Discours du Président de la République d`Azerbaïdjan Heydar Aliyev à la rencontre avec le Président français Jacques Chirac - Paris, palais de l`Elysée, le 13 janvier 1997


Monsieur le Président! Je vous remercie pour les paroles chaleureuses sur l`Azerbaïdjan et pour l`invitation à effectuer la visite officielle en France et je veux déclarer que la République indépendante d`Azerbaïdjan accorde une grande attention au renforcement des liens avec tous les pays européens, y compris avec la France.

Les documents signés entre l`Azerbaïdjan et la France lors de mon séjour en France en 1993 sur l`invitation du feu Président François Mitterrand ont créé une base solide pour la coopération entre nos pays. Je veux rappeler que ces documents furent ratifiés par notre parlement et se mettent en place avec succès. Actuellement il s`agit du rapprochement encore plus grand entre nos pays dans le domaine de l`économie, de la culture et autres domaines.

Le problème le plus cuisant pour notre république indépendante, qui a choisi la voie du développement démocratique est le problème de l`agression militaire de l`Arménie contre l`Azerbaïdjan. A la suite de l`agression 20% des terres de notre république sont occupées, plus d`un million de nos citoyens, chassés des lieux de leur habitation permanente sont forcés à vivre dans les tentes dans les conditions très difficiles et cette situation dure jusqu`à présent. Dans cette guerre déclanchée par les forces armées arméniennes on a porté le préjudice sérieux matériel et moral à notre pays et on peut s`en rendre compte en observant simplement la carte de l`Azerbaïdjan. Cependant nous voulons régler le conflit par la voie pacifique et à cette fin nous voulons profiter du cessez-le-feu conclu en mai 1994. Nous sommes certains que les pourparlers menés dans le cadre du groupe de Minsk de l`OSCE pour le règlement pacifique du conflit militaire et la médiation d`un nombre de grands Etats apporteront leurs fruits et forceront l`Arménie à délaisser ses projets agressifs.

Soulignant l`importance de la déclaration adoptée au sommet de Lisbonne par les Etats-membres de l`OSCE début 1996 sur la liquidation du conflit arménien- azerbaïdjanais du Haut Karabakh, en même temps nous voulons exprimer notre satisfaction pour la défense des intérêts de l`Azerbaïdjan de la part de la France à Lisbonne. Notre pays ne veut pas de guerre, il veut la paix, c`est pourquoi il prend une position de compromis. Je suis convaincu que les trois principes adoptés à Lisbonne - la reconnaissance de l`intégrité territoriale, de l`Azerbaïdjan, l`octroi au Haut Karabakh du statut le plus haut d`autogestion au sein de l`Azerbaïdjan et l`assurance de la sécurité à l`ensemble de la population du Haut Karabakh vont jouer un rôle important dans la résolution pacifique du conflit.

Nous constatons à regret que l`Arménie continue à ignorer les résolutions des organisations internationales, des normes reconnues par tous les pays du monde et ne fait aucune démarche concrète pour régler le conflit. Nous voudrions que les forces armées arméniennes fussent sorties du territoire de notre pays, fussent assurées l`intégrité territoriale, l`inviolabilité des frontières de l`Azerbaïdjan, nos réfugiés chassés de leurs foyers revinssent dans leurs maisons.

Je veux exprimer ma satisfaction par l`attention particulière accordée par la France aux relations avec notre pays et je suis sûr que la France à côté des autres états élargira encore plus son activité en tant que membre actif du groupe de Minsk et intensifiera ses efforts pour le règlement immédiat du conflit arménien - azerbaïdjanais.

La situation sociopolitique actuelle dans notre république est stable et on fait un travail important dans le domaine de la construction de l`Etat démocratique de droit et la mise en place des réformes en Azerbaïdjan. Notre république qui avait choisi la voie de l`économie de marché accorde une attention sérieuse à l`établissement des liens étroits avec les Etats du monde. Notre pays avait signé les contrats avec un nombre de compagnies prestigieuses sur l`exploitation en commun des gisements dans le secteur azéri de la Caspienne et ces contrats se mettent en place d`une manière intense. Je suis tout à fait d`accord que notre coopération avec "Elf Aquitaine" et autres compagnies de la France se développe impétueusement. Je veux déclarer de nouveau qu`il existe de larges possibilités pour l`activité des businessmans des pays étrangers en Azerbaïdjan. Je veux exprimer la certitude que la signature aujourd`hui des contrats sur l`exploitation en commun des gisements "Lankaran -deniz" et "Talich- deniz" avec la participation des Présidents de la France et de l`Azerbaïdjan dans la résidence du Président au palais de l`Elysée deviendra un évènement historique dans le développement considérable des liens économiques entre nos pays.

L`attitude amicale du Président de la France à l`égard de notre pays nous réjouit extrêmement et je veux exprimer la certitude que les liens entre nos pays, nos peuples qui tous les deux sont en Europe vont se raffermir et se développer par la suite.

Monsieur le Président, je vous invite à venir en visite officielle dans notre pays. 

Le texte est traduit de l`azéri d`après l`édition "Heydar Aliyev. Notre indépendance est éternelle". Azernechr, Bakou - 1998, volume 8, page 240 -242.