Déclaration du Président de la République d`Azerbaïdjan Heydar Aliyev aux représentants des mass média de l`Azerbaïdjan et des pays étrangers - Le 6 décembre 1996


Mesdames et Messieurs, bonsoir!

Aujourd`hui nous avons eu un entretien étendu avec les représentants de l`opinion publique, c`est pourquoi la conférence de presse est un peu en retard, ce qui créa de certaines difficultés et en premier lieu aux journalistes venus dans notre république. J`espère que cette raison vous paraîtrait suffisante et maintenant je suis devant vous prêt à répondre à toutes vos questions.

Il est vrai que je parlais azerbaïdjanais mais même si le discours n`était pas traduit, néanmoins vous êtes au courant de l`information que j`ai donnée. C`est pourquoi, je considère qu`il ne soit pas nécessaire de faire une déclaration. Il serait préférable si je répondais sans tarder à toutes les questions qui vous intéressent et inquiètent. S`il vous plait.

Question: Monsieur le Président, le temps demande à avoir de nouvelles approches au problème du Karabakh. Malheureusement, tout le monde ne le comprend pas et nos collègues de certains mass média ont fait la conclusion que la délégation azerbaïdjanaise et la diplomatie azerbaïdjanaise ont éprouvé un échec à Lisbonne. Monsieur le Président, parlez s`il vous plait des conséquences de cette rencontre pour la signature des documents importants.

Réponse: J`ai déjà parlé des résultats du sommet de Lisbonne en azéri. Je regrette que nous n`ayons pas eu de traduction. Cependant, répondant à votre question, je peux dire que nos mass média sont tout à fait indépendants et ils peuvent écrire tout ce qu`ils veulent. Néanmoins, il ne faut pas s`écarter trop de la vérité.

Le sommet de Lisbonne de chefs d`Etat et de gouvernement se clôtura avec succès dans son ensemble. Je considère qu`elle avait réussi pour la République d`Azerbaïdjan, pour la délégation azerbaïdjanaise également. La situation fut très compliquée. L`Azerbaïdjan avait pour objectif d`inclure un paragraphe spécial au document final du sommet de Lisbonne qui refléterait les principes clés du règlement pacifique du conflit arménien- azerbaïdjanais du Haut Karabakh. Ce sont des principes de

- Intégrité territoriale de la République d`Azerbaïdjan;

- Définition de statut légal du Haut Karabakh dans un accord fondé sur l`autodétermination

- Garantie de sécurité pour le Haut Karabakh et l`ensemble de sa population.

Le paragraphe 20 inclus dans le projet était rédigé sur la base de ces principes également. Néanmoins, la délégation arménienne n`avait pas adopté cet article et usant de son droit de veto, du consensus avait bloqué son adoption. Bien que ce paragraphe ne nous satisfasse pas non plus néanmoins, nous estimions que s`il était adopté alors tous les trois éléments des principes - intégrité territoriale, le haut degré d`autonomie du Haut Karabakh à l`intérieur de l`Azerbaïdjan et la garantie de sécurité pour toute la population du Haut Karabakh, - seront reflétés dans le document final du sommet de Lisbonne.

Néanmoins, la partie arménienne n`avait pas renoncé à son veto. Alors nous avons opposé le veto à tout le document, c'est-à-dire, à toute la Déclaration du sommet de Lisbonne. Cela provoqua d`abord une grande inquiétude des chefs d`Etat et de gouvernement, puisque dans ce cas le sommet pourrait clôturer sans adoption de quelque document. On nous invita à plusieurs négociations, on nous expliquait qu`il soit indésirable et triste si le sommet se clôturait ainsi. Nous, en même temps, nous avons expliquénotre position, jusqu` au commencement de la dernière séance, à la mi-journée du 3 décembre, le document fut pris entre crochets comme on le dit en langue diplomatique. C'est-à-dire, le document n`a pas eu de consentement de la délégation azerbaïdjanaise, qui avait opposé le veto à ce document. Enfin, à la suite de plusieurs rencontres, négociations, entretiens, consultations avec nous des chefs d`Etat, de gouvernement, de représentants de différentes délégations, on nous avait proposé la variante alternative -c'est-à-dire la déclaration dont on connaît déjà et qui fut publiée - si tous les participants au sommet sont d`accord avec la formule, reflétant les principes clés du règlement du conflit, mais l`Arménie oppose son veto, alors tous les autres membres de l`OSCE, - ce sont 53 ou 54 Etats, - puissent exprimer leurs avis communs, la volonté commune sous ce rapport dans la déclaration spéciale du président en exercice de l`OSCE, qui interviendra au nom de tous les membres de l`OSCE et dans sa déclaration sera reflétée cette formule.

