Discours du Président de la République d`Azerbaïdjan Heydar Aliyev à la rencontre avec les membres de l`Académie des sciences de la Russie- Le 3 juillet 1997


Cher Youri Serguéevitch!

Chers amis!

Je vous salue sincèrement et je souhaite à l`Académie des sciences de la Russie des réussites à l`avenir dans son activité scientifique et créatrice, bonne chance. Je suis très heureux que vous m`ayez invité à cette rencontre. A mon avis c`est une considération de la part de l`Académie russe à l`égard de l`état azéri, et à mon égard également. J`ai accepté cette invitation avec beaucoup de plaisir et je suis venu chez vous.

L`Académie russe a une riche histoire de 275 ans. Je me rappelle comme nous avons célébré le 250ième anniversaire del`Académie de Union soviétique et après nous avons célébré les jubilés des toutes les Académies. On a célébré le jubilé de l`Académie de l`Union soviétique aux Académies des républiques soviétiques. Je me rappelle le temps quand l`Académie de l`Union soviétique et les Académies des républiques soviétiques étaient honorées de hautes récompenses.

Vous avez dit, Youri Serguéevitch que l`Académie fut d`abord impériale, russe et par la suite l`Académie de l`Union soviétique. Aujourd`hui l`Académie a retrouvé son vrai nom parce que l`Académie est créée par les remarquables savants russes il y a 275 ans et la voie passée pendant ces 275 ans est une voie grande, considérable. Les savants russes, l`Académie russe ont fait un travail énorme. Ce qui est essentiel, les savants russes, l`Académie russe ont apporté une contribution énorme dans le développement de la science universelle, de la civilisation mondiale. Cela est sans doute l`objet de fierté nationale du peuple russe, de la Russie. Cela suscite le sentiment de fierté chez nous également, parce que nous aussi étions liés plusieurs années, décennies à l`Académie russe.

Le fait que l`Académie russe ces derniers ans vit la période difficile ainsi que toutes les Académies des anciennes républiques de l`Union soviétique, actuellement républiques indépendantes, est compréhensible et logique dans une certaine mesure. Non seulement la science, non seulement l`Académie mais toute la société, nous tous, les gens qui ont vécu dans le passé au sein de l`Union soviétique et actuellement vivent dans les états différents, vivons la période transitoire.

En même temps je considère que les gens des générations précédentes en Russie, en Azerbaïdjan et dans d`autres pays, qui nous sont proches, ont passé beaucoup d`années, de décennies difficiles durant l`histoire. Mais les gens vivaient, les gens créaient et surmontaient des difficultés. Il n`y a aucun doute que nos peuples, y compris la science de nos pays, vont surmonter ces difficultés, vont passer cette étape difficile d`histoire et moi personnellement je considère qu`un bel avenir nous attend.

L`avenir c`est la réorganisation de tout le système - social, économique; des procédés importants, des changements sont en cours dans la sphère de science. Ils se sont avérés historiquement nécessaires et nous aurions dû prendre en considération cette étape. L`orientation choisie par la Russie et l`orientation choisie par l`Azerbaïdjan dans la politique d`état, la politique économique et sociale, à mon avis est une orientation correcte, juste qui va assurer la croissance de l`économie, de la sphère sociale et naturellement des possibilités éventuelles pour l`activité efficace des établissements scientifiques de nos Académies.

J`y crois et nous travaillons en Azerbaïdjan avec cette confiance. Mais en Russie éventuellement cet objectif sera atteint beaucoup plus vite qu`en Azerbaïdjan, parce qu`en Russie la démocratisation et les réformes socioéconomiques et politiques ont été mises en place plus tôt qu`en Azerbaïdjan. En Azerbaïdjan suite aux raisons différentes nous y avons procédé avec un retard. C`est pourquoi je considère que vous sortirez de cette situation plus tôt même que les autres, et l`Académie russe aura la possibilité pour l`activité plus efficace.

Vous savez que les gens considéraient toujours la science comme une valeur suprême de la société et des temps anciens la science était très appréciée et les gens de génie qui faisaient des découvertes ont contribué au développement de la société. C`est pourquoi ce n`est pas par hasard que nous nous rappelons avec plaisir les noms de grands hommes qui faisaient des découvertes aux étapes différentes de l`histoire universelle et faisaient avancer la société par leurs découvertes. Bien sûr, nous sommes à présent au degré le plus haut du progrès technique, au plus haut niveau de la civilisation humaine.

