Rechercher

ŒUVRES / INTERVIEW

Question: Croyez vous que la partie iranienne donnera son accord au partage de la Caspienne en secteurs?

Réponse: Je ne peux pas dire est-ce que je crois ou pas? Chaque pays a sa politique, ses intérêts. Mais je crois qu`il n`y a pas d`alternative au partage de la Caspienne en secteurs pour user de ses ressources minérales. Je considère que tous les pays caspiens doivent suivre ce principe. Pourquoi? Ce n`est pas pour la raison que cela est profitable pour nous. Non. Ce principe est le meilleur pour profiter efficacement des ressources minérales de la Caspienne.

Question: A votre avis, est-ce qu`il existe la possibilité de la construction du pipeline à travers l`Iran pour transporter le pétrole azéri et qu`est-ce qu`il faut faire pour cela?

Réponse: Nous n`avons pas encore mené des négociations sur la construction du pipeline à travers l`Iran. Comme vous savez, on a déjà signé quelques accords sur le secteur azéri de la Caspienne et cela donne une perspective de l`extraction encore plus volumineuse de pétrole et de gaz comparée à celle qui fut prévue. C`est pourquoi on peut avoir pas un seul, mais plusieurs pipelines. Puisque je pense qu`à côté du secteur azéri, on peut extraire le pétrole dans d`autres secteurs de la Caspienne: kazakh, turkmène et autres secteurs. Si dans la Caspienne on va extraire une telle quantité de pétrole, il faudra le sortir sur les marchés mondiaux. Pour le livrer sur les marchés mondiaux on pourrait accepter plusieurs voies - si elles sont sûres et profitables du point de vue économique.

Question: Dans l`entretien avec le Président Khatémi avez-vous abordé le sujet du soutien de l`Arménie par l`Iran?

Réponse: Ce sujet nous inquiète toujours. Nous l`avons déclaré mainte fois et avons exprimé notre mécontentement. Puisque l`Arménie a commis l`agression contre l`Azerbaïdjan, a occupé 20% de ses terres et ne les libère pas plusieurs années déjà. Plus de cinq ans déjà plus d`un million de gens vit dans les tentes. C`est pourquoi si quelqu`un aide l`Arménie à mener une politique d`occupation, sans doute nous ne pouvons pas l`approuver.

Par exemple, comme vous savez, au début de l`année courante on a diffusé le message sur la livraison secrète par la Russie à l`Arménie de l`arme pour le montant d`un milliard de dollars. Le message fut diffusé par les organes officiels d`état de la Russie. Nous avons plusieurs fois exprimé notre mécontentement, notre protestation à la Russie, nous avons écrit des lettres.

L`Iran est pour nous un pays ami, frère. Les liens très étroits de l`Iran avec l`Arménie, quelques fois plus variés qu`avec l`Azerbaïdjan nous inquiètent sans doute et nous en parlons toujours.

Question: Est-ce que cela sera liquidé dans le cadre de la solidarité islamique?

Réponse: Cette question n`est pas soumise à la discussion. Cependant il est possible que le 8<sup>ième</sup> sommet de l`Organisation de la Conférence Islamique adopte une résolution sur l`agression de l`Arménie contre l`Azerbaïdjan.

Question: De quelle manière vous voulez aborder la question de l`activité inefficace des coprésidents du groupe de Minsk de l`OSCE à Copenhague?

Réponse: Je ne la considère pas inefficace encore. Il y a les dernières propositions de l`OSCE et nous les avons adoptées. L`administration de l`Arménie, c'est-à-dire son Président les a acceptées également. Ils mènent le travail au Haut Karabakh, pour qu`on y accepte des propositions, puisque pour le Haut Karabakh c`est la meilleur solution. Je pense qu`ils vont continuer leur travail et que le travail des coprésidents du groupe de Minsk de l`OSCE n`est pas inefficace.

Question: Monsieur le Président, comment avez-vous perçu la dernière proposition de Eltchibey?

Réponse: Je n`ai pas vu aucune proposition raisonnable venue de Eltchibey. C`est pourquoi je ne sais pas quelle est la dernière, ni la première.

Question: On a parlé du premier pas fait par l`opposition à la réunion du parti "Yeni Azerbaïdjan". Quel pourrait être ce premier pas?