Nous avons estimé que cela était acceptable et nous avons donné notre accord au début de la dernière séance sous réserve de l`adoption de cette déclaration. Et quand pendant la séance cette déclaration du président en exercice fut annoncée nous avons levé notre veto et le document final du sommet de Lisbonne fut adopté. Ainsi, nous avons acquis le document du sommet, puisque cette déclaration était inclue dans les documents du sommet de Lisbonne. C`est le document qui contient les principes du règlement du conflit arménien- azerbaïdjanais du Haut Karabakh, constitué de trois points:

- Intégrité territoriale de la République d`Azerbaïdjan et de la République d`Arménie;

- Définition de statut légal du Haut Karabakh dans un accord fondé sur l`autodétermination qui confère au Haut Karabakh le plus haut degré d`autonomie à l`intérieur de l`Azerbaïdjan;

- Garantie de sécurité pour le Haut Karabakh et l`ensemble de sa population

Dans la déclaration on souligne que tous les Etats appuient cette déclaration à l'exception de l'Arménie et que cette déclaration est inclue dans le document de l'OSCE. Nous sommes revenus avec ce document et chacun peut avoir son propre avis. Moi, je considère que pour la première fois depuis notre adhésion à cette organisation et son implication dans le règlement de conflit, l'OSCE a adopté le document dans lequel sont reflétés les principes du règlement du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Question: Monsieur le Président, vous êtes leader qui cherche à établir la paix au Caucase et dans le monde entier. La preuve éclatante en est le sommet de Lisbonne. En quoi l'Azerbaïdjan peut aider les pays voisins et autres Etats turcophones pour établir la paix, calme et stabilité au Caucase? Merci.

Réponse: Comme vous savez le conflit arménien- azerbaïdjanais dure déjà huit ans. L`Arménie avait commis une agression militaire contre l'Azerbaïdjan, 20% de terres sont occupés par les forces armées arméniennes, plus d'un million de citoyens de l'Azerbaïdjan sont chassés des terres occupées et vivent actuellement dans les tentes dans les conditions difficiles. En mai 1994 nous avons établi le cessez-le-feu et 2 ans et 7 mois déjà existe le cessez-le-feu. Nous avons l'intention de le faire durer. Nous voulons résoudre le problème par la voie pacifique. Et pour résoudre le problème par la voie pacifique nous voulions avoir l'appui des principes clés de ces négociations pacifiques, pour que cela soit non seulement notre motion mais pour que ces principes soient acceptables pour les Etats entrant à l'OSCE, c'est à dire pour qu'ils les confirment. Nous y sommes parvenus. Nous agirons de la même manière par la suite également. J'ai déclaré aujourd'hui et je déclare encore que nous ne voulons commencer les hostilités, nous ne voulons pas de guerre. Nous voulons parvenir à la paix définitive. Je considère que nous pouvons arrêter ce conflit sur la base desdits principes.

En ce qui concerne les conflits dans d'autres pays, oui, il y a des conflits Géorgie- Abkhazie, Géorgie - Ossétie ou bien au Caucase le conflit tchétchène -ingouche. Oui, au Caucase il y a des conflits. Je souhaite qu'ils soient résolus pacifiquement, qu'il n'y ait pas de guerre, qu'on n'entend nulle part des coups de feu. Pour la solution de notre conflit ainsi que des conflits dans les pays voisins nous allons user de toutes nos possibilités.

Question: Heydar Aliyevitch, avant de vous poser la question, je veux dire que moi, évidement je suis le seul dans cette salle à qui vous devez donner une interview, il y a déjà quatre ans que vous me devez une interview. Quand nous avons eu un entretien à Nakhitchevan, je vous ai dit que le temps viendra et le peuple vous appellera à Bakou, vous avez souri. Et moi j'ai dit: alors j'attendrai l'interview. Je suis venu pour l'avoir. J'attendrai votre décision après la conférence de presse. En attendant, ma question est la suivante: pendant le moment tragique, difficile quand vous preniez la décision - signer ou ne pas signer le document, à votre avis quelle était l'attitude du chef du gouvernement de la Russie Victor Tchernomyrdine et du ministre des affaires étrangères Evgueni Primakov - c'était la politesse diplomatique ou l'appui puissant de votre position?

Réponse: Avant tout, cher Korsunski je vous salue en Azerbaïdjan et je suis content de votre arrivée dans notre république. Sans doute, je payerai ma dette et je vous donnerai mon interview. Je vous suis reconnaissant parce que pendant la période qui fut difficile pour moi, c'était l'année 1990 ou bien 1991, quand je vivais à Nakhitchevan, qui était et qui est à présent en blocus, mais aujourd'hui nous avons la possibilité de la secourir quand j'y est vécu comme un simple habitant qui trouva l'asile des persécutions dont j'ai fus l'objet à Moscou et à Bakou, quand j'ai vécu dans ces conditions difficiles, vous êtes venu de Saint-Pétersbourg à Nakhitchevan et avez eu l'entretien avec moi. Je me rappelle d'avoir répondu à vos questions et après vous avez publié mon interview dans le journal " Heures de pointe". Je vous remercie pour ce que vous avez eu une attitude franche envers notre entretien et on l`avait publié comme je l`ai dit, c`est pourquoi je suis très content de vous rencontrer. Je pense qu`aujourd`hui ou demain je vous rencontrerai à part.

Maintenant revenons à notre question. Je dois dire que le premier ministre de la Fédération de Russie monsieur Tchernomyrdine et le ministre russe des affaires étrangères monsieur Primakov ont pris une part active dans ce processus. Je les ai rencontrés avant et pendant le sommet. Ils ont compris ma position et le fait que je n`ai pas donné mon accord au document commun. En même temps eux, ainsi que les chefs d`autres délégations s`inquiétaient de ce que le sommet peut se terminer sans avoir adopté un document. La Russie, vous savez, est coprésident du groupe de Minsk, c`est pourquoi une responsabilité particulière incombait à la Russie. La Russie en tant que coprésident du groupe de Minsk de concert avec la Finlande étant également coprésident du groupe de Minsk ont déposé la motion à Helsinki, à la veille du sommet de Lisbonne qui devint la base du paragraphe 20 du document final du sommet. Cependant ce paragraphe ne fut pas adopté en conséquence du veto de l`Arménie. Et au cours de la recherche d`une alternative, la délégation russe, monsieur Tchernomyrdine et monsieur Primakov y ont participé très activement et j`en suis très reconnaissant.

