Discours de Monsieur Heydar Aliyev, Président de la République d`Azerbaïdjan, prononcé lors de la célébration solennelle du 110ème Jubilé d`Uzeyir Hadjibeyov, le très grand compositeur azerbaïdjanais - Palais de la République, le 18 septembre 1995


Mesdames, Messieurs!

Chères sœurs et chers frères!

Je vous félicite de tout coeur à l'occasion de cette grande fête, qui est une fête nationale du peuple azerbaïdjanais, à l'occasion de la fête de la culture, de la musique, à l'occasion du 110ème anniversaire de la naissance d'Uzeyir Hadjibeyov.

Uzeyir Hadjibeyov aura été une des grandes personnalités de notre peuple, au premier rang des coryphées de notre monde, une figure au talent inné qui personnifie l'Azerbaïdjan, qui a fait des études parfaites, un homme de haute culture, d'un patriotisme avéré, et qui fut capable de s'engager dans la vie sociale et politique.

Uzeyir Hadjibeyov est né à Aghdjabedi, une de ces magnifiques régions de l'Azerbaïdjan. Il a été à l'école primaire à Choucha, où il a pu profiter du climat particulier de la ville, où il a partagé l'univers de Natavan et l'influence de l'art musical deMir Meuhsun Nevvabi, et des esprits du lieu. Il est ensuite allé faire ses études secondaires au Séminaire de Gori et enfin, a terminé le Conservatoire de Saint Petersbourg. C'est ainsi qu'il a débuté son parcours dans la vie de la création musicale et il aura traversé cette vie de création avec tous les honneurs. Il a pris une place importante dans l'histoire du peuple azerbaïdjanais.

Enfant, il était curieux de toutes choses et avait réussi à les faire siennes. Il est parvenu à apprendre l'histoire de l'Azerbaïdjan, son histoire culturelle et la musique de notre peuple, et il a manifesté un grand intérêt pour la musique. Réunissant tous ces talents en lui-même, bénéficiant des trésors de la musique du peuple azerbaïdjanais, il écrivait à 22 ans l'opéra "Leyli et Medjnoun", puis l'a présenté au monde. Avec cet opéra qui l'a fait reconnaitre comme un grand compositeur, il faisait ses premiers pas dans la carrière.

L'histoire de l'opéra en Azerbaïdjan commence par l'opéra "Leyli et Medjnoun". Le peuple azerbaïdjanais a derrière lui une grande histoire du théâtre. Son fondateur avait été Mirza Fatali Akhoundov. Mais le fondateur de l'opéra et de l'opérette en Azerbaïdjan aura été Uzeyir Hadjibeyov. Grâce à ses travaux et sur la base de ses œuvres et du fait de son activité infinie, l'art de l'opéra, l'opérette et du ballet se sont développés, et aujourd'hui nous avons un opéra qui est connu du monde entier.

Après cette première création, Uzeyir Hadjibeyov a écrit régulièrement de belles musiques mais il a surtout acquis la notoriété avec ses grandes œuvres populaires "Archin mal alan", "O olmasin bu olsun", qui sont des opérettes. Les étapes suivantes de sa création ont été consacrées au développement de la musique et de la culture de l'Azerbaïdjan. Mais à ses débuts, Uzeyir Hadjibeyov avait fait ses premiers pas dans la création en composant l'opéra "Leyli et Medjnun" sur la base du poème du grand Mohammed Fizouli. En s'inspirant de ses œuvres, en s'appuyant sur les Moughams et les chansons populaires de notre nation, il l'a mis en musique et a assuré son interprétation avec un grand orchestre symphonique qu'il a lui-même dirigé.

L'histoire de l'Azerbaïdjan est très riche du point de vue de la culture, de la science, de la littérature, de l'architecture. Nous avons une littérature vieille de longs siècles: Nizami, Khaqani, Fizouli, Nasimi, Vaguif et les autres génies qui leur ont succédé. Nous possédons des monuments anciens de l'architecture. Nous avons de grands exemples en peinture. Par ses contributions, le peuple azerbaïdjanais a pris sa part à l'edification des trésors de la civilisation.

