Discours du Président de la République d`Azerbaïdjan Heydar Aliyev à la séance du Milli Médjlis du 23 février - Le 23 février 2001

Cher Milli Médjlis!

Chers Députés!

Mesdames et Messieurs!

Je vous salue cordialement, Milli Médjlis d`Azerbaïdjan, Milli Médjlis nouvellement élu et bonne chance dans votre travail pour les cinq ans à venir.

Le Milli Médjlis actuel - c`est un Milli Médjlis élu pour la deuxième fois après l`accession de l`Azerbaïdjan à l`indépendance. Milli Médjlis élu en 1995, avait beaucoup fait pour le renforcement de l`indépendance de l`Azerbaïdjan, le développement du processus de la construction de l`Etat démocratique, laïque, de la mise en place des réformes socio-économiques, politico-juridiques, et l`essentiel du travail exécuté réside dans les lois adoptées. Je peux dire sans hésiter que pendant les cinq ans écoulés Milli Médjlis travaillait fructueusement, a adopté des lois d`une importance majeure et d`un aspect complexe. Ces lois furent d`une grande importance pour le développement de l`Etat indépendant en Azerbaïdjan, la mise en place des réformes économiques, l`assurance de la prééminence de la loi, la création de l`Etat de droit. En même temps, le Milli Médjlis par l`intermédiaire de ces liens interparlementaires et par d`autres moyens apporta sa contribution dans notre affaire commune, dans la réalisation de la politique extérieure de l`Etat azerbaïdjanais. C`est pourquoi, aujourd`hui nous devons apprécier à sa juste valeur et avec satisfaction l`activité du Milli Médjlis élu sur la base de la première Constitution après l`accession de l`Azerbaïdjan à l`indépendance.

Je considère que le Milli Médjlis élu pour la deuxième fois, est plus qualifié d`après sa composition, niveau. Je suis absolument certain que le Milli Médjlis qui entre en fonction, travaillera plus fructueusement que pendant la période précédente, et profitera de l`expérience acquise plus efficacement. Ainsi, en tant qu`organe suprême, il remplira les devoirs qui lui incombent ciblés sur le renforcement de l`indépendance nationale en Azerbaïdjan et la réalisation des objectifs fixés à l`Etat indépendant. En vous rencontrant pour la première fois, je vous félicite à l`occasion de votre élection Députés du Milli Médjlis et je souhaite au nouveau Milli Médjlis beaucoup de succès.

Le problème qui est soumis à la discussion n`est pas tout à fait d`un aspect polémique. Ce problème est soumis à la discussion du Milli Médjlis sur mon initiative. Une question se pose, pourquoi ce problème n`était pas soumis à la discussion du Milli Médjlis jusqu`à présent et l'est-il à présent? Je vais expliquer.

Premièrement, parce que ces dernières années à Milli Médjlis, en particulier dans le camp de l`opposition, furent maintes fois avancées des propositions sur la discussion à Milli Médjlis du problème le plus compliqué, le plus grand dans la vie de l`Azerbaïdjan, de notre Etat indépendant qui entrave notre développement - la résolution du conflit arménien- azerbaïdjanais, libération des terres occupées de l`Azerbaïdjan et retour dans leurs terres des gens forcés à quitter leurs terres natales. Certaines personnes ont avancé des propositions sur la création à Milli Médjlis d`une commission qui s`occuperait de cette question. Cependant, en tant que Président de l`Azerbaïdjan, je ne considérais pas ces propositions comme rationnelles. C`est pourquoi, les années passées moi, naturellement, je n`était pas seul mais j`agissais de concert avec les organes du pouvoir, des autorités exécutives concernées et l`administration du Milli Médjlis, j`ai essayé de définir une tâche qui m`incombe.

Le ministre des affaires étrangères Vilayet Gouliyev m`a informé sur les questions clés de cette période. Aujourd`hui ce problème est soumis à Milli Médjlis pour que vous participiez à sa discussion, ou plus précisément pour que vous évaluiez correctement la situation actuelle et encore pour réunir vos efforts et non seulement les vôtresmais de toute la société azerbaïdjanaise, de toutes les forces de l`Azerbaïdjan y compris de toutes les forces d`opposition. Nous avons décidé d`enregistrer intégralement la séance actuelle et après on la diffusera par télévision pour que non seulement Milli Médjlis, mais l`opinion publique, citoyens de l`Azerbaïdjan comprennent mieux ce problème.

Mon but est de faire apprendre à vous et à l`opinion publique de l`Azerbaïdjan quel travail fut fait jusqu`à présent pour la résolution du problème, qu`est-ce que nous avons pu faire et ce qui importe le plus qu`est-ce qu`il faudrait encore faire. Ce conflit a une histoire qui date. Pour la première fois en 1988 les Arméniens, c'est-à-dire les Arméniens vivant en Arménie et au Haut Karabakh ont commencé à entreprendre des actes séreux et cruels afin de détacher le Haut Karabakh de l`Azerbaïdjan et de le rattacher à l`Arménie et on peut dire qu`ils l`ont réussi.

Le mot "miatsoum" est déjà oublié. C`est un mot arménien. Mais à l`époque cela fut un mot qui se faisait entendre plusieurs fois par jour venant des Arméniens de l`Arménie et de tout Arménien vivant au Haut Karabakh ou bien de l`Arménien vivant dans les différents coins du monde.

Je m`occupe de ce problème depuis longtemps, depuis la période quand je fus à la tête de l`Azerbaïdjan et je m`occupais étroitement des problèmes de la région autonome du Haut Karabakh, je connais bien l`histoire et les difficultés de ce problème. Les revendications des Arméniens de ces terres ne sont pas nouvelles, vous savez que par le passé, quand l`Azerbaïdjan et l`Arménie et tout le Caucase dans son intégralité se trouvaient au sein de la Russie, il n`y a pas eu de républiques et il n`y a pas eu de frontières entre les républiques.

La Russie tsariste dès le temps de son règne sur l`Azerbaïdjan du Nord depuis les guerres 1804-1813 et 1826-1828, avait renforcé petit à petit son pouvoir ici et, enfin avait instauré son système d`administration. C'est-à-dire, le système qui fut appliqué par la génération des Romanov de longues années et à cette époque déjà cette partie de la Russie fut divisée en provinces et districts. Les représentants du gouvernement tsariste dirigeaient les provinces et les districts et les organes d`administration également. C'est-à-dire, il n`y avait pas eu de frontières. Ceux qui vivaient quelque part, y continuaient à vivre.

En même temps, nous avons notre propre histoire. Nous connaissons le territoire qu`occupait l`Azerbaïdjan. Nous le connaissons bien. Nous connaissons tout et en rappelant tout cela, notre histoire, nous parlons à regret de ce que le territoire de l`Azerbaïdjan fut beaucoup plus grand, plus vaste qu`à présent. Cependant, dans certaines périodes de l`histoire ce territoire passait entre les mains des Arméniens - une fois, deux fois, trois fois.