Le chef de la délégation de la Russie, le premier ministre monsieur Tchernomyrdine est intervenu lors de l`adoption de la déclaration du président en exercice de l`OSCE sur le conflit arménien -azerbaïdjanais du Haut Karabakh, il soutint fortement cette déclaration, en déclarant que la Russie fera tout pour résoudre ce conflit. J`en suis très content. Il n` y a pas eu lieu, comme vous avez dit de politesse diplomatique, mais il y avait un soutien réel.

Question: aujourd`hui grâce à la stratégie calculée de politique extérieure de l`Azerbaïdjan, l`isolation internationale de l`Arménie est déjà un fait. Est-ce qu`il existe une éventualité qu`on mette en place un précédent yougoslave à l`encontre de l`Arménie- c`est dire qu`on lui retire le droit de vote aux forums de l`OSCE?

Réponse: vous savez je ne peux par parler au nom de l`OSCE. Moi, personnellement je ne voudrais pas qu`une telle décision soit prise à l`encontre de l`Arménie. J`ai déclaré aujourd`hui et à Lisbonne que nous voudrions trouver une compréhension mutuelle entre l`Azerbaïdjan et l`Arménie. Et j`espère que malgré l`attitude non constructive de la délégation arménienne à Lisbonne, après l`adoption de ladite déclaration du président en exercice de l`OSCE au nom de tous les membres de l`OSCE, on réfléchira en Arménie et évidemment seront faites certaines démarches pour que nous aboutirions à la compréhension mutuelle et trouvions une option pour intensifier les négociations sur la base des principes énoncés dans la déclaration du sommet.

Question: Monsieur le Président, à la dernière rencontre des pays caspiens au novembre à Achkhabad la décision finale sur le statut de la Caspienne ne fut pas adoptée. Je m`intéresse à quelle étape est actuellement l`examen de ce problème et quelles sont les perspectives de ce statut?

Réponse: Vous savez, il est très difficile actuellement de prendre une décision quelconque sur le statut de la Caspienne, je dirais même impossible. On fait des tentatives d`élaborer une base pour définir le statut de la Capsienne. Moi, par exemple je considère que cela prendra beaucoup de temps, peut être plus d`un an. Quant à la position de l`Azerbaïdjan, elle fut annoncée le 12 novembre à Achkhabad au cours de la rencontre des ministres des affaires étrangères des pays caspiens. Notre position et celle du Kazakhstan furent identiques - nous sommes pour le partage en secteurs de la Caspienne pour l`usage du fond de la Caspienne et de ses ressources minières. Les trois autres pays - Iran, Russie et Turkménistan proposent une autre option qui n`est pas acceptable non seulement pour nous, je crois qu`elle ne soit pas acceptable en principe. C`est pourquoi aucune décision n`y fut pas prise. Une déclaration conjointe a été faite annonçant qu`une rencontre de ministres a eu lieu, ils ont eu un échange de vues sur les problèmes du statut de la Caspienne. Il est vrai que Russie, Iran et Turkménistan y ont signé l`accord sur la création de la société mixte pour exploiter les ressources dans les eaux côtières de ces pays de la Caspienne. Nous ne sommes pas contre cela, s`ils sont capables de le faire qu`ils le fassent.

Question: Monsieur le Président, est-ce que l`Azerbaïdjan ait l`intention d`adhérer à l`OTAN? Quelle organisation l`Azerbaïdjan considère comme garant de la stabilité et de la paix dans la région et garant du règlement des conflits interrégionaux et internationaux existant dans la région? Qu`est-ce que vous pensez à propos du dialogue direct avec l`Arménie? Est-il possible?

Réponse: Quant à la première question, je dirai que nous avons signé en 1994 le programme de l`OTAN "Partenariat pour la paix" et dans le cadre de ce programme nous coopérons avec l`OTAN.

Quant à la deuxième question, quelle organisation l`Azerbaïdjan considère comme garant de la stabilité et du règlement du conflit, alors vous comprenez que le règlement pacifique du conflit arménien- azerbaïdjanais est en cours d`examen. De certaines mesures concernant ce problème sont mises en place par l`OSCE et le groupe de Minsk dont elle avait créé. La Conférence de Minsk. La Conférence de Minsk est créée par l`OSCE spécialement pour régler le conflit arménien- azerbaïdjanais du Haut Karabakh. Nous considérons que le groupe de Minsk de l`OSCE, la Conférence de Minsk dispose de grandes possibilités pour aboutir au règlement du conflit arménien- azerbaïdjanais. C`est pourquoi nous continuerons cette coopération dans le cadre de l`OSCE avec le groupe de Minsk, surtout après l`adoption de la déclaration, document de l`OSCE contenant les principes clés du règlement. En même temps, nous usons de toutes les organisations internationales, y compris de l`ONU, nos relations bilatérales avec les pays tels que USA, Russie qui ont plus de possibilités que les autres pays pour avoir une influence positive sur le cours du processus de négociations. Nous allons user de ces options par la suite également. Cependant, nous estimons que l`OSCE et le groupe de Minsk est actuellement un instrument important pour le règlement du conflit arménien- azerbaïdjanais.