Ceci étant la science russe, les savants, je répète, ont droit à la place particulière dans la science mondiale. La science commença à se développer en Russie beaucoup plus tôt; il y a eu des découvertes scientifiques et il y a eu des noms illustres avant la création de l`Académie russe il y a 275 ans. Dès ce temps la science russe vit la période de son organisation.

Moi, personnellement j`avais toujours de la considération vis-à-vis des hommes de science. Aujourd`hui également j`exprime mon respect profond à chacun d`eux. Parce que la société est sans doute riche dans sa diversité, mais les gens de science ce sont les gens exceptionnels qui occupent une place dans la société grâce aux qualités autres que la diligence, et l`abnégation. Les gens de science doivent avoir du talent, du génie, des capacités extraordinaires et ces gens naturellement sont dignes du respect.

En ce qui concerne l`Azerbaïdjan, c`est un pays ancien avec son histoire ancienne, sa culture originale ancienne, ces grands savants anciens. Cela témoigne de ce que la science azérie, la culture ont apporté une contribution considérable à la civilisation universelle. Vous savez bien que la civilisation orientale, la science de l`Orient s`est développé beaucoup plus tôt et donna au monde des exemples éclatants de la science. Nous en Azerbaïdjan sommes fiers de nos gens éminents qui faisaient de la science à l`époque et faisaient des découvertes scientifiques.

La science la plus compliquée, la plus sublime furent les mathématiques. Il se peut que je me trompe, mais les gens de ma génération estimaient que l`un des maîtres éminents des sciences mathématiques est le célèbre Nasreddin Toussi qui avait au Moyen âge un observatoire remarquable à Maraga et a laissé un grand héritage scientifique. Je pourrais citer beaucoup d`autres noms appartenant à la nation azérie, au peuple azéri. Mais tous ces gens sont une partie intégrante de la science universelle et tous ensemble ils ont créé la science mondiale.

Cependant plus tard surtout après XVII-XVIII siècles il y a eu une stagnation dans la science chez nous en Azerbaïdjan, il faut le dire aussi. Le développement important de la science en Azerbaïdjan commença, se fit sentir au XIX, XX siècle. Et le plus grand mérite en revient aux savants russes. Les savants russes- ceux qui vivaient et travaillaient en Azerbaïdjan, à Bakou et ce qui étaient à Saint Pétersbourg, à Moscou et autres villes de la Russie entretenaient un lien actif avec l`Azerbaïdjan, les savants azéris; ils ont beaucoup fait pour le développement de la science en Azerbaïdjan. L`Académie des sciences créée en 1945 en Azerbaïdjan a été conçue avec le soutien des savants russes qui vivaient et travaillaient chez nous en Azerbaïdjan et préparaient les cadres nationaux pour l`Azerbaïdjan et faisaient des efforts pour organiser et créer l`Académie des sciences de l`Azerbaïdjan.

Avant la création en 1945 de notre Académie des sciences, une filiale azerbaïdjanaise de l`Académie des sciences de l`Union soviétique existait. Aux années 30 la filiale azerbaïdjanaise a été créée. Cette filiale faisait un travail important, préparait des cadres nationaux, organisait des centres de recherche et tout cela est devenue une bonne base pour avoir son Académie nationale des sciences. Je pourrais citer beaucoup de noms et parmi eux m. Goubkine de l`Académie des sciences, qui fut le patron de la filiale azerbaïdjanaise de l`Académie des sciences et plusieurs autres savants.

En 1919 la première université a été organisée en Azerbaïdjan - l`école supérieure. Les organisateurs de cette université ont été les savants russes engagés et l`un parmi eux fut m. Razoumovski. Par la suite dans toutes les sphères - développement des sciences naturelles, chimie, les savants russes ont joué un rôle immense. Leurs noms sont célèbres, nous nous souvenons d`eux, nous les respectons et notre peuple n`oubliera jamais le rôle des savants russes dans le développement de la science de l`Azerbaïdjan, développement de l`éducation, de l`instruction du peuple azéri, surtout dans l`organisation de l`école supérieure en Azerbaïdjan, dans le développement de la culture.