Celui, parmi eux, qui a conquis la place la plus éminente, celui qui a composé des œuvres musicales reconnues et écoutées dans le monde entier et celui qui a systématisé, formé et présenté les musiques azerbaïdjanaises, celui-là s'appelle Uzeyir Hadjibeyov. Uzeyir Hadjibeyov a consacré sa vie, jusqu'au dernier jour, au développement de la culture et de la musique azerbaïdjanaise, à la formation et à l'instruction de notre population. Il aura été un écrivain, un penseur, un savant, un chercheur, un philosophe, un homme public engagé et très actif au service de la nation.

En 1918, pendant et après la formation de la première République Démocratique d'Azerbaïdjan, Uzeyir Hadjibeyov fut un participant actif des bouleversements politiques et sociaux de ce temps. En tant que figure éminente, il a exercé son influence sur le cours des événements qui se déroulaient en cette époque dure et difficile et il a employé toutes ses forces dans le sens du développement de la dignité nationale de notre peuple.

Il a œuvré dans le sens de l'établissement et du développement de la première République Démocratique d'Azerbaïdjan. Il a déployé ses efforts pour garantir l'integrité territoriale de l'Azerbaïdjan. Ses suggestions, ses conseils et les instructions qu'il a données à la délégation azerbaïdjanaise qui allait se rendre à Paris à la Conférence de Versailles en sont une parfaite illustration. Le frère cadet d'Uzeyir Hadjibeyov, Djeyhoun Hadjibeyov, était membre de cette délégation. Uzeyir Hadjibeyov était à ce moment-là rédacteur en chef du journal "Azerbaïdjan", à l'époque du premier Etat indépendant de l'Azerbaïdjan, et a rendu de grands services à la vie de ce journal par ses articles et par sa façon de le diriger.

Aux époques suivantes, Uzeyir Hadjibeyov resta toujours au centre de la vie publique azerbaïdjanaise. Il s'est engagé dans de grandes actions pour lutter contre l'analphabétisme, pour élever le niveau culturel de la population, pour développer la culture et a proposé de grandes mesures. Le développement des écoles musicales, l'enseignement supérieur musical, le large développement de l'art sont le résultat de ses entreprises.

En Azerbaïdjan, nombreux sont les compositeurs qui ont influencés par l'école d'Uzeyir Hadjibeyov. Je peux dire qu'Uzeyir Hadjibeyov est le premier compositeur dans l'histoire de l'Azerbaïdjan. Après lui tous les compositeurs azerbaïdjanais ont été ses étudiants, les générations suivantes ont étudié et grandi à l'ombre de ses œuvres et de ses créations, elles ont appris le métier de compositeur et ont créé de nouvelles œuvres musicales.

L'importance des œuvres d'Uzeyir Hadjibeyov n'est pas contenue seulement dans sa musique mais aussi dans le message social, moral et politique qu'elles portent. Dans toutes les œuvres du compositeur, la liberté de l'homme, la pureté de l'homme, sa sincérité, la qualité des relations humaines ont été célébrées. On retrouve les mêmes caractères dans "Leyli et Medjnoun", dans "Archin mal alan", "Machadi Ibad" et enfin dans "Koroglou", la plus grande œuvre d'Uzeyir Hadjibeyov, et dans ses autres œuvres. Une des particularités des créations d'Uzeyir Hadjibeyov est qu'il n'en a pas seulement écrit la musique mais qu'il en a trouvé lui-même la thématique et aussi écrit le livret. Il a bien reflechi à leur sens, à leur contenu et au sujet de sorte que la musique et la dramaturgie écrites sur ces fondements n'ont aucun caractère fortuit. L'opéra "Leyli et Medjnoun" n'a pas été écrit par hasard. Dans le long poème "Leyli et Medjnoun", écrit par notre poète de génie Mohammed Fizouli, les sentiments humanistes, d'amour pour l'humanité, les idées de liberté, d'amour entre des gens ont attiré l'attention de Uzeyir Hadjibeyov; il s'y est interéssé à un tel point que, notamment pour cela, il a voulu utiliser la création de Mohammed Fuzouli pour en faire la trame de sa première œuvre personnelle, et il en a fait une œuvre immortelle. Il y a 87 ans que cette œuvre est sur la scène azerbaïdjanaise et nous sommes sûr qu'elle vivra encore au long des siècles.