Quant à la troisième question, je dirai que sans doute le dialogue direct entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan, entre les représentants des présidents de l`Arménie et de l`Azerbaïdjan, à savoir entre Vafa Goulouzadé - représentant du Président de l`Azerbaïdjan, Libaridian - représentant du Président de l`Arménie n`est pas arrêté. Et pendant les rencontres à Lisbonne avec le président monsieur Ter-Petrossian nous nous sommes mis d`accord que ce dialogue sera continué. A propos, cette déclaration a été faite par le président Ter-Pétrossian lors de la dernière séance du sommet.

Question: Monsieur le Président à quel stade se trouvent au moment donné les négociations sur l`adhésion de l`Azerbaïdjan au Conseil de l`Europe?

Réponse: Vous savez qu`on nous a admis en qualité soit de l`invité comme ils disent, soit en qualité du candidat au Conseil de l`Europe. Nous espérons qu`au début de l`année on prévoit l`adhésion de l`Azerbaïdjan au Conseil de l`Europe.

Question: Au sommet précédent à Budapest la position de l`Arménie ne fut pas si rigide qu`actuellement. Dès ce moment deux ans ont passé et on a l`impression qu`actuellement les jours les plus difficiles de la trêve arrivent. A votre avis, quels sont les résultats réels du sommet de Lisbonne et quel est le rôle de la Russie dans cette situation changée?

Réponse: Vous savez, les résultats du sommet consistent en fait que dans son document final le conflit n`est pas mentionné parce que le paragraphe 20 était exclu à la requête de l`Arménie. Il y a encore un document du sommet de Lisbonne - c`est la déclaration qui fut faite au nom du sommet par le président en exercice. J`ai dit et je répète - c`est une bonne base et j`estime que c`est un document important qui ouvre une nouvelle étape dans les négociations entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan pour atteindre la paix définitive, pour régler le conflit. Parce que l`Arménie au cours des rencontres dans le cadre du groupe de Minsk renonçait à accepter la formule qui incluait l`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan. Les derniers temps ils déclaraient que le Haut Karabakh peut s`autodéterminer non pas au sein de l`Azerbaïdjan, mais n`importe où ou comment. C`est pourquoi actuellement quand les participants du sommet - membres de l`OSCE, à l`exception de l`Arménie ont voté pour, en plus lors de cette déclaration il y avait des allocutions de représentants des Etats-Unis d`Amérique, de la Russie et de la Finlande qui ont exprimé leur soutien à cette déclaration et que sur cette base seront menées des négociations, est intervenu le premier ministre de l`Irlande qui déclara son appui de ces trois principes au nom de 15 pays de l`Union européenne- tout cela ouvre une toute nouvelle page, une nouvelle étape pour les négociations de paix. Après le sommet la partie arménienne doit réviser ses positions. J`espère que nous puissions continuer le dialogue et mener des négociations plus actives pour atteindre la paix sur la base de ces principes.

Quant à la Russie, elle reste coprésident du groupe de Minsk. La Finlande ne sera plus coprésident du groupe de Minsk, sa place sera occupée par un autre Etat. Et la Russie reste coprésident. C`est pourquoi la Russie en tant que coprésident du groupe de Minsk, comme le pays ayant de proches relations avec la région du Caucase, de l`Arménie et de l`Azerbaïdjan, sans doute peut jouer un rôle très important dans le règlement de ce conflit, dans l`accession à la paix. Je l`espère.

Question: Monsieur le Président, au cours des batailles ardentes à Lisbonne, quel pays vous soutint le plus? Comment évaluez-vous la position de la Turquie? En accord avec les principes du sommet de Lisbonne quel aide attend le peuple azéri de Turquie dans les prochaines années? Et encore, pourquoi parlez-vous russe?

Réponse: je réponds en russe aux questions posées en russe. C`est pourquoi je le trouve normal.

Je veux déclarer qu`on puisse dire que tout le monde y avait soutenu notre position. Cependant il est clair que ce problème soit l`objet de préoccupation des pays entrant au groupe de Minsk. Parmi eux sont les Etats-Unis d`Amérique, Russie, Turquie, Allemagne, France et Finlande et autres Etats. Ils tous soutenaient notre position. Les autres aussi l`avait soutenue. J`ai eu plusieurs entrevues. Par exemple j`ai rencontré le vice-président des USA monsieur Gore, premier ministre de la Russie monsieur Tchernomyrdine, ministre allemand des affaires étrangères monsieur Kinkel, Ministre français des affaires étrangères monsieur Hervé de Charette, ministre britannique des affaires étrangères monsieur Rifkind et autres personnages - présidents, premier ministres. Il y a eu beaucoup de rencontres. Le président de la Turquie, mon cher ami Suleyman Demirel s`occupe toujours de nos problèmes. A mon arrivée à Lisbonne, notamment le 1 décembre, j`ai eu une rencontre avec Suleyman Demirel. Il m`a invité à l`ambassade de Turquie à Lisbonne. Là nous avons discuté de ce problème également. La Turquie soutient constamment notre position - et dans le passé et à Lisbonne.

Qu`est-ce que nous attendons de la Turquie? Nous attendons que la Turquie soit avec nous, près de nous à l`avenir également. Le Président de la Turquie Suleyman Demirel et autres dirigeants du pays disent que le malheur de l`Azerbaïdjan - c`est le malheur de la Turquie, si on se réjouit en Azerbaïdjan, de même on se réjouit en Turquie. Quand on est triste en Azerbaïdjan, de même on est triste en Turquie. C`est vraiment le principe de notre amitié et de notre fraternité et notre amitié sera toujours basée sur ce principe.

