais j`ai eu pitié de vous et je ne ferai pas ce deuxième rapport. Merci, au revoir.