Aujourd`hui je pourrais en parler davantage mais je ne veux pas dépasser la limite de temps. Nous sommes fiers de notre culture, nous sommes fiers des œuvres d`art, de la musique, du théâtre, de l`opéra, du ballet, de la peinture, des arts plastiques, des œuvres remarquables de la littérature. On y voit l`influence énorme des Russes, des compositeurs russes, des écrivains russes, des peintres russes. Nous l`apprécions et nous nous le gardons dans notre mémoire.

C`est pourquoi Vous, Youri Sergueevitch, vous avez rappelé hier dans votre allocution quand nous avons signé les documents, lors de la réception à l`occasion de ma visite officielle au Kremlin, le rôle de la science en général dans la vie du peuple azéri, le rôle de la science russe dans le développement et le renforcement des relations amicales entre la Russie et l`Azerbaïdjan, entre le peuple russe et le peuple azéri.

J`ai eu de la chance de connaître personnellement plusieurs savants éminents de la Russie, certains parmi eux sont présents ici aujourd`hui. Je suis heureux de les voir ici, mais malheureusement aujourd`hui il y a ceux qui ont disparu. Je recevais avec un grand plaisir en Azerbaïdjan feu m. Keldich, président de l`Académie, qui jouissait chez nous, en Azerbaïdjan d`un grand prestige. En Azerbaïdjan nous n`oublions sa participation active à la création du nouveau centre de recherche. A l`époque, aux années 70 cela joua un rôle important dans le développement de la science azérie.

Aujourd`hui nous avons eu l`entretien et nous nous sommes souvenus de mm. Bogolubov, Millionchikov, Kotelnikov de l`Académie des sciences. Plusieurs d`eux étaient étroitement liés à l`Azerbaïdjan, aidaient nos savants. Notre savant éminent, le président de l`Académie des sciences Youssif Mamedaliyev, le chimiste remarquable fut un élève de m. Zélinski de l`Académie des sciences. Grâce à Zélinski qui le forma en tant que savant, il présida l`Académie des sciences de l`Azerbaïdjan les premières années de son existence et joua un grand rôle dans le développement de la science chimique et surtout dans la organisation des centres de recherche.

Récemment nous avons célébré le 90ième anniversaire de sa naissance, malheureusement il a disparu tôt et nous nous sommes souvenus de Zélinski et des autres savants avec qui il coopérait et qui étaient ses maîtres. Je me rappelle le temps quand j`ai travaillé à Moscou et étant membre du bureau politique, j`ai été le premier vice président du Conseil des Ministres, je dirigeais les sphères de l`éducation, de l`école supérieure, de l`instruction, de la science, j`ai été étroitement lié à l`Académie des sciences, et dans la mesure de mes possibilités, de mes compétences, je participais activement à la solution de plusieurs problèmes liés à l`Académie des sciences.

Je me rappelle les nombreuses rencontres avec Anatoly Pétrovitch Aleksandrov au Kremlin et pendant les différentes réunions et les rencontres personnelles. Plusieurs fois nous l`avons écouté aux sessions, forums ayant lieu à l`époque. Pendant cette période j`ai été étroitement lié aux savants et tout cela fut pour moi très proche. C`est pourquoi aujourd`hui je suis très heureux de rencontrer m. Kouznétzov de l`Académie des sciences. Nous avons tant travaillé sur les lois différentes, sur les documents différents, moi je présidais cette commission. Puisque c`était 1983 et nous avons procédé à créer les lois pour que notre état, société vive et travaille selon les lois; il a fallu créer beaucoup de lois et on avait besoin des juristes, des spécialistes, des savants. On les faisait participer et je marque surtout le rôle de m. Koudriavtzev de l`Académie des sciences parce qu`il a participé dans la création et la préparation des documents qui ont joué un rôle immense à l`époque.

Au cours de ces années, depuis 1983 quand le travail sur la modernisation de notre société, la création de différents documents juridiques, des lois différentes fut lancé, l`Académie des sciences y participa et m. Koudriavtzev également.