En 1918, en Azerbaïdjan pour la première fois fut créée la république démocratique. Et pendant la création de la république démocratique, la guerre était en cours au Haut Karabakh. Ensuite, peu de temps après, la république démocratique tomba et fut créée la République Soviétique Socialiste d`Azerbaïdjan et en 1922 fut constituée l`URSS. L`Azerbaïdjan fut l`un des organisateurs de l`URSS. A cette époque on délimitait les frontières. Aujourd`hui, nous rappelant le passé, nous pouvons dire la vérité, ces années également il y a eu des atteintes à l`Azerbaïdjan, une partie de terres de l`Azerbaïdjan fut transmise à l`Arménie, les frontières ont été délimitées incorrectement. En 1923 fut créée la région autonome du Haut Karabakh. Son histoire est connue. Les Arméniens estiment qu`à l`époque fut commise une injustice vis à vis des Arméniens. Mais nous avons estimé et estimons aujourd`hui qu`on ait commis un attentat contre l`Azerbaïdjan. On avait créé la région autonome du Haut Karabakh en raison de ce qu`une partie de population était constituée d`Arméniens - cela voulait dire qu`un territoire à l`intérieur de l`Azerbaïdjan accédait à l`autonomie et les droits constituant les principes de l`autonomie lui revenaient.

Depuis ce temps l`Arménie, je peux dire que les milieux nationalistes le plus souvent, les intellectuels de l`Arménie, pas tous, mais les intellectuels nationalistes forcenés, le parti dashnak - qui a apparu, comme vous savez à la fin du siècle passé, fonctionnait dans plusieurs pays et fonctionne aujourd`hui, - toutes ces forces lors de l`existence de l`Etat soviétique soulevaient périodiquement la question du détachement du Haut Karabakh de l`Azerbaïdjan et de son rattachement à l`Arménie.

J`ai dit que, je suis au courant de ces affaires suite à mon ancienne activité. Cette question a été soulevée aux années 50 et 60. Je la connais très bien - puisque je supervisais cette sphère à cette époque. Enfin dès 1969 je dirigeais l`Azerbaïdjan. A ce temps ces questions ont été soulevées également. En 1977 lors de l`adoption de la Constitution de l`URSS, on avait organisé une commission sur l`élaboration de la Constitution. La commission fut présidée par le secrétaire général de l`époque Brejnev et les représentants des républiques, y compris moi, furent membres de cette commission. Pendant la préparation du projet, cela prit près d`un an, un grand nombre de propositions sur la séparation du Haut Karabakh et de son rattachement à l`Arménie furent déposées. Une ou deux fois une tentative d`examiner cette question à la commission a été faite.

Comprenez-moi bien, je dis ce qui a été fait. A cette époque je l`ai prévenu. Mais il était difficile de le prévenir. Cependant, je l`ai prévenu. Je l`ai prévenu grâce à ma volonté, défendant par mon sang et mon âme les intérêts nationaux du peuple azerbaïdjanais. En même temps, la situation au Haut Karabakh fut tout le temps attisée. C`est pourquoi quand je fus à la tête de l`Azerbaïdjan - il faut l`avouer, - Nous avons créé des conditions économiques plus favorables pour le Haut Karabakh, nous avons donné une priorité au développement de son économie. Puisque tout le temps se posait la question sur l`oppression du Haut Karabakh et l`impossibilité pour les Arméniens de se développer. Pour préserver l`intégrité de l`Azerbaïdjan, préserver l`intégrité territoriale à l`époque nous avons multiplié les attentions à l`égard du Haut Karabakh. Il est vrai qu`ensuite certains dilettantes m`avaient accusé de cela. J`avoue aujourd`hui également que je l`avais fait premièrement parce qu`il fallait peupler le Haut Karabakh par les Azerbaïdjanais et deuxièmement pour ne pas donner une possibilité au Haut Karabakh, aux Arméniens du Haut Karabakh de soulever cette question.

Ensuite cette question fut posée sens dessus dessous. Après le commencement de ce conflit on avait repris les accusations à mon encontre dans la presse soviétique, soi-disant j`opprimais les Arméniens lors de ma gestion de l`Azerbaïdjan, y changeai la situation démographique, entrepris de certaines mesures pour le départ des Arméniens de là, et suite à cela leur nombre diminua au Haut Karabakh. Ils sont devenus moins nombreux dans d`autres endroits de l`Azerbaïdjan également. Cela disaient les Arméniens, et leurs représentants lors de la discussion de cette question au Soviet Suprême, même le président de l`Académie des Sciences de l`Arménie Ambartsoumian - en son temps nous l`avons élu membre honoraire de l`Académie des Sciences de l`Azerbaïdjan, en outre on l`avait élu membre de l`Académie des Sciences de la Géorgie pour raffermir l`amitié, - lui, il avait mentionné mon nom. Je me rappelle jusqu`à présent ses mots que Heydar Aliyev avait nettoyé d`une manière suivie le Haut Karabakh des Arméniens. Moi je n`avais pas été surpris de cela, mais j`ai été surpris de ce que plusieurs furent ceux en Azerbaïdjan qui faisaient tort à Aliyev, acceptant cet avis: oui, Heydar Aliyev avait une mauvaise attitude à l`égard du Haut Karabakh c`est pourquoi, les Arméniens veulent actuellement rattacher le Haut Karabakh à l`Arménie.

Je vous le dis pour que vous sachiez que ce n`est pas un nouveau problème. La partie arménienne avait travaillé à ce problème. Il ne faut pas oublier le fait que dans 25 jours après ma destitution à Moscou, ce processus a commencé avec intensité. Un mois après, les Arméniens du Haut Karabakh se sont insurgés et ont pris la décision de rattacher le Haut Karabakh à l`Arménie. Depuis ces tragédies ont eu lieu dont le résultat est évident.

Je considère qu`aujourd`hui nous ne nous sommes pas réunis pour chercher le coupable, celui qui est coupable, celui qui n`est pas coupable - pourquoi les terres sont occupées - nous ne nous sommes pas réunis pour cela. Je vous prie de laisser de côté ces questions. Cependant, je voudrais exprimer mon avis sur une question.