Dans ses opérettes "Archin mal alan" et "O olmasin, bu olsun" Uzeyir Hadjibeyov n'avait pas seulement pour but de donner du plaisir aux gens avec une belle musique, ou de les faire rire qu moyen des personnages de ses pièces, il avait d'autres buts. Ses buts étaient de dévoiler les traits négatifs, l'inertie, l'obscurantisme, les différentes coutumes qui laissaient les gens en retard par rapport à leur temps, des caractères qui existaient dans la vie de notre peuple, par le moyen efficace de la musique, à travers laquelle transparaissaient les critiques qui permettaient d'ouvrir les yeux du peuple, de le faire avancer, d'augmenter sa culture et sa morale. Bien sûr, au moyen de la musique, il est plus facile de faire comprendre les choses au public. A ce propos, je veux vous faire part de mon opinion. Chaque œuvre d'art exerce un effet sur les gens, bien sûr pour un effet positif- pour la formation de leur caractère, leur développement, l'élévation du niveau culturel. Mais l'effet d'un œuvre musicale est plus élevé que celui des autres œuvres. Si nous prenons en compte le fait qu'au début de notre siècle une grande partie de notre peuple était illettré, qu'il ne pouvait pas lire, et qu'il y avait peu de livre, qu'il n'y avait pas de cinéma, de télévision ou d'autre moyen, imaginez la situation. Uzeyir Hadjibeyov, par le truchement de son opéra, en transmettant les paroles de Fizouli, les dialogues d'"Archin mal alan", d'"O olmasin, bu olsun" et d'autres opérettes - par les vertus de la musique, en accoutumant les gens aux opinions qu'il proposait, a rendu un grand service en faveur du développement culturel et moral de notre peuple.

Comme je viens de le dire, Uzeyir Hadjibeyov, dans toutes ses œuvres, a célébré la liberté de l'homme, la liberté des peuples, il s'est revolté contre l'oppression, la tyrannie, la dictature. "Koroglou" - la grande légende de notre peuple - a été servie par Uzeyir Hadjibeyov, qui en a fait un grand événement, irremplaçable dans l'histoire, la culture, la vie artistique de l'Azerbaïdjan.

La légende de "Koroglou" s'est transmise de bouches à oreilles pendant des siècles, et elle est parvenue jusqu'à nous. La légende de "Koroglou" a toujours invité les gens à l'héroisme et au courage. Cette légende a insufflé un esprit d'héroisme, de bravoure, de patriotisme chez les gens. La légende de "Koroglou" a toujours appelé les gens vers la liberté, la lutte pour la liberté, la lutte contre le joug. La légende de "Koroglou" a été toujours aimée parce que les valeurs reconnues par notre peuple et qui orientent leur vie ont été illustrées dans cette légende. Pour présenter et faire connaître la légende de "Koroglou" non seulement à notre peuple mais aussi à l'ensemble du monde, la manière la plus efficace fut la composition de l'opéra de "Koroglou" par Uzeyir Hadjibeyov, lequel, je le répéte encore, est un grand événement révolutionnaire dans notre culture.

Jusqu'à présent, Uzeyir Hadjibeyov est reconnu comme un grand compositeur, un musicien, un publiciste, un savant. En célèbrant ses différents jubilés nous avions toujours éclairé une partie de la création d'Uzeyir Hadjibeyov.

Je voudrais souligner, avec un grand plaisir, que par le passé, j'avais été un des organisateurs et un des participants aux Jubilés d'Uzeyir Hadjibeyov. Notre peuple n'a jamais oublié Uzeyir Hadjibeyov. Il a été toujours aimé à l'époque où il vivait. Après son décès, il est toujours demeuré notre préféré. Le peuple l'a toujours gardé au fond de son âme, notre culture s'est développée au bénéfice de cette création. C'est pourquoi nous fêtons tous les ans le jour de naissance d'Uzeyir Hadjibeyov.