Question: Monsieur le Président, vous avez parlé de la rencontre avec Levon Ter-Petrossian, tenue le premier jour après le sommet. Se rendant compte de l`importance du sommet nous avons suivi le cours de cette rencontre par l`intermédiaire de la transmission directe par la chaîne TV satellite du Portugal. Le sommet était terminé et juste à ce moment un court dialogue avec Ter-Petrossian a eu lieu. Il est intéressant, à quoi avez-vous parlé? En prolongeant la question, je veux vous demander: n`avez-vous cette impression que la pratique de la diplomatie forte ou faible mène à l`optimisme béat? Merci beaucoup.

Réponse: Vous parlez de notre rencontre avec Ter-Petrossian après le sommet? Oui, le sujet du dialogue fut le fait qu`un jour avant nous avons eu entretien et à la fin de cet entretien le Président Ter-Petrossian et moi avaient déclaré que malgré le ton brusque de nos allocutions nous continuerons le processus de négociations - nous aurons les pourparlers dans le cadre du groupe de Minsk et les pourparlers en tête à tête. Cette rencontre de quelques secondes fut consacrée à ce sujet. Quant à la faiblesse ou à la force de la diplomatie, c`est une sorte des réflexions théoriques et je ne veux pas y perdre du temps.

Question: à votre avis quel est l`avenir de la CEI?

Réponse: je voudrais que la CEI soit une communauté plus influente. Parce que la CEI n`avait pas atteint le niveau voulu. Il y a dans le monde les exemples avec lesquels on pourrait faire la comparaison. Par exemple, l`Union européenne, autres unions. Il faut faire ainsi que dans l`activité de la CEI prévalent les principes démocratiques dans les relations. La CEI doit définir les priorités et ne pas se disperser dans les différentes sphères. Il est évident que la CEI vit la période d`organisation et de grandes difficultés apparaissent. Il faut prendre en considération que la CEI est composée de pays qui ont accédé récemment à l`indépendance. Tout pays a ses problèmes surtout dans le domaine socio-économique. C`est pourquoi il serait naïf de croire que dans les conditions pareilles la CEI se hisse au niveau de l`Union européenne, par exemple. Evidemment, il nous faudra des années pour atteindre ce niveau. Cependant, nous devons y aspirer, suivre cette voie. Par exemple, l`Azerbaïdjan aspire à cela.

Question: Monsieur le Président, l`Azerbaïdjan, où je suis venu deux ans après ma première visite, fit vraiment de grands progrès. Si on y rajoute les bénéfices qu`on attend du pétrole, alors l`Azerbaïdjan s`attend à des progrès encore plus évidents. Ma question - quand le pétrole sera acheminé par les oléoducs? Quand l`Azerbaïdjan obtiendra-t-il les bénéfices du pétrole? Merci.

Réponse: Premièrement, je vous remercie de ce qu`après avoir comparé ce que vous avez vu il y a deux ans, vous avez justement marqué les changements, survenus en Azerbaïdjan et l`avez dit. Merci. Parce que certains gens qui viennent dans notre pays n`arrivent pas à donner une évaluation correcte de la situation. Deuxièmement, à l`intérieur de notre pays, il y a des gens qui se trouvant au sein de l`opposition voient tout à travers des lunettes noires et ont une évaluation négative de tout. C`est pourquoi je vous remercie de votre évaluation positive.

En Azerbaïdjan les changements dans le domaine de l`économie vraiment eurent lieu. Ce sont des conséquences de la politique économique entreprise en Azerbaïdjan; réformes économiques, lancée du processus de la privatisation, mise en place de la réforme foncière, adoption de la loi sur le transfert de la terre en propriété privée, libéralisation du processus d`exportation/importation, libéralisation de l`économie.

En ouvrant les portes de l`Azerbaïdjan, nous avons invité les sociétés étrangères et les firmes dans notre pays. Dans les années passées, il se peut que cela ait lieu, suite à l`absence de la stabilité peu de gens risquaient à se rendre en Azerbaïdjan. Les derniers deux ans la stabilité s`est établie dans le pays, cela est évident pour les sociétés des pays étrangers. Comme suite les investissements en Azerbaïdjan s`accroissent de jour en jour. C`est en premier lieu les investissements liés aux contrats pétroliers signés. Je considère que nos contrats pétroliers se mettent en place à temps. Il y a un mois ou deux j`ai eu l`info sur cela. Le rapport qu`on m`a présenté signale que le programme prévu se réalise à temps. Nous ne sommes pas en retard sur rien. L`oléoduc d`exportation du pétrole azéri à travers la Russie sera prêt vers la fin de cette année, et à la fin de 1998 sera terminée la pose de l`oléoduc de l`Azerbaïdjan vers l`ouest via le territoire de la Géorgie jusqu`au port Soupsa de la mer Noire. La construction de cet oléoduc sera commencée en 1997. Nous pensons au grand oléoduc. J`espère qu`en 1997 une disposition soit prise à ce sujet.

Je sais que l`opinion publique turque s`intéresse à la question de l`existence de l`oléoduc Bakou-Ceyhan. Moi, je veux qu`il existe et je fais des efforts pour cela.

Question: Monsieur le Président il y a deux ans j`ai interviewé monsieur Hassanov. Il nota que la politique intérieure, tout comme la politique extérieure de l`Azerbaïdjan dépendait du pétrole. Actuellement, le problème clé de la politique extérieure et également de la politique intérieure de l`Azerbaïdjan est le problème du Karabakh. A votre avis, dans quelle mesure le pétrole caspien aide à la solution du problème du Karabakh.