Pourquoi cela s`est produit d`une telle manière? Pas pour la raison que les Azerbaïdjanais sont moins forts que les Arméniens. Non. Notre histoire séculaire manifeste de quoi soit capable le peuple azerbaïdjanais. Premièrement, parce que les Arméniens, l`Arménie se sont préparés longtemps à cette question. Et en Azerbaïdjan cette question fut oubliée. Ces années ont été oubliées. Deuxièmement, quand le conflit commença, c'est-à-dire après le surgissement des revendications territoriales de l`Arménie, tous les Arméniens vivant en Arménie et dans les autres coins du monde, - ont oublié toutes leurs contradictions, relations intérieures et se sont réunies. Se sont réunis autour de l`idée "miatsoum" et en réunissant toutes les forces nous ont amené à la situation actuelle. Contrairement à eux, quand ces évènements ont commencé en Azerbaïdjan notre peuple n`a pas pu se réunir, les gens qui gouvernaient le peuple n`ont pas été fermes et dans un an ou deux le problème du Haut Karabakh fut déjà oublié. En Azerbaïdjan furent commencées les discordes intérieures, bagarres, lutte pour le pouvoir. C`est pourquoi, les Arméniens dans cette situation ont facilement occupé les terres azerbaïdjanaises.

Je dis encore une fois et je demande de ne pas toucher à ces questions au cours la discussion actuelle. C`est l`affaire de l`avenir si cela s`avérait nécessaire. Le but de ma venue actuelle ici et de mon appel au Milli Médjlis, de mon initiative consiste en ce que Milli Médjlis, l`opinion publique et le peuple sachent la situation créée. Non seulement pour qu`ils sachent. Nous trouvant dans une situation aussi critique, réfléchissons-y ensemble. Non seulement réfléchissons, allons coopérer pour voir comment sortir de cette situation. Je vous demande que les gens qui interviennent ici n`évoquent pas l`histoire, n`accusent personne, ne parlent de ce que quelqu`un soit coupable ou non coupable. Aujourd`hui, on n`a pas besoin de cela. On n`a besoin de rien de cela. Aujourd`hui nous devrons réfléchir de quelle manière remplir notre tâche.

Qu`est-ce que nous avons fait jusqu`à présent? Le ministre des affaires étrangères en a parlé. Moi aussi, je vais en dire quelques mots. Cependant, qu`est-ce que nous devons faire dans la situation actuelle? Puisque 20% de terres de l`Azerbaïdjan sont occupés - d`abord le Haut Karabakh après sept régions autour du Haut Karabakh. De ces terres occupées, si on prend en considération les gens chassés de l`Arménie, - nous avons un million de réfugiés. En particulier, les gens chassés des terres occupées vivent dans les tentes non pas un ou deux ans, mais sept - huit ans dans les conditions difficiles.

En 1994, nous avons arrêté les hostilités. Certaines personnes en énoncent les avis différents. Aujourd`hui je déclare une fois de plus que la cessation de tout combat en mai 1994 fut un évènement très important et nous l`avons accepté consciemment. La période écoulée démontre également que malgré la non résolution de ce problème, nous avons dû prendre cette mesure. A présent, malheureusement, plusieurs personnes ont oublié la guerre, ils vivent tranquillement, sont tranquilles. Malheureusement, ils ont oublié quel était ce temps de guerre. Les gens vivent tranquillement, l`économie se développe, les investissements étrangers viennent, le processus de la construction étatique est en cours, l`indépendance se renforce, l`Azerbaïdjan mène une politique étrangère courageuse. On ne pouvait pas réaliser tout ceci en état de guerre.

En arrêtant le feu, nous avons espéré arriver à conclure la paix par la voie pacifique pendant la période du cessez-le-feu. Cependant plusieurs personnes ne le savent pas. Ces jours-ci, nous avons évité un danger. Alors dans la résolution de ce problème la Russie fut la médiatrice clé. Malgré l`existence du groupe de Minsk. Mais la Russie a pris l`initiative. Fut signé un accord sur le cessez-le-feu et sur-le-champ le ministre de la défense de la Russie a demandé de venir à Moscou les ministres de la défense de l`Azerbaïdjan et de l`Arménie, - nous aurons des consultations sur la manière de libérer les terres. Nous y avons cru. Y avons envoyé le ministre de la défense. Alors le ministre de la défense fut un certain Mamédov. Malheureusement, quelques uns des ministres de la défense se sont révélés les gens indignes. Et qu`est-ce qui a eu lieu demain? Alors il n`y avait pas eu de coprésidents du groupe de Minsk, il y avait un seul Président. Le Président fut Jan Eliasson de la Suède. Il avait visité l`Arménie et après il est venu ici. Il participa également à l`instauration du cessez-le-feu. J`ai eu des pourparlers avec lui. D`un coup on me dit que la chaîne de télévision de Moscou montre Gratchev qui préside une grande réunion et prend des mesures, qu`il faudrait appliquer en Azerbaïdjan. Je fus inquiet. J`ai commencé à chercher notre ministre de la défense à Moscou. Qu`est-ce qui s`est révélé? Il se révéla qu`avec l`accord de Rasoul Gouliyev d`ici et avec la participation de notre ambassadeur à Moscou les pourparlers sur l`envoie des troupes russes de séparation pour assurer le cessez-le-feu sont en cours. Hassan Hassanov est ici?

Hassan Hassanov (l`ancien ministre des affaires étrangères): Oui, Monsieur le Président.

Heydar Aliyev: Tu te rappelles?

Hassan Hassanov: Oui, je me rappelle très bien.

Heydar Aliyev: La nuit jusqu`au matin, plusieurs heures…

Hassan Hassanov: Nous l`avons trouvé à 7 heures du matin.

Heydar Aliyev: Je l`ai contrains à prendre l`avion sur-le-champ et à venir ici, tu te rappelles?

Hassan Hassanov: Quelque temps il se cachait. Deux heures on n`arrivait à le trouver, il est venu tard.

Heydar Aliyev: Oui. Il se cachait, il nous a trahi. Mais ce n`était pas encore fini.

Dans trois jours les généraux du Ministère de la défense de la Russie sont arrivés au grand complet en Azerbaïdjan avec les projets - qui et où cantonner pour faire sortir les troupes de l`Arménie. Je les ai écoutés et j`ai dit merci pour votre initiative. Mais nous n`en avons pas besoin. Ils se sont beaucoup efforcés, - il se peut que nous partions et vous réfléchissiez. Moi, j`ai dit -non. Je vous prie de partir. Alors nous avons évité un tel danger.

Il faut marquer le côté positif de ce que nous avons pu maintenir le cessez-le feu entre l`Azerbaïdjan et l`Arménie pendant 6 ans sans forces de séparation. Cela n`est pas seulement notre mérite, il faut évidemment avouer l`attitude positive de la partie arménienne face au maintien du cessez-le-feu. Je dis encore que les pourparlers ultérieurs n`ont pas abouti à des résultats voulus. Mais pour que vous ayez une information plus étendue, je veux dire quelques mots sur le processus des négociations de paix.