Je suis heureux que l`Académie russe des sciences existe et que vous êtes dans un état normal, bon. En Azerbaïdjan l`Académie traverse les difficultés. Nous avons soutenu, nous soutenons et nous soutiendrons l`Académie des sciences de l`Azerbaïdjan pour qu`elle surmonte ces difficultés. Mais on a besoin d`un lien plus étroit entre l`Académie russe et l`Académie des sciences de l`Azerbaïdjan et je salue la proposition sur la conclusion de l`accord entre nos Académies.

J`ai été heureux d`apprendre qu`on puisse le faire en octobre à Bakou. J`ai invité Youri Serguéevitch et tous ceux que Vous pouvez amener, - s`il vous plait j`invite chacun parmi vous, je serais heureux de vous voir en Azerbaïdjan pour activer les contacts et développer notre coopération.

Profitant de l`occasion je veux dire quelques mots sur l`Azerbaïdjan actuel. Après la chute de l`URSS, l`Azerbaïdjan, ainsi que les autres républiques de l`ancienne Union soviétique, a recouvré son indépendance. Et je considère ce qui se passe dans l`espace de l`ancienne Union soviétique comme un phénomène régulier. Et le recouvrement de l`indépendance nationale par les anciennes républiques de l`Union est aussi un phénomène régulier. Si quelqu`un l`estime anormal ou erroné, moi par contre je l`estime comme le phénomène régulier, et nous le percevons comme un fait accompli bien qu`il soit accompagné de difficultés.

Nous en Azerbaïdjan, avons pris la voie de la construction de l`état indépendant, de droit, civilisé, de la société civilisée. En Azerbaïdjan toutes les libertés démocratiques sont assurées, les instituts démocratiques fonctionnent, les conditions de la réalisation de tous les droits de l`homme sont créées. La défense des droits de l`homme c`est un des principes clés de notre état. L`égalité des gens indépendamment de leur nationalité, de la religion, des convictions politiques; le pluralisme politique, la liberté de presse tout ceci est assuré en Azerbaïdjan.

L`Azerbaïdjan est un pays multinational, en Azerbaïdjan à côté des autres nations vivent les Russes, ils sont plus de 400 mille personnes, ils vivent dans de bonnes conditions ainsi que les autres, jouissent des droits égaux. En Azerbaïdjan il y a trois confessions - musulmane, chrétienne orthodoxe et judaïque. Elles sont amies entre elles, ont des relations étroites. Ces problèmes sont résolus chez nous.

Le problème très difficile pour l`Azerbaïdjan est le conflit actuel avec l`Arménie. Vous savez que l`Arménie voisine afin de séparer la région autonome du Haut Karabakh de l`Azerbaïdjan avait commencé des hostilités qui se sont dégénérées en agression militaire, il y a eu des combats, beaucoup de sang a été versé. Les conséquences sont néfastes. A la suite de différentes raisons objectives et subjectives les 20% du territoire azéri sont occupés, plus d`un million d`habitants de la nationalité azerbaïdjanaise sont chassés de ces terres occupées et vivent quatre- cinq ans déjà dans les conditions précaires, la majorité de ces gens vivent dans les tentes.

La population de la région autonome du Haut Karabakh au sein de l`Azerbaïdjan, de l`Union soviétique comptait 170 mille d`habitants. 70% parmi eux étaient les Arméniens, 30%-les Azerbaïdjanais. Tous les Azerbaïdjanais en étaient chassés, une partie d`Arméniens est également parti. A présent sur le territoire de cette région ne vivent que 80 mille de personnes, tous les Arméniens. Mais les forces armées arméniennes ont repris des hostilités et ont occupé les sept régions autour de la région autonome du Haut Karabakh qui n`étaient peuplées que d`Azerbaïdjanais. De toutes ces régions on a chassé plus d`un million d`Azerbaïdjanais vivant dans les conditions précaires.