Réponse: je ne sais pas qui vous a dit que la politique intérieure et extérieure de l`Azerbaïdjan dépendaient de son pétrole. Vous dites que c`est Hassanov qui vous l`a signalé? Moi, je ne le pense pas, ni Hassanov non plus. Notre politique extérieure et intérieure est une politique qui ne subit aucune influence, qui défend les intérêts nationaux de la République d`Azerbaïdjan, assurant la souveraineté de l`Azerbaïdjan, orientée à faire de l`Azerbaïdjan un Etat égal en droits de la communauté mondiale.

Notre politique intérieure est la construction de l`Etat démocratique, de droit, développement de principes démocratique, leur assurance, assurance de la liberté de parole, de presse, de conscience. Cela constitue la base de notre politique intérieure et à côté de cela la mise en place des réformes économiques, réalisation du programme de privatisation, de la réforme foncière, transfert de la terre en propriété privée, toutes ces réformes contribuent à l`animation de l`économie azérie. L`Azerbaïdjan a un grand potentiel économique. Je considère que si en Azerbaïdjan la réforme foncière arrive à son terme - cela prendrait deux ou trois ans, - alors la nature, en général la terre de l`Azerbaïdjan donnera de grandes recoltes qui constitueront la grande partie de nos produits. L`Azerbaïdjan en même temps a un grand potentiel industriel. Après la mise en œuvre de la privatisation, l`industrie de l`Azerbaïdjan entrera dans une nouvelle étape. Ce qui aboutira à un résultat important. Y rajoutons les progrès de l`industrie pétrolière future. Tout cela améliorera la situation socio-économique à l`intérieur de l`Azerbaïdjan et créera les conditions pour les relations commerciales avec les pays étrangers pour associer notre économie à l`économie mondiale.

Quant à la mesure dans laquelle le pétrole peut influencer la solution du problème du Karabakh, je ne sais pas, il se peut que le pétrole aide. Mais les lier directement, il est impossible.

Question: Est signé l`accord sur le déploiement des bases militaires russes sur le territoire de l`Arménie. Cet accord ne fut pas signé longtemps ni par la Douma nationale de la Fédération de Russie, ni par le parlement de l`Arménie. Hier la Cour constitutionnelle de l`Arménie a prématurément statué sur la conformité de cet accord à la constitution de l`Arménie et a recommandé de l`approuver. Est-ce que vous y voyez une des conséquences du sommet de Lisbonne? Merci.

Réponse: merci de votre information. Je ne le savais pas. Eventuellement, il y a un certain lien. Je ne le sais pas. J`ai considéré et je considère en principe qu`il n`y ait aucun besoin de déployer les bases militaires russes sur le territoire de la Transcaucasie, surtout en Arménie. Je ne comprends pas pourquoi on en a besoin. A mon avis, cela soit absolument de trop. Si l`Arménie conclut l`accord et ne l`avait pas approuvé jusqu`à présent et hier la Cour constitutionnelle proposa à l`approuver, c`est l`affaire intérieure de l`Arménie. Moi, je suis en principe contre le déploiement des forces armées russes sur le territoire de la Transcaucasie.

Question: monsieur le Président, la délégation de l`Azerbaïdjan au sommet de Lisbonne a acquis tout ce qu`il fut possible d`acquérir et a fait un pas sûr en avant en comparaison avec le sommet de Budapest. Mais cette fois non plus, les Arméniens n`avaient pas tiré de conclusion correcte de la position de l`Azerbaïdjan dans la solution du problème du Karabakh. En un mot, il ne leur suffit pas l`attribution du haut statut au Haut Karabakh, garantie de la sécurité à l`ensemble de la population du Haut Karabakh. Tout le monde se préoccupe d`une question: dans quelle direction les Arméniens mèneront les négociations après cela?

Réponse: elles seront menées dans la même direction. A savoir: l`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan, attribution du haut statut au Haut Karabakh à l`intérieur de l`Etat azerbaïdjanais, ce qui fut appuyé, adopté par les pays- membres de l`OSCE au sommet de Lisbonne. Et les négociations seront menées sur la base de ces principes.

Question: Monsieur le Président, les anciens chefs d`Etat avant vous n`ont pas pu aboutir à un résultat positif aux rencontres internationales sur le Haut Karabakh. Vous vous trouvant à Nakhitchevan en état de blocus, avez expliqué au peuple l`échec des négociations de Geleznovodsk. Devenu chef d`Etat, vous avez employé toutes vos forces pour conclure la paix au Haut Karabakh et la défense de l`intégrité territoriale de l`Azerbaïdjan. Le cessez-le-feu et la victoire de Lisbonne en témoignent. Monsieur le Président, après le sommet de Lisbonne à quelle victoire peut s`attendre le peuple azéri en conséquence de votre sage politique? Merci beaucoup.