En 1992, fut fondé le groupe de Minsk de l`OSCE et l`Organisation des Nations Unies avait transmis ce problème sous la tutelle de l`OSCE. L`ONU avait créé le groupe de Minsk et la Conférence de Minsk. Dans le groupe de Minsk entrent 12 pays. Le groupe de Minsk fut gouverné par le président. Par exemple, en 1993 quand j`ai commencé mon travail ici, l`Italie fut à la tête du groupe de Minsk, le vice ministre des affaires étrangères de l`Italie Rafaëlli. Après lui en 1994 - la Suède, le ministre des affaires étrangères de la Suède Jan Eliasson fut Président. Après 1994, nous avons fait changer la situation. A ce temps, quand la guerre fut encore en cours, parallèlement, par la résolution de ce problème s`occupait le représentant du Ministère des affaires étrangères de Russie, Kazimirov. Une fois par mois il venait dans la région. Il invitait à Moscou nos représentants. Le vice-ministre des affaires étrangères et l`expert sur ces questions fut alors Tofig Zoulfougarov. Il y allait et prenait part aux négociations. Du Haut Karabakh on y invitait "le ministre des affaires étrangères" Goukassian. Et d`ici nous avons envoyé le chef de la communauté azerbaïdjanaise du Haut Karabakh - Bakhmanov. Le travail se faisait parallèlement. La période pendant lequel j`ai observé le groupe de Minsk fut présidé par l`Italie et après par la Suède. Enfin en 1994 au sommet de Budapest de l`OSCE nous avons changé la situation. C'est-à-dire, nous l`avons légalisé un peu.

Je dis franchement que là également il y a eu des négociations entre les Etats-Unis d`Amérique et la Russie concernant autres problèmes. Hassanov le sait également. Il se peut que Azimov le sache aussi. Il y était également. Tofig Zoulfougarov le sait également. Christopher y avait rencontrait le ministre des affaires étrangères de la Russie et afin de régler leur propre problème ils ont donné leur accord à ce que les coprésidents de Minsk deviennent la Russie et la Finlande. Cette période dura jusqu`au mois de décembre 1996.

En décembre 1996 au sommet de Lisbonne un certain progrès se fit sentir. Jusqu`à ce temps rien ne pouvait être fait. Mais en décembre 1994, à Budapest premièrement, nous avons défini la question de la présidence dans le groupe de Minsk, deuxièmement pour la première fois y avait été prise la décision sur la création des forces de paix de l`OSCE et sur ce que si cet accord était conclu, alors ici dans notre région ne seraient pas introduites les forces d`un seul pays, mais des forces de paix de l`OSCE. Nous avons prévu que les forces de paix seront constituées des représentants des pays différents n`ayant pas leurs propres intérêts dans cette région. Et cela fut une décision très importante. Nous avons réussi à y parvenir.

Au sommet de Lisbonne, on peut dire que nous sommes parvenus à un progrès sérieux.Lequel on le sait. Pour la première fois, on a inscrit - reconnaître l`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan et de l`Arménie, présenter le haut statut d`autodétermination au Haut Karabakh au sein de l`Azerbaïdjan et assurer la sécurité de la population du Haut Karabakh - population arménienne et azerbaïdjanaise également.

Cela est dit dans ce rapport également. Je dois vous dire tout franchement. Cela ne nous convenait pas trop mais nous voulions faire un certain progrès. C`est pourquoi, nous l`avons considéré comme un pas sérieux en avant. Ce projet fut préparé en Finlande, après à Vienne et fut dirigé à Lisbonne. A Lisbonne, l`Arménie était contre ce projet. Nous avons fait beaucoup d`efforts et nous sommes intervenus plusieurs fois. L`Arménie était contre. Là, l`ordre est le suivant, on doit arriver à un consensus. On ne l`a pas eu.

J`en ai parlé, vous le savez. J`y fus contraint, il se peut que cela soit un cas unique dans l`histoire de la diplomatie, mais j`ai fait cette démarche. Je n`ai pas donné mon accord à toutes les décisions du sommet de Lisbonne. Ainsi, si un pays ne donne pas son accord à la décision, le sommet de Lisbonne ne peut l`adopter. Pourquoi est-ce que je l`ai fait? Pour contraindre les pays- membres du sommet à exprimer une attitude à l`égard de l`Azerbaïdjan. Après cela une déclaration connue fut adoptée. L`Arménie n`avait pas de nouveau voté "pour", mais 53 Etats votèrent "pour".

Quelle fut la période suivante? Après le sommet de Lisbonne nous avons considéré qu`il fallait renforcer davantage les coprésidents du groupe de Minsk. La Finlande est sorti de la coprésidence, la Russie est restée. Les Etats-Unis d`Amérique ont proposé leurs services et nous le voulions également. Nous avons proposé la candidature des Etats-Unis d`Amérique. L`Arménie et la Russie n`étaient pas d`accord avec cela. Ils ont accepté la France. Et nous n`étions pas d`accord avec leur proposition. Enfin, suite à l`absence de l`accord entre les Etats, on a eu trois coprésidents au lieu de deux. La Russie, les Etats-Unis d`Amérique et la France. Vous devez savoir qu`avant cela le groupe de Minsk ne nous avait présentés aucune motion concrète écrite.

Je dis encore une fois que d`une part le représentant de la Russie Kazimirov travaillait très activement. Une fois par deux -trois mois nos représentants rencontraient les représentants arméniens et même les représentants du Haut Karabakh à Moscou ou quelque part ailleurs. Mais il n`y a eu aucun résultat. Dans le groupe de Minsk trois puissances étaient coprésidents et nous avons demandé qu`ils proposent les motions concrètes.

Vilayet Gouliev avait parlé ici de ces motions. La première motion nommée "solution en paquet" fut présentée en juin 1997. Actuellement, certains parmi vous peuvent demander pourquoi nous l`avons acceptée. Nous l`avons acceptée pour voir si nous puissions avancer ou pas. Je me rappelle même de la haute appréciation de Clinton le 1 août 1997 lors de la rencontre à Washington à la Maison blanche. Il m`avait même demandé que moi dans mon intervention, - puisque lui également il prononça son discours, moi de même, - que je signale que nous l`acceptons. Je l`ai dite. L`Arménie ne l`avait pas acceptée.

Après cela fut présenté la deuxième motion, la motion de la "solution par étape". Et nous l`avons de nouveau acceptée. Et non pour la raison qu`elle fut plus acceptable pour nous que la précédente. Il est vrai qu`elle soit plus acceptable que la précédente. Vilayet Gouliyev en a parlé. Mais nous voulions avoir un petit progrès. Mais l`Arménie ne l`avait pas acceptée celle-là non plus. Vilayet Gouliyev a parlé des processus suivants.