La guerre était en cours, les combats poursuivaient, le sang coulait, les gens ont péri d`une partie et de l`autre. Et en 1994 nous avons accepté l`armistice. En mai 1994 l`accord sur l`armistice fut signé et plus de trois ans il n`y a pas de guerre. Je pense que c`est une réussite d`arrêter le carnage. Nous menons des négociations de paix. Les négociations sont difficiles, elles se mettent en place par la médiation de la conférence de Minsk de l`OSCE. Actuellement après le sommet des chefs d`états de l`OSCE qui a eu lieu en décembre 1996, les trois coprésidents de la conférence de Minsk - la Russie, les Etats Unis d`Amérique et la France doivent assurer la mise en œuvre de la déclaration du sommet de Lisbonne déterminant les principes du règlement pacifique, atteindre le règlement pacifique du conflit et mettre fin à la guerre.

Nous ne voulons pas de guerre, nous ne voulons pas de reprise des opérations. Nous aspirons au règlement pacifique de ce problème malgré les pertes, malgré le fait que tout est détruit, pillé sur les terres occupées, malgré le fait que des dizaines de milliers de gens ont péri, malgré le fait que nos monuments historiques sur les terres occupées et cela représente 20% du territoire de la république sont tous pillés et détruits. Malgré tout cela nous voulons de la paix, nous voulons avoir des relations de paix et de bon voisinage avec l`Arménie.

Nous nous tenons aux conditions déterminées par le sommet de Lisbonne de l`OSCE- ce sont trois principes. Le premier c`est la reconnaissance de l`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan et de l`Arménie. Le deuxième c`est l`attribution du haut degré d`autonomie au Haut Karabakh au sein de la République d`Azerbaïdjan. Le troisième c`est la garantie de la sécurité pour l`ensemble de la population du Haut Karabakh, pour les Arméniens et les Azerbaïdjanais. Nous sommes d`accord avec eux.

Malheureusement la partie arménienne n`est pas d`accord bien que 53 états de 54, à l`exception de l`Arménie, ont voté pour ces principes en décembre de l`année passée à Lisbonne. Vous savez que le 20 juin à Denver, aux Etats-Unis d`Amérique lors de la rencontre de G 7, de G 8, le Président de la Fédération de Russie Boris Nikolayevitch Eltsine y était aussi présent. Les trois Présidents - Président de la Russie, Président des Etats-Unis d`Amérique et Président de la France ont fait une déclaration commune sur la nécessité du règlement pacifique du conflit arménien- azerbaïdjanais du Haut Karabakh.

Hier lors des entretiens et les négociations avec le Président Boris Nikolayevitch Eltsine cette question était dominante et Boris Nikolayevitch a assuré, - à propos, hier cela a été annoncé en présence des représentants de la presse, - qu`à présent, le processus de négociations sera intensifié, les efforts de la Russie seront intensifiés pour arriver au règlement de ce problème. Le fait que la Russie y joue un rôle immense, que la Russie en tant que le coprésident a même plus de possibilités que les autres coprésidents de la conférence de Minsk, est évident. Et le Président Boris Nikolayevitch Eltsine a promis de prendre des mesures.

Je vous demande d`avoir recours à votre influence, à vos possibilités pour que ce problème soit réglé par la voie pacifique. On a besoin de la paix au Caucase, on a besoin de la paix à la Transcaucasie, on a besoin de la paix en Arménie, on a besoin également de la paix en Azerbaïdjan. Nous ne voulons pas un seul mètre du territoire étranger. En même temps nous ne pouvons admettre la violation de l`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan. Nous ne pouvons céder une partie du territoire azéri à un autre état. Nous ne pouvons pas admettre qu`on établit le deuxième état arménien sur le territoire de l`Azerbaïdjan.

Malheureusement la partie arménienne insiste sur l`attribution au Haut Karabakh du statut d`indépendance. Cela est impossible pour l`Azerbaïdjan, mais ceci dit, cela est impossible pour la Russie également et pour la communauté mondiale, - il y a beaucoup de problèmes semblables dans le monde. Cela contredit les principes de la Charte de l`ONU. Cela contredit les principes de l`Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe - l`OSCE. C`est pourquoi cela n`est pas notre lubie, ce n`est pas notre caprice. Ce sont les normes juridiques internationales. Si elles sont violées quelque part, si on crée quelque part un précédent cela aura de graves répercussions pour toute la communauté mondiale. Enfin les gens qui luttent pour des objectifs irréalisables, pour la mise en œuvre des actes illégaux doivent comprendre cela.