Je me rappelle que nous avions célébré solonnellement le Jubilé du 90ème anniversaire de Uzeyir Hadjibeyov. Nous avions préparé ce 90ème anniversaire d'Uzeyir Hadjibeyov sollennellement et cette année-là nous avions réussi à le fêter tant en Azerbaïdjan que dans la capitale de l'Union Soviétique, et dans les autres républiques et dans le monde entier. En Azerbaïdjan, à Bakou, pour la première fois pour un artiste, la maison où avait habité Uzeyir Hadjibeyov a été transformée en maison-musée. En 1975, il y a 20 ans, la maison-musée d'Uzeyir Hadjibeyov avait été inaugurée. C'est une grande joie pour nous tous que cette maison-musée serve depuis 20 ans au développement et à l'édification du peuple, et serve la culture azerbaïdjanaise. Depuis sa fondation jusqu'aujourd'hui, Ramazan Khalilov, qui était un proche compagnon de lutte d'Uzeyir Hadjibeyov, dirige cette maison-musée. En remerciement de ses grands services, j'ai signé le décrêt lui attribuant la décoration dans l'ordre de "Cheuhret"- l'ordre le plus élevé de l'Azerbaïdjan.

Ramazan Khalilov est un homme très heureux, il a 95 ans et il travaille encore et toujours. Uzeyir Hadjibeyov et lui étaient comme les deux doigts de la main, pour nous il est son symbole vivant. C'est pourquoi il nous est très cher et son bonheur est qu'il vit encore aujourd'hui. J'espère nous fêterons son 100ème anniversaire.

En 1985, le 100ème Jubilé d'Uzeyir Hadjibeyov a été fêté sollennellement en Azerbaïdjan et à Moscou, la capitale de l'Union Soviétique à cette époque. Dans un des grands salons de Moscou - la salle des colonnes - où nous fêtions son Jubilé, les représentants de toutes les Républiques de l'Union Soviétique ont prononcé un discours en mémoire d'Uzeyir Hadjibeyov. Nous tous qui en étions les témoins, en entendant tous ces discours, nous ressentions de la fierté.

Enfin, aujourd'hui, nous fêtons le 110ème anniversaire d'Uzeyir Hadjibeyov. Personnellement, je suis heureux d'avoir participé et dirigé ses 90ème et 100ème Jubilés et de participer à son 110ème anniversaire.

La tonalité générale des écrits des chercheurs qui étudient Uzeyir Hadjibeyov mais aussi et surtout des discours prononcés à l'occasion des cérémonies de Jubilé, sont principalement consacrées à son activité dans le domaine de la musique. Ce n'est pas par un effet du hasard que ce soient des musiciens, des compositeurs qui prononcent un discours lors de ces jubilés. Il est possible que ce soit la première fois qu'un Président de la République prononce un discours au cours d'une cérémonie de Jubilé en l'honneur d'Uzeyir Hadjibeyov. Ce n'est pas du tout par hasard. Parce qu'Uzeyir Hadjibeyov est un compositeur, un musicien, mais également un grand savant, un philosophe, un professeur attaché à la question de l'instruction.

Pour la renaissance nationale de notre peuple, pour son rayonnement national, en faveur de la création, de la formation et du développement des sentiments nationaux de connaissance de soi, les œuvres d'Uzeyir Hadjibeyov et, plus directement, ses activités d'homme engagé, ont joué un grand rôle. Les Azerbaïdjanais - les jeunes, nos compatriotes - en découvrant notamment des œuvres d'Uzeyir Hadjibeyov ont ressenti l'amour de la patrie, et en écoutant sa musique, en étant sous le charme de ses œuvres, ont senti que la Patrie, le pays, la nation leur sont très chers et qu'elles nous rapprochent, nous tous, ses citoyens.