Enfin, en Arménie Ter-Petrossian avait accepté la deuxième motion. A Strasbourg, nous avons fait la déclaration commune disant que nous travaillerons sur la base de celle-ci. L`opposition est intervenue contre Ter-Pétrossian en Arménie. Ainsi en février 1998 Ter-Pétrossian démissionna et peu après Kotcharian fut élu Président. En 1998 il ne s`est rien passé, le groupe de Minsk n`avait rien proposé. Pourquoi ne proposez-vous rien? Ils disent qu`ils attendent parce qu`en Arménie on élit le nouveau Président, le gouvernement se forme etc. Nous avons attendu longtemps et à la fin de 1998 on nous a proposé une motion sur "l`Etat commun". En Azerbaïdjan, il y a un proverbe qui dit que "c`est plus noir que le noir". En comparaison avec les motions précédentes, celle-là fut la pire pour l`Azerbaïdjan. Ceux qui ont participé aux négociations peuvent se rappeler. L`ayant entendue, j`ai dit que nous ne voulons du tout discuter de cette motion. Ils se sont efforcés de m`expliquer. J`ai dit que je ne voulais en discuter. Vous nous mettez dans une situation quand sur le territoire de l`Azerbaïdjan surgissent deux Etats - l`Azerbaïdjan et le Haut Karabakh auquel l`Azerbaïdjan n`a aucun droit. Et vous cachez tout en disant que de cette manière puisse être préservée l`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan. J`ai dit: "A quoi pensez-vous? Sommes-nous aussi bêtes pour ne pas comprendre qu`est-ce que cela signifie?" Nous avons refusé. Néanmoins l`Arménie avait accepté cette motion et à présent encore déclare partout où elle intervient que si l`Azerbaïdjan acceptait la formule de "l`Etat commun" à la fin de l`année 1988, alors la paix serait instaurée actuellement et le conflit serait clos. Bien sûr à leur profit. Telle est la situation.

Vous devez savoir qu`aujourd`hui lors de notre discussion je vous apprends que toutes ces trois motions sont restées dans l`histoire. Elles ne peuvent pas être revues. Je considère que la dernière motion fut une diversion d`envergure contre l`Azerbaïdjan et nous l`avons refusé dans son intégralité. Après cela le groupe de Minsk n`avait pas avancé aucune proposition.

J`ai entendu dire hier et aujourd`hui, qu`après la parution de ces problèmes et de ces motions dans la presse, il y a eu des discussions. Les partis, organisations d`opposition existant dans notre pays se sont réunis et en ont fait grand bruit, parce que soi-disant c`est Heydar Aliyev qui veut accepter la formule de "l`Etat commune", veut que le parlement l`adopte, veut faire ceci, cela. Vous savez l`horreur est là, c`est le malheur de notre peuple, de notre nation.

Nos citoyens, gens vivant des ambitions politiques non fondées, vous êtes invités ici. Venez et écoutez. Si Heydar Aliyev n`avait pas défendu les intérêts de l`Azerbaïdjan, alors levez-vous et le frappez à la tête.

Cependant, ils divaguent, font grand bruit. Hier soir la chaîne ANS informa que 50 partis politiques ont décidé d'organiser des actions. Vous savez je conseillerai à la chaîne ANS de faire son travail sur les principes de justice et non pas de la sensation. En réalité en Azerbaïdjan il n`y a même pas 40 partis. Ceux qui s`appelle parti ne le sont pas, même si on les compte aussi, il n` y a pas 50 partis. Tous les partis qui furent enregistrés sont connus et ils y sont invités. Mais Mourtouz müallim a dit que certains ne sont pas venus. Pourquoi ne venez-vous pas? D`une part, vous demandez à discuter, voulez que nous disions nos pensées, que vous sachiez tout. D`autre part, sans rien savoir vous divaguez, faites grand bruit. Quelqu`un dit qu`il faut organiser des actions, les autres disent qu`il faut soulever le peuple. Qu`ils sachent que personne ne pourra le faire. Il y a une Constitution, les lois de l`Azerbaïdjan. C`est déjà du passé. L`Etat azerbaïdjanais est un Etat puissant. Toute personne est libre d`agir dans le cadre de la constitution, négociations, démocratie, pluralisme politique, dans le cadre de la suprématie de la loi. Cependant ceux qui veulent agir hors de ce cadre auront une réponse.

En tant que Président de l`Azerbaïdjan, je déclare que les évènements du passé ne peuvent pas se reproduire. Les gens qui en 1993 ont créé ici la guerre civile, et qui démembraient l`Azerbaïdjan et les autres qui les avaient soutenus, - à présent je ne veux en parler longuement, - ces gens pensent à l`Azerbaïdjan et pensent plus que nous ne le faisons? C`est pourquoi, je déclare encore une fois aucune de ces motions publiées n`est pas acceptée et ne sera pas acceptée.

Ce matin on m`a dit qu`en Arménie on exprima un grand mécontentement par le fait que l`Azerbaïdjan a violé la confidentialité et publia les motions. Cette information fut transmise hier aussi. Ils se sont adressés au groupe de Minsk également. Le matin on m`a dit qu`éventuellement ils ont publié la dernière motion - formule de "l`Etat commun".

Premièrement, nous n`avons promis à personne de garder tout cela secret. Oui j`ai considéré et je considère aujourd`hui que le processus des négociations doit être confidentiel. Après le résultat doit être présentée l`information. Je vous le dis aujourd`hui également. Je le dis à toute la société, au peuple. Si nous arrivons à un résultat, à une décision, à une idée alors cela ne pourra pas être cachée par personne, y compris par le Président Heydar Aliyev.

Sans doute en premier lieu cela doit être débattue par Milli Médjlis. Après le peuple doit en discuter. Si le peuple, le Milli Médjlis ne l`acceptent pas, est-ce que le Président de l`Azerbaïdjan pourrait résoudre ce problème tout seul? Premièrement, sachez qu`aujourd`hui et demain Heydar Aliyev ne peut accepter rien qui puisse aller à l`encontre des intérêts de l`Azerbaïdjan. Deuxièmement, si à la suite de certains compromis une idée vient qu`on pourrait faire ceci, jamais cela ne resterait pas secret. Le processus de négociation est confidentiel et sera confidentiel. Car si nous divulguions le cours des négociations, informions l`opinion publique alors rien ne se passerait.

Mais quel est mon but aujourd`hui? Mon but est que vous sachiez tout. Que l`opinion publique sache, le peuple dira ce qu`il faudra faire. Pourquoi j`en parle? Parce que après la motion du groupe de Minsk sur "l`Etat commun", il n`a pas proposé autres motions.

En avril 1999 à Washington, au 50ième anniversaire de l`OTAN, l`administration des Etats-Unis d`Amérique, le Président Clinton, le secrétaire d`Etat madame Albright, se sont adressés à moi avec la demande de rencontrer et d`avoir des pourparlers avec Kotcharian. On se rencontra, on a eu les pourparlers. Il se révéla que nous pouvons se mettre d`accord sur certaines questions. C`est pourquoi, ce processus de négociations fut continué. En 1999, nous nous sommes rencontrés plus d`une fois. Deux fois je me suis rendu à Genève pour cette raison, et une fois nous nous sommes rencontrés à la frontière. On peut dire qu`en octobre 1999 il devint possible de rapprocher les positions. Mais après l`attentat terroriste au parlement de l`Arménie en 1999, l`Arménie renonça aux accords quoi que petits mais déjà acquis.