Réponse: Vous savez, nous voulons résoudre le problème par la voie pacifique. La solution du problème par la voie pacifique ne peut être entièrement caractérisé par le mot "victoire". La victoire est généralement acquise dans un combat, il y a ceux qui remportent la victoire sur les autres. Cependant, pour résoudre le problème par la voie pacifique on a besoin des négociations, du consensus. On doit faire des sacrifices réciproques, on a besoin de certains compromis. Dans ce cas seulement, par cette voie nous pouvons atteindre la paix. La conclusion de la paix n`est pas une victoire d`une partie - ni de l`Azerbaïdjan, ni de l`Arménie. C`est une victoire commune. La paix pour l`Azerbaïdjan veut dire que les terres azerbaïdjanaises occupées soient libérées des forces armées arméniennes, ces forces armées en soient retirées, les réfugiés soient revenus dans leurs terres. Entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan la paix doit être conclue, la confiance mutuelle doit être établie, la haine mutuelle, les contradictions doivent être liquidées, les anciennes relations doivent être restaurées. Malgré les plaies profondes, les pertes, nous devons regarder le futur. On ne peut entretenir la haine permanente entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan je l`ai dit au Président Ter-Petrossian lors du sommet de Lisbonne: si vous pensez que l`Arménie et l`Azerbaïdjan restent à jamais ennemis, - cela ne soit pas possible, cela ne soit pas ainsi. Le temps passera, nous signeront la paix, les relations commerciales et économiques des voisins seront restaurées. Tout cela pour le bien des citoyens en Arménie et en Azerbaïdjan.

Suivant ce chemin, on ne peut sans doute parler de la victoire. Dans ce cas, il s`agit du consensus. Nous suivrons cette voie.

Question: les derniers temps dans tous les foyers de conflits au Caucase on observe les tentatives d`organiser des élections présidentielles. Y compris à la soit disant " République de Haut Karabakh". A votre avis, est-ce un hasard ou une partie de la politique préméditée?

Réponse: Il est difficile de répondre définitivement - est-ce un hasard ou la conséquence d`une politique préméditée. Il se peut que cela soit un hasard, il se peut - une politique préméditée. Cela est sans importance.

Question: Si l`Arménie ne se soumet pas aux principes de la déclaration, jointe à la déclaration finale du sommet de l`OSCE, quelles mesures seront prises par le gouvernement azerbaïdjanais?

Réponse: L`Arménie, lors de la séance du sommet, quand la déclaration fut annoncée, est intervenue contre. Ainsi, l`Arménie exprima son attitude vis-à-vis de cette déclaration. C`est pourquoi, il est difficile de croire que l`Arménie se soumet à cette déclaration. Cependant, l`Arménie ne peut ne pas prendre en considération l`actuelle réalité. Dans cette déclaration on avait signalé que tous les membres du groupe de Minsk de l`OSCE l`appuient. Bien sûr, l`Arménie pouvait user de son droit de veto. Certes, intervenir toujours contre tout le monde - cela n`est pas bien pour eux. L`Arménie doit le prendre en considération.

Question: Monsieur le Président je vous ai pris beaucoup de temps mais en tant que représentant du journal "Karabakh" - organe de presse de la population qui avait souffert plus que les autres, quelques questions courtes et concrètes. La première question concerne le sommet de Lisbonne. Le peuple, en particulier les gens du Karabakh liaient de grands espoirs à cette rencontre. Deuxième question: est-ce que la prolongation du cessez-le-feu ne crée pas le fondement pour que ce conflit ressemble plus au conflit palestinien - israélien? Pouvez-vous donner un commentaire sur le durcissement des revendications de la partie arménienne au fur et à mesure de la croissance des concessions de la partie azerbaïdjanaise, c'est-à-dire est-ce qu`il vaut la peine de mener les négociations avec l`Arménie ne faisant aucun cas de nos concessions? Troisième question est purement économique. Le processus de la privatisation est déjà commencé et continue en Azerbaïdjan, selon les infos, en janvier 1997 les vouchers (les chèques de privatisation) seront distribués. De ce point de vue qu`est-ce que les réfugiés auront de la privatisation - les terres perdues, maisons détruites, propriété liquidée et quoi encore? Merci.

Réponse: j`ai déjà dit que le document, adopté au sommet de Lisbonne ouvre une nouvelle étape dans le règlement du conflit arménien- azerbaïdjanais. Je répète encore une fois, que dans ce document sont reflétés les principes clés, définis pour la tenue des négociations de paix. C`est pourquoi je considère que le sommet de Lisbonne nous a approché au règlement de ce problème.

Je réponds à votre deuxième question: Vous dites que la prolongation du cessez-le-feu peut amener à la situation du conflit palestinien -israélien et quelles que soient nos concessions, l`Arménie durcisse ses revendications. Premièrement, je veux dire que nous n`ayons pas fait de concessions. Si quelqu`un considère que nous avons fait des concessions, il se trompe. La formule de trois éléments dont nous avons proposée n`est pas une concession et correspond entièrement aux intérêts de l`Azerbaïdjan. Quant au retard dans la solution du problème, alors plus vite il sera résolu, mieux cela vaudrait. Cependant, le retard de la solution du problème a ces raisons objectives. Si à l`époque les Azerbaïdjanais n'étaient pas partis du Haut Karabakh et nos régions n`étaient pas occupées, il serait plus facile à résoudre le conflit. Une telle situation a beaucoup compliqué le processus de négociations. Mais je considère que nous suivions une voie juste et de cette manière seulement nous pourrons résoudre ce problème.

A propos de la privatisation: la privatisation est une voie clé pour animer notre économie. On sait que sur les terres occupées la propriété est totalement détruite par les occupants arméniens. Mais après la libération de ces terres nous recevrons une grande aide de l`étranger pour les faire restaurer. Les organisations internationales, la Banque Mondiale nous ont beaucoup promis. Grâce à cela tout sera restauré sur ce territoire et les gens reviendront dans leurs terres et pourront profiter de leur propriété. Les vouchers seront à l`usage de tout le monde et avec les droits égaux.