Uzeyir Hadjibeyov a été un grand citoyen. Je le souligne encore une fois, en 1918-1920 - à une époque très dure - au moment de l'avènement de la première République Démocratique de l'Azerbaïdjan, la créativité d'Uzeyir Hadjibeyov fut irremplaçable. La création de ses œuvres au lendemain de cette période fut d'une importance extraordinaire et tout aussi irremplaçable.

Si nous jetons un coup d'œil sur l'Histoire, Uzeyir Hadjibeyov a vécu sous trois pouvoirs successifs. L'étape de sa naissance, l'époque où il vint au monde en tant qu'homme de culture était l'époque de la Russie tsariste en Azerbaïdjan. Puis, en 1918 la première République Démocratique fut formée en Azerbaïdjan. Cette première République a duré à peu près deux ans. Ensuite, le pouvoir soviétique fut établi en Azerbaïdjan et ce pouvoir a duré jusqu'en 1991-1992. Uzeyir Hadjibeyov, au cours de ces trois époques, malgré la forme et le caractère de ces pouvoirs, a servi son peuple. Aujourd'hui il y a une discussion pour déterminer s'il a vraiment agi dans cet esprit: quel que soit le pouvoir, une personne qui a envie de servir fidèlement son peuple, qui s'efforce de faire avancer son peuple, cette personne ne doit pas faire attention aux autres choses. Uzeyir Hadjibeyov a été comme ça.

Autrefois, quand il s'agissait de la vie d'Uzeyir Hadjibeyov, on ne parlait que de ses œuvres, mais à cette époque-là, dès le début du siècle jusqu'en 1920 on disait rien sur son activité socio-politique et sociale de l'époque qui s'étend entre le début du siècle et 1920. Quelques fois on disait en secret qu'Uzeyir Hadjibeyov avait été membre du gouvernement "Musavat" etc., mais il ne fallait pas s'y attarder. Après cette époque, depuis 1920 jusqu'en 1948- jusque au moment où il a quitté ce monde - Uzeyir Hadjibeyov a vécu à l'époque du pouvoir soviétique. Cette partie de la vie d'Uzeyir Hadjibeyov a été aussi féconde et fructueuse que la première et reste très importante et précieuse pour notre peuple.

A présent, depuis que le système politique et social a été changé à nouveau, il serait bon de se guérir de la maladie précédente et ne pas remettre l'accent sur une époque et en cacher une autre. Uzeyir Hadjibeyov depuis sa naissance en 1885 jusqu'en 1948, c'est-à-dire jusqu'à l'année de sa mort, a été un fils éminent du peuple azerbaïdjanais, il a servi le peuple azerbaïdjanais et ce, quel que soit le système, quel que soit le gouvernement, et en utilisant toutes les possibilités, il a fait avancer son peuple.

Puisque nous parlons des activités d'Uzeyir Hadjibeyov jusqu'en 1920, il faut également juger ses actions dans les années qui ont suivi. Aujourd'hui nous pouvons dire avec fierté que oui, au XX siècle et après la 20ème année de notre siècle, la culture de notre République s'est développée, a prospéré, un grand milieu de la culture a été créé, notre peuple a appris à lire et à écrire, son niveau de culture s'est élevé - dans tout cela, Uzeyir Hadjibeyov a joué un rôle irremplaçable.

Uzeyir Hadjibeyov a présenté au monde son opéra "Koroglou" en 1937. Je le dis encore, c'était un événement révolutionnaire dans l'histoire et pour la culture de notre peuple. La culture azerbaïdjanaise est allée à Moscou - la capitale de l'Union Soviétique - avec l'œuvre "Koroglou". L'Union Soviétique était un grand pays. Dans la capitale russe qui a une longue histoire, au palais de Kremlin, Uzeyir Hadjibeyov a été reçu avec grand respect et grande admiration. Si autrefois Uzeyir Hadjibeyov avait fait ses études à Saint Peterbourg en tant qu'étudiant au conservatoire, en 1937 il a été reçu avec une grande révérence au palais du Kremlin. Tout cela est de la grande histoire. On ne peut pas l'oublier.