Actuellement, après le commencement de ces rencontres, le groupe de Minsk et les coprésidents du groupe de Minsk et l`OSCE et l`Union européenne et les chefs de l`Union européenne qui ont été ici pendant deux jours disent que le problème doit être réglé par les deux Présidents, et nous serons d`accord soi-disant avec leur décision. Il est extrêmement difficile à deux Présidents de régler ce problème. Parce que les terres du pays d`un Président sont occupées, il y a un million de réfugiés. Et le pays de l`autre Président traverse les grandes difficultés économiques, mais son armée garde sous l`occupation les terres azerbaïdjanaises.

Vilayet Gouliev a présenté l`information ici. Mais je veux citer quelques chiffres. Vous savez que dès 1993 jusqu`à présent j`ai eu 485 rencontres avec les Présidents, chefs de 68 pays. Je fus en visite officielle ou bien eux venaient en Azerbaïdjan. La plupart de rencontres ont eu lieu lors de nos visites aux organisations internationales. Sachez qu'à toutes ces rencontres et même pendant la rencontre avec le sultan de Brunei je parlais de ce problème, j`en discutais. Je demandais à apporter de l`aide à l`Azerbaïdjan, à le soutenir.

Je connais le nombre de ces rencontres. Par exemple, avec le Président, ministre des affaires étrangères j`ai discuté de ce problème 18 fois, de la France - 16 fois, de la Russie - 28 fois, plusieurs fois avec les chefs de la Turquie - 78 fois. Je ne veux pas vous prendre votre temps.

J`ai eu une dizaine de rencontres liées à ce problème avec l`administration de l`organisation des Nations Unies, l`ancien secrétaire général Boutros-Ghali, le présent secrétaire général Kofi Annan. Vous vous rappelez, Boutros-Ghali est intervenu ici. Je suis intervenu trois fois au sommet de l`Organisation des Nations Unies. Mes discours furent publiés. Dans tous mes discours, j`ai critiqué l`Organisation des Nations Unies à cause de la non-exécution des résolutions dont ils avaient adoptées. Qu`est-ce qu`ils disent? Ils disent que nous adoptons les résolutions, mais nous n`avons pas de mécanismes de leur mise en place. Qu`est-ce que je peux leur faire?

J`en ai parlé dans mes discours au trois sommets de l`OTAN -à Washington, à Madrid, et dans d`autres lieux. J`ai rencontré quatre fois les secrétaires de l`OTAN. J`en ai parlé à tous. Aux sommets de l`OSCE, je l`ai déjà évoqué, - à Budapest, à Lisbonne et la dernière fois à Istanbul.

Dans la presse on écrit que le problème fut soi-disant réglé au sommet d`Istanbul. Ce n`est pas vrai. Pourquoi écrivez- vous ce que vous ne savez pas. Pourquoi inventez-vous des choses que vous ne savez pas? Aucun problème n`y avait été réglé. Il y étaient présents le ministre des affaires étrangères de l`Amérique Albright, les ministres des affaires étrangères de la France, de la Russie, de la Turquie, le Président de l`OSCE, il me semble le premier ministre de la Norvège et deux présidents. Nous avons discuté de ce problème et nous n`avons pas pu arriver à une décision.

Nous sommes membres de la Communauté des Etats indépendants. Il n`y a eu de séances des chefs d`Etat où je n`ai pas soulevé cette question. Nos amis, frères, autres pays ne disent même pas que l`Arménie est l`agresseur. Dès que dans certains documents de la Communauté des Etats indépendants apparaissent les mots "la lutte contre le séparatisme", les Arméniens s`y opposent. Cependant, moi j`insiste que les mots "la lutte contre le séparatisme" soient présents. Tous les chefs d`Etat me demandent de retirer ma proposition. Y compris nos frères, pays de l`Asie Centrale.

Il y a eu deux sommets de l`Organisation de la Conférence Islamique. Je suis intervenu, j`en ai parlé. Il y a eu quatre sommets de l`OCE - Organisation de la coopération économique. Il y a eu cinq sommets des chefs d`Etat des pays turcophones. Voilà combien de rencontres j`ai eu.

Je veux dire que la Turquie, pays ami, pays frère considère que l`Arménie est l'agresseur et le déclare partout. L`organisation de la conférence islamique est la seule organisation dans les résolutions de laquelle nous pouvons constater l`agression de l`Arménie contre l`Azerbaïdjan et intervenir contre cette agression. L`Iran déclare que l`Arménie avait commis l`agression contre l`Azerbaïdjan.

Mais aucun pays à part ceux-ci ne dit pas les mots que l`Arménie a commis l`agression contre l`Azerbaïdjan. Au Conseil de Sécurité de l`Organisation des Nations Unies furent adoptées quatre résolutions. J`ai demandé Vilayet Gouliev de prendre connaissance de ces résolutions. Ce matin, moi aussi j`en ai pris connaissance. Dans quatre résolutions fut écrit que l`armée d`occupation doit se retirer des terres occupées azerbaïdjanaises. Mais le mot "Arménie" est absent, c'est-à-dire sont absents les mots "les forces armées arméniennes". Dans une des résolutions fut écrit " demander à l`Arménie d`influencer le Haut Karabakh". En réalité, c`est la guerre arménienne -azerbaïdjanaise. En réalité, c`est l`Arménie qui a commis l`agression contre l`Azerbaïdjan. Cependant, dans aucun document d`aucune organisation internationale à part celles dont j`ai signalées, aucune déclaration d`un Etat quelconque ne reconnaît l`Arménie en tant qu`agresseur.

Nous disons - le conflit arménien- azerbaidjanais du Haut Karabakh, c`était moi qui a introduit cette formule dans l`esprit des gens. Mais comment disent les autres - conflit du Haut Karabakh. Parce que tout le monde considère que ce conflit ne se fasse pas entre les deux pays mais entre le Haut Karabakh et l`Azerbaïdjan. J`ai dit plusieurs fois que si c`était ainsi, que l`Arménie demeure à l`écart. Alors c`est notre affaire - les négociations que nous menons avec le Haut Karabakh et qu`est-ce que nous pouvons faire. Nous pouvons régler cela dans l`immédiat. Néanmoins actuellement le Haut Karabakh, l`Arménie, c`est un seul pays. 11 ans déjà ils sont un seul pays. Cependant, personne ne veut reconnaître cette vérité.

