Interview du Président de l`Azerbaïdjan Heydar Aliyev au correspondent de la radio nationale de l`Arménie - Téhéran, le 11 décembre 1997


Question: Heydar Aliyevitch, à votre avis, quelle est l'éventualité de la participation des Etats musulmans, en particulier de l'Iran, en qualité de médiateur entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan?

Réponse: Vous savez, nous avons déjà des médiateurs. Ce sont trois grands Etats du monde - Russie, Etats-Unis d'Amérique et France qui s'occupent d'une manière persévérante de ce problème. Je n'exclue pas la médiation de toute autre Etat. Mais, actuellement, il s'agit du moment concret, il n'y a aucun besoin.

Question: C'est-à-dire vous estimez que le processus de Minsk a une perspective et une importance profonde?

Réponse: Sans doute, j'ai confiance en processus de Minsk, j'ai confiance que les chefs d'Etat de la Russie, des Etats-Unis d'Amérique et de la France, qui ont fait une déclaration commune au mois de juin de l'année en cours à Denver, feront tous les efforts pour le règlement pacifique du conflit arménien - azerbaïdjanais.

Question: Heydar Aliyevitch, évidemment vous n'avez pas bien souvent la possibilité d'être entendu par les auditeurs arméniens. On se souvient de vous en Arménie, et évidement vous avez des choses à leur dire. Qu'est-ce que vous voudriez leur dire?

Heydar Aliyev: Et on écoute chez vous notre radio, télévision?

Correspondant: Non. Vous savez, votre télévision n'est pas captée chez nous, il n'y pas de possibilité pareille. Et votre radio écoute ceux qui ont la possibilité de capter ses programmes. Cette interview sera diffusée par la radio nationale de l'Arménie

Heydar Aliyev: Dans ce cas, c'est une bonne possibilité pour moi.

Correspondant: C'est pourquoi, j'essaie de parler plus avec Vous, Heydar Alievitch.

Heydar Aliyev: J'appelle le peuple arménien à unir les forces saines en Arménie et en Azerbaïdjan également pour établir la paix entre nos pays. Vous avez dit qu'on se souvient de moi en Arménie. On doit se souvenir. Puisque je faisais des efforts durant plusieurs années pour renforcer l'amitié entre les peuples arménien et azerbaïdjanais. Quoiqu'on dise, dans un certain temps, l'histoire définira précisément, qui, quand et quoi avait fait. J'ai fait beaucoup pour le développement socio-économique du Haut Karabakh, renforcement de l'amitié entre nos peuples. J'ai eu beaucoup d'amis en Arménie. Je jouissais du grand respect et du grand prestige. Et tout cela parce que je croyais et je crois aujourd'hui, que par le vouloir de Dieu, du destin nous devons vivre les uns à côté des autres, dans le voisinage. Les voisins doivent lever les discordes, petites querelles, grands scandales et même la haine, pour être au moins de bons voisins. Et le mieux serait être amis, on l'était.

Question: Heydar Aliyevitch, Vous croyez qu'en Arménie et en Azerbaïdjan il y a des forces saines et nous pourrons surmonter l'effusion de sang?

Réponse: Il y en a. En Arménie également il y a des forces saines. En Azerbaïdjan, je suis à la tête des forces saines et je considère qu'en Arménie, le Président Ter-Pétrosian occupe une position correcte. Sa dernière déclaration, qu'il a fait à la presse de Moscou et à la presse arménienne - c'est une approche très raisonnable à la solution du problème. Après, je l'ai rencontré à Strasbourg et à Kichinev également, nous avons évoqué le même sujet. Je considère que la position correcte du Président Lévon Ter-Pétrosian doit être soutenue par des forces saines de l'Arménie. Je disais qu'actuellement Lévon Ter-Pétrosian occupe une position correcte. Nous ne voulons rien de l'Arménie, rien. Nous sommes d'accord à donner à Haut Karabakh le plus haut degré d'autogestion. De quoi a-t-on encore besoin?

Correspondant: Mais l'Azerbaïdjan est un Etat unitaire selon la Constitution

Heydar Aliyev: Mais il est possible d'avoir une structure semblable dans un Etat unitaire. Il existe de nombreux exemples identiques dans le monde. Alors, cela est possible. Et faites passer le message, que nous ne devons pas être hostile les uns aux autres. Il faut en finir. Il faut aller à la compréhension mutuelle, il faut aller vers la paix.

Correspondent: Merci.

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INTERVIEW