C`est pourquoi je m`adresse à vous, je vous dis ouvertement que la conclusion de la paix entre l`Azerbaïdjan et l`Arménie à condition de la restauration de l`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan et l`attribution au Haut Karabakh du haut degré d`autonomie au sein de l`Azerbaïdjan assurera l`avenir paisible de la Transcaucasie et du Caucase dans son ensemble. La Russie également en a besoin. Le Caucase, la Transcaucasie ont une importance particulière pour la Russie. La paix et la stabilité au Caucase, en Transcaucasie importent pour la stabilité et la paix sur toute l`étendue de la Fédération de Russie.

Encore une question. L`Azerbaïdjan est un pays du pétrole. Moi je regarde avec fierté et bonheur Nikolai Konstantinovitch Baybakov qui est ici et qui travaille à l`Académie. Il a consacré plusieurs décennies au développement de l`industrie pétrolière de la Russie, de l`Union soviétique, de l`Azerbaïdjan et dans son ensemble au développement de l`économie de l`ancienne Union soviétique et actuellement il est dans la science. C`est notre ami, notre compatriote, bakinois, un des grands pétroliers du monde, à mon avis.

Bakou est le pays du pétrole, l`Azerbaïdjan est le pays du pétrole, vous le savez bien. Après il y a eu en Russie "deuxième Bakou", "troisième Bakou", "quatrième Bakou" - tout cela porte le nom de Bakou. A présent l`Azerbaïdjan vit une nouvelle étape du développement de l`industrie pétrolière. Nous exploitons intensément des gisements du pétrole dans le secteur azéri de la Caspienne. Les ressources du pétrole y sont énormes. Nous les exploitons avec le concours des investissements étrangers, avec la participation des transnationales européennes, américaines et russes.

Ici à Moscou, en Russie les quelques derniers ans un avis un peu erroné a été émis. On disait que l`Azerbaïdjan n`a ouvert ses gisements qu`aux compagnies occidentales. Cela est faux. Hier nous en avons parlé ouvertement, franchement. Le premier contrat connu comme "Contrat du siècle", nous l`avons signé en septembre 1994 avec les transnationales où la part importante revient à la compagnie "Lukoil". Nous avons signé le deuxième projet et là la part majeure du projet revient à la compagnie russe "Lukoil", qui est l`opérateur de l'ensemble du consortium et dans ce consortium il y a quelques compagnies transnationales. Le troisième contrat nous avons conclu avec "Statoil", "BP", y figurent également les compagnies françaises, iraniennes et la place de "Lukoil" y est aussi importante. Enfin hier en présence de deux présidents - Boris Nikolayevitch Eltsine et le Président azerbaïdjanais un contrat spécial sur le grand gisement dans le secteur azéri de la Caspienne fut signé exclusivement avec la compagnie russe "Lukoil". Mais il nous faut attirer des autres compagnies. Ce matin j`ai eu la rencontre avec les chefs des compagnies pétrolières, des chefs des centres financiers de la Russie. En particulier avec le vice premier ministre russe Boris Efimovitch Nemtzov nous avons eu un entretien étoffé. Aujourd`hui encore un document fut signé sur l`exploitation en commun du gisement "Kapaz" aussi dans le secteur de la Caspienne avec la compagnie russe "Lukoil" et la compagnie russe "Rosneft". Aujourd`hui nous avons rencontré les représentants des compagnies "Youkos", "Sedanka", autres compagnies, ils ont mené des négociations avec nous pour participer à l`exploitation des gisements. Cela veut dire que nous coopérons avec la Russie et nous le ferons à l`avenir.

Ceci dit nous avons besoin des investissements. Aujourd`hui je l`ai dit lors de la rencontre avec les chefs des compagnies, des groupes financiers que la Norvège est un petit pays mais 60 bureaux de grandes compagnies norvégiennes fonctionnent à Bakou. "Statoil" est une grande compagnie pétrolière qui extrait le pétrole et le gaz et autres compagnies sont attirées pour mettre en oeuvre des projets différents liés à ce projet majeur. On peut dire la même chose à propos de la Grande Bretagne dont 60 bureaux près fonctionnent chez nous, la même situation avec les Etats-Unis d`Amérique et la France. Et pourquoi la Russie en a peu? Il y a des raisons objectives. Pour le moment on est en présence de la formation de nouvelles compagnies, des structures industrielles différentes. Cela est compréhensible dans une certaine mesure. Nous acceptons les investissements étrangers pour pouvoir exploiter les gisements le plus vite possible. Parce que cela est nécessaire pour le développement de notre économie, pour l`aisance de nos gens et cela est tout à fait correct.