Actuellement tout le monde s`adresse à moi en raison de ma rencontre avec Kotcharian. On dit - vous êtes un leader fort, résolu etcetera. Vous devez résoudre le problème. Je demande - comment? Alors dites-le à l`Arménie également qu`elle prenne une position constructive concernant ce problème et nous aussi la prendrons. Dans ce cas nous prendrons la décision. On dit que l`Arménie est un pays inoffensif, pauvre, son économie est dans un état de crise etc.

Dans tous les pays, au Congrès de l`Amérique ou bien aux parlements des autres pays l`attitude à l`égard de l`Arménie est cordiale. Ce n`est pas le cas d`Azerbaïdjan. Bien que nous soyons le pays agressé et eux, ils sont les agresseurs. Nous l`avons observé pendant l`adhésion au Conseil de l`Europe. Il est vrai que l`opposition s`est donnée de la peine, comme on dit, accusa de nouveau l`administration de l`Azerbaïdjan, soi-disant nous n`avons pas de démocratie, c`est pourquoi ne nous admettez pas au Conseil de l`Europe.

J`en parlais librement et je le disais dans mon discours à Strasbourg. J`ai dit devant le Conseil de l`Europe qu`il fallait renoncer à avoir deux poids et deux mesures. Aujourd`hui, je dis également qu`il existe dans le monde des doubles mesures.

Une fois j`ai demandé à un homme: "En Arménie, en Azerbaïdjan, en Géorgie les élections ont eu lieu. Par quoi se diffèrent-elles? Dites la vérité". Il répondit qu`il n`y a pas de différence particulière. Je demandai: "pourquoi alors vous nous accusez des fraudes électorales et ne les accusez pas?" Ils ne répondent pas, ne font pas attention à cela. Je ne crois pas qu`il y ait eu des fraudes électorales dans notre pays. En même temps je ne crois pas que tout soit idéal dans notre pays. Je ne crois pas. J`ai dit plusieurs fois que toute chose évolue par étapes. Si on prend l`étape actuelle alors l`Arménie, l`Azerbaïdjan, la Géorgie - nous tous nous trouvons au même degré. Mais selon le développement économique nous dépassons largement et la Géorgie et l`Arménie. Nous les dépassons considérablement d`après la stabilité intérieure également. De quoi a besoin le pays? Le pays a besoin de la paix. Le pays a besoin de la stabilité politique intérieure. Le pays a besoin du développement économique. Cependant, ces questions sont restées à l`écart, certains répètent: démocratie, démocratie, démocratie. Les gens qui parlent de la démocratie, en abusent tout simplement.

J`ai dit et je dis qu`en Azerbaïdjan la démocratie existe, la démocratie se développe et se développera. Et que personne n`abuse de cette question. Personne ne peut faire pression sur l`Azerbaïdjan usant de différentes possibilités. L`Azerbaïdjan a sa propre voie. Notre peuple a sa propre mentalité. Que personne ne pense qu`ici en Azerbaïdjan aujourd`hui nous ayons la même démocratie qu`en France. Pour en avoir, il faudrait plusieurs années.

Je le dis pour vous faire découvrir cette approche de deux poids et deux mesures. Et cette approche de deux poids et deux mesures est actuellement appliquée au conflit arménien- azerbaïdjanais: eux soi-disant sont inoffensifs, il faut les sauver. Et votre pays a les richesses naturelles, grand avenir etc., c`est pourquoi, vous devez résoudre ce problème.

De quelle manière résoudre? Vous aussi le demandez. Comment est-ce que je vais le résoudre?

De toutes les négociations entreprises, des motions présentées par le groupe de Minsk je comprends une chose qu`ils veulent résoudre le problème en attribuant au Haut Karabakh le statut proche de l`indépendance ou bien leur attribuer l`indépendance dans son intégralité.

Cela est évident dans toutes les motions du groupe de Minsk. Il n`y a rien d`autre. Et nous n`avons pas donné notre accord et nous ne pouvons pas donner notre accord.

Je ne veux pas dévoiler nos négociations avec Kotcharian. Cependant, il est évident qu`ils ont occupé notre territoire et leur objectif clé, consiste en un mot en ce que le Haut Karabakh à l`avenir également ne puisse être soumis quelle que soit la forme à l`Etat azerbaïdjanais. C`est leur avis.

J`ai mené et je mènerai ces négociations. Un peu avant le Président de la France Jacques Chirac m`a téléphoné. Puisque le 26 janvier, nous avons eu un tête-à-tête avec Kotcharian et après nous avons eu une rencontre à trois. Il y a un certain temps il m`a appelé et dit que Kotcharian est de nouveau venu en France. Puis-je y venir pour avoir un tête-à-tête avec lui. Je n`ai pas refusé. Le 4 mars à Paris, je vais avoir un tête-à-tête avec le Président Kotcharian et le 5 les trois président vont se rencontrer - Président Chirac, Président Kotcharian et le Président de l`Azerbaïdjan. Maintenant quelqu`un peut dire que la France a adopté "la résolution sur la génocide". Pourquoi vous y allez. Mais ce sont des questions tout à fait différentes. La solution d`une question n`a aucun rapport avec la solution de l`autre. Nous avons exprimé et exprimons notre protestation devant la résolution injuste de la France. Je l`ai dit à Jacques Chirac en personne. En même temps, la France est le coprésident du groupe de Minsk. S`il y a une possibilité quelconque et nous pouvons y obtenir quelque chose alors nous devons en profiter et nous ne pouvons pas y renoncer. C`est pourquoi, je vais à cette rencontre. Je ne peux pas dire ce qu`il aura lieu et ce qu`il n`y aura pas lieu. Je veux vous signaler que la situation est très compliquée.

Vilayet Gouliyev a dit ici que le groupe de Minsk avait arrêté son activité. Le groupe de Minsk n`avait pas arrêté son activité. Par exemple, le fait que l`un des coprésidents du groupe de Minsk, le Président Chirac s`occupe de ce problème confirme le fait que les coprésidents du groupe de Minsk n`ont pas arrêté leur activité. En parlant des " coprésidents du groupe de Minsk", nous parlons de leurs représentants, mais l`essentiel ce sont les chefs d`Etat.