Questions: l`importance de l`établissement du calme au Caucase. Vous avez toujours souligné - avant le sommet de l`OSCE et pendant le sommet. Votre souhait est soutenu pas le peuple turc également. Lors de votre voyage à Lisbonne, en Turquie un accident de transport a eu lieu. Selon la presse, dans cet accident périt Abdullah Catli, un personnage de l`entourage de l`ancien premier ministre, et ministre actuel des affaires étrangères Tansu Ciller. Cet homme avait commis une série de diversions au Caucase, plus tôt encore en Azerbaïdjan. Avez-vous quelques informations sur l`activité d` Abdullah Catli en Azerbaïdjan?

Réponse: je ne connais ni Abdullah Catli, ni les évènements liés à lui. Si la Turquie est en possession de telles informations et Abdullah Catli a commis quelques crimes en Azerbaïdjan, et on l`accuse de quelque chose, je demande à vous et à la Turquie de faire une enquête et de nous informer. Il est connu qu`un nommé Ferman Demirkol a fait une déclaration à la télé et au journal "Hurriyet". Il a vécu en Azerbaïdjan quelques années. A l`époque du pouvoir du Front national, il a été embauché au parlement. Ensuite en mars 1995 une tentative de coup d`Etat par le détachement de la police à destination spéciale fut entreprise. Le chef de ce détachement fut Rovchan Djavadov. Dans cette tentative de coup d`Etat Ferman Demirkol avait pris part. Demirkol en est coupable. Il serait bien s`il raconte ses pêchés.

Question: le gouvernement et l`opinion publique turque suivent attentivement les évènements qui sont en cours en Azerbaïdjan. Vous avez dit qu`à Lisbonne la Turquie avait soutenu l`Azerbaïdjan quant au problème du Karabakh. Cependant, en Turquie il y a un avis prétendant que certains milieux politiques de la Turquie s`ingèrent aux différends politiques intérieurs de l`Azerbaïdjan. Comment on voit ces dires en Azerbaïdjan?

Réponse: entre la Turquie et l`Azerbaïdjan, entre nos Etats et peuples sont établies de parfaites relations amicales. Je souhaite qu`elles se renforcent et s`élargissent par la suite. Je sais que les chefs d`Etat et de gouvernement de la Turquie, en particulier le Président, mon cher ami Suleyman Demirel, partagent mon avis. L`ingérence comme vous avez noté de certains milieux politiques aux affaires intérieures de l`Azerbaïdjan est sans doute inadmissible. Cela ne doit avoir lieu. Ce qui a été fait par Ferman Demirkol et par les fonctionnaires liés à lui est connu. Ces milieux politiques doivent savoir qu`il est interdit de s`ingérer aux affaires intérieures de l`Azerbaïdjan.

Question: la Turquie avait suivi avec grande attention les évènements liés à la tentative de ce coup d`Etat. Il y a des renseignements d`après lesquels vous étiez au Danemark quand vous avez appris cette tentative de coup d`Etat de Suleyman Demirel. Premièrement, est-ce vrai? Deuxièmement, vous avez dit que Farman Demirkol est accusé de la participation à la tentative de coup d`Etat. Cependant il fut renvoyé en Turquie par un avion spécial? Pourquoi il n`a pas été poursuivi en justice?

Réponse: c'est vrai, le Président de la Turquie, cher Suleyman Demirel m`informa de la préparation d`une telle tentative. Néanmoins je ne savais alors que Ferman Demirkol et autres citoyens de la Turquie y ont participé. Après avoir déjoué la tentative, nous avons arrêté Farman Demirkol. Mais compte tenu de sa citoyenneté turque, nous l`avons remis aux autorités turques.

Question: Comment cela influença les relations azerbaïdjanaises -turques?

Réponse: tout cela ne peut avoir une influence quelconque sur les relations azerbaïdjanaises -turques. Nos liens sont inébranlables. C`est pourquoi de telles bagatelles ne peuvent empêcher la réalisation de nos grandes affaires.

Questions: Monsieur le Pésident vous avez parlé de la faute de Farman Demirkol. Est-ce qu`il existe des preuves de sa faute?

Réponse: Oui, les renseignements sur sa faute sont remis aux organes turcs concernés.

Question: Monsieur le Président nous suivons attentivement les relations américaines - azerbaïdjanaises. Il y a eu entre vous et le Président des USA Bill Clinton les entretiens par téléphone et l`échange de lettres. Il y a un contact entre vous. Après la réélection de Bill Clinton, est-ce qu`il y aura dans sa politique, ou plutôt dans la politique des USA une nouvelle étape, l`appui de l`Azerbaïdjan par l`Amérique sera-t-il poursuivi?

Réponse: Je veux dire que les relations de l`Azerbaïdjan et des Etats-Unis d`Amérique sont à un très haut niveau. Nous poursuivrons ces relations. Je suis très content de la réélection du monsieur Bill Clinton. Puisque des relations personnelles se sont établies entre nous. Je considère que quand il reprenne ces fonctions de Président dans nos relations il y a aura des progrès.

Merci., je vous remercie. Je veux vous exprimer ma reconnaissance pour votre visite. S`il y a eu quelques inconvénients, n`oubliez pas que je suis revenu de Lisbonne hier soir et dès ce matin je me suis occupé de toutes ces questions. Alors vous pouvez rester demain, être notre invité. Je suis très content de ce qu`en Azerbaïdjan sont venus des correspondants de la Turquie. Je remercie chacun parmi vous, vous êtes nos hôtes. Si quelqu`un ait l`envie de me rencontrer en personne, nous pouvons nous rencontrer demain.

Merci à tout le monde.