Pendant la Grande guerre patriotique de 1941-1945, et de 1920 à 1948, il a participé à la vie politique et sociale de l'Azerbaïdjan. Uzeyir Hadjibeyov a été membre du Parlement azerbaïdjanais, du Parlement de l'Union Soviétique - l'Union Soviétique était vaste, elle avait un Parlement, mais ce serait une autre question que de le qualifier et de le juger - et il était fier d'avoir porté ce titre. Il ne faut pas non plus oublier qu'Uzeyir Hadjibeyov est à nous - avec toute sa vie, toute sa création.

Un des services les plus grands d'Uzeyir Hadjibeyov est d'avoir écrit le premier hymne de la République indépendante de l'Azerbaïdjan. Puis cet hymne a été écarté. En 1945, un nouvel hymne de la République Soviétique Socialiste a été écrit. C'est aussi Uzeyir Hadjibeyov qui l'a composé. Enfin, après que l'Azerbaidjan ait accédé à son indépendance, nous avons rétabli l'hymne d'Etat qu'Uzeyir Hadjibeyov avait écrit en 1920 et nous tous, nous l'aimons. Tout cela fait partie de l'histoire de l'Azerbaïdjan. Tout cela, ce sont les étapes de la vie et de la création d'Uzeyir Hadjibeyov.

Chaque jour de la vie d'Uzeyir Hadjibeyov est très cher pour nous. Chaque œuvre, chaque feuille de partitition qu'Uzeyir Hadjbeyov a écrite nous est très chère. Son engagement politique et social du début jusqu'à la fin nous est très cher. Parce que tout cela a contribué au développement, au développement de la culture, pour approfondir la connaissance de soi de notre peuple. Ces services ne peuvent pas être oubliés. Ces services sont irremplaçables.

La création d'Uzeyir Hadjbeyov est le patrimoine du peuple azerbaïdjan. La personnalité d'Uzeyir Hadjibeyov est la fierté du peuple azerbaïdjanais, notre fierté nationale.

Uzeyir Hadjibeyov a passé sa jeunesse à Choucha. Choucha est chère au cœur de chaque Azerbaidjanais, c'est une ville sacrée. Uzeyir Hadjibeyov a toujours lutté pour l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan. Quand on lit les articles qu'il avait écrit en 1918-1920 on pense: ces paroles sont si actuelles même aujourd'hui! La situation à cette époque est la même que celle existe aujourd'hui. La politique de conquête de l'Arménie aux dépens de l'Azerbaïdjan, leur tentative d'envahir nos terres et la résistance de nos compatriotes qui ont défendu notre Patrie - sont semblables à celles de cette époque-là. Uzeyir Hadjibeyov a travaillé sur cette voie à cette époque et, à notre grand regret, aujourd'hui l'Histoire se répète. Nous tous, en suivant le chemin qui a été tracé par les gens comme Uzeyir Hadjibeyov, nous essayons de maintenir l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan.

A Choucha dans la patrie d'Uzeyir Hadjibeyov, quoique tout l'Azerbaïdjan soit sa patrie, mais il a passé sa jeunesse à Choucha, et c'est pourquoi on y a créé sa maison-musée. Il est possible qu'une partie des participants ici ait visité ce musée. Moi aussi, je l'ai visité plusieurs fois. Un monument en l'honneur d'Uzeyir Hadjibeyov avait été dressé à Choucha. Il n'existait pas seulement ce monument célébrant Uzeyir Hadjibeyov, mais aussi celui de Bulbul - notre grand chanteur -, celui de Natavan - une grande personnalité - et d'autres monuments s'y dressaient.