Je voudrais dire que les réformes économiques en Azerbaïdjan se mettent en place avec succès. Après une grande période de stagnation et de grandes pertes que nous avons eu dès 1989, depuis l`année passée nous avons un essor de l`économie. L`année passée le PIB en Azerbaïdjan s`est accru de 1,3%. Et pour le premier semestre de l`année courante nous avons déjà la croissance de 4,5%. La production industrielle baissait depuis 1989. L`année passée nous l`avons stabilisé et pour le premier semestre la production industrielle s`est accrue de 1%. La production agricole baissait. L`année passée nous avons eu la croissance de 3% et cette année on s`attend à plus. Nous avons adopté la loi "Sur la réforme foncière" traitant le transfert de la terre en propriété privée. Cette loi se met en place et je dois dire fait des progrès. Tout le secteur de l`élevage dans le complexe agraire est privatisé et je dois dire que les résultats sont bons.

Nicolaï Konstantinovitch sait parfaitement que l`Azerbaïdjan recevait toujours de la viande, du lait, tous ces produits de la réserve de l`Union soviétique. Il est vrai que nous avons donné du pétrole, du coton, nous avons donné des légumes, du raisin. Nous n`avons pas eu assez de viande, de lait, de beurre et nous recevions tout cela de la réserve de l`Union soviétique. Nicolaï Konstantinovitch se rappelle bien les difficultés qui avaient lieu, surtout à la fin des années 70. Nicolaï Konstantinovitch à présent le problème de viande, de lait est complètement résolu. Je ne m`intéresse plus à la quantité de lait par vache en 24 heures, à la quantité d`œufs pas poule, à la quantité d`agneaux par brebis.

Nous avons libéralisé les prix. Nous n`avons plus de problèmes avec le blé, d`où il vient, qui produit le pain, qui le vend. Il y a deux ans nous avons eu un gros problème. A présent l`inflation a disparu. En 1994 nous avons eu l`inflation annuelle de 1600% et l`année passée de 6%. Pour le premier semestre il n`y a que 2%, vous comprenez. Nous nous réjouissons des investissements. Par exemple aujourd`hui mon conseiller pour les questions économiques dit d`après le montant d`investissements par habitant, l`Azerbaïdjan occupe l`une des premières places parmi les pays de la CEI. Je ne veux pas citer tous ces chiffres puisque c`est une ancienne tradition. Mais en tout cas c`est aussi un indicateur.

La circulation extérieure des marchandises pour l`année passée s`est accrue de 30%. Pour le premier trimestre il n`y a pas de problèmes, toutes les pensions, le salaire sont payés. Tous les impôts sont perçus pour le premier semestre. Nous avons le déficit du budget pour le premier semestre seulement de 2%. Je ne veux pas me vanter, vous devez me bien comprendre, je vous présente simplement certaines données générées par les réformes du marché dans notre économie. Et enfin tout cela pourrait servir notre science. Plus de revenu national nous produirons, plus de moyens nous aurons, plus de financement aura la science. Je vous assure que nous ferons tout cela. Je voudrais vous remercier encore une fois pour la rencontre d`aujourd`hui. Je voudrais vous remercier pour m`avoir écouté attentivement, je voudrais exprimer encore ma joie immense à la suite de cette rencontre. J`ai beaucoup de rencontres dans différents pays y compris à Moscou, mais cette rencontre m`est personnellement chère, parce que je rencontre des gens très estimés et appréciés par la société et moi en tant qu`homme je vous estime et j`apprécie hautement. Je vous souhaite de longues années de vie, de l`activité fructueuse et de nouveaux succès dans le développement de la science russe et de toute la science mondiale. Merci beaucoup. 

Traduit du journal "Bakinski rabotchi" du 9-10 juillet 1997

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