Par exemple au cours de la visite du Président de la Russie Vladimir Poutine j`ai eu un entretien détaillé en tête à tête avec lui pendant deux- trois heures. Ici nous avons eu des entretiens téléphoniques. C`est pourquoi le groupe de Minsk n`a pas arrêté son activité. J`ai déclaré mainte fois que le groupe de Minsk et ses coprésidents doivent savoir que les rencontres directes des Présidents de l`Arménie et de l`Azerbaïdjan doivent se tenir parallèlement à l`activité du groupe de Minsk. Ainsi, nous devons renforcer l`activité du groupe de Minsk et user de nos possibilités. Je vous ai dévoilé la situation. Jusqu`à présent j`ai fait tout ce qui fut possible. Moi je ne fus pas seul, naturellement nos nos autorités exécutives concernées, le Milli Médjlis y ont activement participé. Mais, naturellement la plus grande part des négociations tombe sur moi. En même temps les négociations sont tenues par notre ministre des affaires étrangères et les vice-ministres des affaires étrangères. Les négociations sont également tenues aux autres niveaux. Pendant les visites dans certains pays, les représentants de notre parlement soulèvent également ces questions. C'est-à-dire nous le ferons tous. Cependant les négociations clés avec le groupe de Minsk sont menées par ceux qui travaillent dans nos autorités exécutives ou par moi directement.

Quel est mon but? La situation est la suivante. Vous avez dit qu`il faudrait en discuter au Milli Médjlis. Quelqu`un dit: Constituons une commission. Dites-moi cette commission qu`est-ce qu`elle fera, de quoi sera-t-elle capable, quelle proposition peut-elle avancer?

Les partis politiques de l`Azerbaïdjan, oppositionnels et non oppositionnels - faire du bruit n`est pas difficile. Mais le temps du tapage est passé. Certains intervenaient avant les élections et disaient qu`ils ont une conception. Donnez cette conception! Vous m`accusez de ce que le Président de l`Azerbaïdjan au cours de 7 ans n`a pas pu résoudre ce problème. Je vous ai présenté la situation. Vous dites que vous pouvez résoudre ce problème - présentez votre conception. Vous ne me la présentez pas, alors présentez la au Milli Médjlis. Vous ne présentez pas au Milli Médjlis, présentez la au groupe de Minsk. Vous ne la présentez pas au groupe de Minsk, présentez la à l`Organisation des Nations Unies. Présentez! Présentez ! Présentez ! Personne parmi vous n`a ni conception, ni proposition, ni compréhension de la complexité et de la profondeur de cette question.

Mais malgré cela aujourd`hui je m`adresse de nouveau. Je m`adresse aux membres du Milli Médjlis, aux représentants de l`opinion publique, en particulier à nos savants, hommes de culture, écrivains, à tous les autres intellectuels qui sont, comme on dit, la crème de la société azerbaïdjanaise. Je m`adresse à tous les partis politiques même aux partis qui ont une attitude hostile à mon égard, - présentez vos propositions. Si vous ne me respectez pas, cela n`est rien. Présentez-les au groupe de Minsk. Si vous ne respectez pas le parlement- cela n`est rien. C`est votre affaire. Présentez-les au groupe de Minsk. Quelqu'un apporte un papier comme cela a été fait par certains intervenants à la télévision; ils posaient le papier de cette façon en disant que cela est leur première conception, et ceci c`est leur deuxième conception. Qu`est-ce qu`il y a dans ces papiers c`est Dieu seul qui le sait. Tu peux poser et reposer ce papier cinq fois et dire que cela soit la première, la deuxième, la troisième conception etc. Si tu a une conception concernant ce problème présente la au groupe de Minsk. Je vais créer les conditions pour que les coprésidents du groupe de Minsk puissent te rencontrer. Présente la proposition en forme écrite et explique leur que ce problème devrait être résolu de cette manière.

Certains font les déclarations qu`on doit attribuer au Haut Karabakh l`autonomie culturelle, qu`on ne doit pas attribuer au Haut Karabakh l`autonomie de région etc. Réfléchissons. Ils n`ont pas voulu de l`autonomie régionale, fondée en 1923, ils ont commencé la guerre, l`agression, tant de sang fut versé, nos terres sont occupées et à présent est-ce qu`on peut les faire revenir à l`autonomie régionale? Cela n`est pas possible.

Certains disent qu`il faudrait faire la guerre, que nous devrions avoir une armée forte. L`Azerbaïdjan a une armée forte. J`ai discuté de cette question plusieurs fois dans le Conseil de sécurité. L`Azerbaïdjan a une armée forte. On peut faire la guerre. Mais est-ce qu`il faudrait la faire? Qui est partisan de la guerre qu`il écrive les suites de cette guerre.

Premièrement à l`extérieur des limites du Haut Karabakh nous avons sept régions occupées. Les gens vivent dans les tentes. Le temps que cela prendra, le sang qui sera versé pour libérer chaque région occupée. Deuxièmement, l`opinion mondiale pense depuis longtemps que les Azerbaïdjanais y exterminaient les Arméniens. Si à présent nous commençons la guerre, on dira que les Azerbaïdjanais veulent exterminer les Arméniens comme auparavant. Mois je ne fuis pas la guerre. Si notre opinion publique décide, argumente cette décision, si les gens voulant faire la guerre définissent la stratégie concrète, disent qu`il soit nécessaire de faire la guerre, disent de quelle manière il faudrait faire la guerre, notre armée est assez forte pour l`exécuter. Ne vous inquiétez absolument.

Certains disent que nous allons créer une armée forte pendant cinq- dix ans et après nous commencerons la guerre. Certains disent qu`il faut geler ce problème. Pour combien de temps faut-il le geler? Admettons que nous gelons ce problème pour cinq ans encore. Les pauvres réfugiés doivent vivre dans les tentes cinq ans encore? Et après qu`est-ce qu`on fera.

Certains sont de l`avis qu`en Arménie l`économie est dans l`état de crise, les gens quittent le pays etc. C`est vrai, d`un côté. L`économie de l`Arménie est en crise. Mais l`économie de la Géorgie subit une crise encore plus grave. Que l`économie de notre pays soit à un haut niveau, cela est dit par tout le monde, par les experts, les représentants du monde entier - il ya deux jours j`ai reçu les chefs de l`Union européenne, ils ont toutes les données. Combien nous devons attendre encore que l`économie de l`Arménie tombe en ruines, que le Haut Karabakh tombe en ruines et après nous irons et occuperons ces lieux? Combien faudra-t-il attendre? S`il y a un avis pareil alors argumentez-le. C'est-à-dire je suis prêt à examiner toute proposition sérieusement, en assumant ma responsabilité. C`est pourquoi je vous ai informé de tout cela.

L`objectif des débats actuels doit consister en présentation de la proposition. Je demande aux intervenants de ne pas évoquer ni histoire, ni coupables, ou non coupables, ni pourquoi cela eut lieu, que tout cela reste à l`écart. C`est le travail futur. Qu`est-ce qu`il faudrait faire aujourd`hui? Par quelle voie on y arrive? Il faut libérer les terres occupées. Il faut libérer au moins les régions occupées autour du Haut Karabakh.

Je n`avais pas l`intention de parler en détail. Cependant, je considère que le problème soit si compliqué qu`il y ait un besoin de mon information détaillée. J`attends vos propositions. J`attends votre aide. Je veux que notre peuple la main dans la main, résolve ce problème.

Merci.