Au mois de mai 1992, Choucha a été occupé par l'Arménie. Les envahisseurs ont détruit beaucoup de choses, y compris les monuments culturels. Ils n'ont pas seulement détruit les monuments d'Uzeyir Hadjibeyov, de Bulbul, de Natavan, mais ils ont montré leur sauvagerie à tel point qu'ils ont même tiré sur ces monuments. C'est une grande affaire que ces monuments aient été sauvés de la destruction, et qu'ils aient pu être rapportés en Azerbaïdjan par la Géorgie. Ils sont désormais dans le musée d'Art. Les visiteurs voient comment les ennemis ont tiré sur le monument d'Uzeyir Hadjibeyov. Autrefois, les ennemis avaient voulu tirer sur Uzeyir Hadjibeyov lui-même, mais ils n'avaient pas pu le faire. Et maintenant ils ont tiré sur son monument. Ce sont des événements pénibles et douloureux pour nous. Mais c'est la verité, et cette verité montre à quel point la sauvagerie est possible. La faschisme, la sauvagerie n'ont pas de limites. Les actes des envahisseurs arméniens l'illustrent.

Mais les envahisseurs arméniens ne doient pas penser que ces mitraillages peuvent ébranler les créations d'Uzeyir Hadjibeyov, de Bulbul, de Natavan, non! Ils ne pensent pas que ces mitraillages ne peuvent pas ébranler la morale culturelle du peuple azerbaïdjan, non! Ils ne pensent pas que l'invasion de Choucha ne peut être perpétuelle. Non, ce n'est pas possible!

Aujourd'hui, en célébrant le 110ème Jubilé d'Uzeyir Hadjibeyov nous montrons que nous sommes sûrs que l'héritage d'Uzeyir Hadjibeyov vivra et que tous les lieux où il a vécu deviendront des lieux de pélerinage. Nous sommes sûrs que les terres azerbaïdjanaises seront libérées des envahisseurs arméniens. Nous sommes sûrs que Choucha sera libérée. Nous sommes sûrs que tout le Haut Karabagh, toutes nos terres envahies seront libérées, l'Azerbaïdjan indépendant va reconstituer son intégrité territoriale et ses frontières.

Il y a un grand argument qui plqide en ce sens. Il y a 16 mois que dure le régime de cessez-le feu entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Nous essayons par ce chemin, et par la voie pacifique de libérer nos terres et de rétablir notre integrité territoriale. Les mesures prises, l'activité des organisations internationales, notre activité dans le cadre de ces organisations internationales et notre ligne d'action politique en sont des preuves.

Les grands pays du monde essaient aussi de résoudre ce problème par la voie de la négociation, les organisations internationales travaillent dans le cadre du groupe de Minsk. Je suis sûr qu'ils vont intensifier leur activité désormais. Parce qu'aucun pays ne doit approuver cette invasion. Aucun pays ne doit approuvr le séparatisme et l'aggression. S'il existe une justice, si les normes internationaux sont rétablies désormais, alors notre affaire est juste et, par la justice, nous parviendront à résoudre ce problème par la négociation.

Egalement, comme les créations d'Uzeyir Hadjibeyov ont toujours appelé les gens au patriotisme, aujourd'hui aussi elles appellent les citoyens azerbaïdjanais au patriotisme. Si aujourd'hui nous commémorons le souvenir d'Uzeyir Hadjibeyov, si nous apprécions hautement encore une fois l'ensemble de son œuvre, nous devons appeler au sentiment patriotique, qui est le point le plus élevé de sa création, et développer davantage ces sentiments. Nous préparons l'avenir nourris de ces sentiments. Nous devons être le maître de nos terres. Nous devons résoudre ces questions par la voie de la paix. Coûte que coûte. Coûte que coûte Choucha, le Karabagh, toutes nos terres occupées seront libérées et, avec la volonté du peuple azerbaïdjanais, avec le courage des fils-héroiques de l'Azerbaïdjan, l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan sera rétablie.

Sur ces vœux, sur ces idées, je souhaite une vie heureuse et le succès à vous, le peuple d'Azerbaïdjan. Je m'incline devant la mémoire du génie d'Uzeyir Hadjibeyov. Tout le peuple azerbaïdjanais s'incline devant la mémoire d'Uzeyir Hadjibeyov. En présentant mon respect et mon hommage à sa mémoire j'appelle aujourd'hui notre peuple à la solidarité. Pour que se poursuive l'héritage d'Uzeyir Hadjibeyov, pour notre culture, notre morale, je vous invite tous au courage, à l'héroisme, au patriotisme. Merci!

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