Réponse: On a formulé cela un peu autrement, comme soi-disant le premier pas. Je n`ai pas dit comme cela. J`ai dit simplement que tout pays démocratique doit avoir l`opposition. S`il n`y a pas d`opposition, alors il n`y aura pas de démocratie, s`il n`y a pas d`opposition, il n`y aura pas de liberté d`expression, de pluralisme politique. L`opposition doit avoir lieu. En même temps j`ai dit que l`opposition doit s`assimiler à la culture de l`opposition. Rien au monde n`apparaît de soi-même. Tout est créé par les gens, par la société. En son temps la démocratie était également créée par les gens, ils l`ont développée, les pays civilisés la développe tout le temps.

La démocratie en Azerbaïdjan est jeune, elle n`a que cinq- six ans. Notre pays démocratique est jeune aussi et l`opposition de l`Azerbaïdjan également. Bien sûr que la jeunesse n`ait pas autant de connaissances, d`expérience. C`est pourquoi il faut profiter de l`expérience mondiale. Compte tenu des caractéristiques intérieures, il faut se développer, se perfectionner. Je le rapporte à l`état et à l`opposition également. Nous, en tant qu`état, le faisons. Mais je pense que l`opposition s`est arrêtée dans son évolution aux années 89-90, elle n`a pas pu monter plus haut, s`assimiler à l`expérience mondiale d`opposition et la culture d`opposition. Elle n`a pas pu concevoir ce que c`est la relation - pouvoir- opposition. Vous savez que c`est toute une science, toute une culture. Quand cela n`a pas lieu, ils ont recours aux actes illégaux, ils bluffent et en conséquence ils souffrent. C`est pourquoi j`ai proposé à l`opposition de faire le premier pas. Concevoir la culture de la relation: pouvoir- opposition. Et nous allons faire des efforts et nous faisons des efforts. Si je dis ces mots, cela veut dire que nous l`avons compris dans une certaine mesure. L`opposition doit bâtir ses relations avec le pouvoir au niveau normal, civilisé. Le temps des piquets, de l`arme, de l`opposition de force a passé en Azerbaïdjan. Vous savez que nous avons liquidé cela. Si vous prêtez attention alors vous serez d`accord que notre plus grande réussite pendant ces années est la liquidation de ces traits malsains causant un grand malheur à la société azérie, au peuple, au pays azéri.

C`est cela mon avis. Dans ce cas l`opposition deviendra civilisée et saura comment doit elle se conduire avec le pouvoir. Le pouvoir voyant ce niveau va apprécier l`avis normal, sincère, conforme aux intérêts nationaux et en même temps l`avis d`opposition. Par exemple à présent je n`accorde pas d`attention à leurs plusieurs déclarations, puisque je vois ce qu`il y a derrière. Si je vois que derrière ces déclarations il y a des intérêts nationaux, le souci du pays, de l`état, de la nation alors l`avis de chacun sera important pour nous.

Question: Avant-hier vous avez rencontré le Président du Turkménistan Niyazov, évidement il s`agissait des questions litigieuses concernant les gisements de pétrole caspiens. Que pouvez vous en dire, avez-vous résolu cette question?

Réponse: Vous savez j`ai rencontré le Président Niyazov, nous sommes voisins, nous avons beaucoup de problèmes et nous nous rencontrons souvent. Surtout nous profitons de notre présence aux évènements internationaux. Hier nous avons eu cette occasion. Je l`ai rencontré. Nous avons discuté de quelques questions concernant nos relations bilatérales y compris le problème du litige artificiellement créé entre le Turkménistan et l`Azerbaïdjan. Puisque cette question fut soulevée et devint l`objet de la discussion, nous nous sommes mis d`accord, les deux présidents, de créer un groupe de travail turkméno - azéri, pour qu`il travaille, examine toutes les questions de soi-disant caractère litigieux, toutes les questions dont le Turkménistan soulève et dont l`Azerbaïdjan soulève. Et par la suite ce groupe nous présente ses idées, ses propositions pour l`examen. Nous avons adopté une telle décision et j`ai chargé le ministre des affaires étrangères d`en prendre la direction.

Question: Puissent devenir les résultats de cette commission la base de la décision sur le statut de la Caspienne pour tous les cinq états?

Réponse: Ce n`était pas la dispute entre le Turkménistan et l`Azerbaïdjan qui fut la raison de l`absence de solution sur le statut de la Caspienne. A propos, le problème du statut de la Caspienne fut soulevé pour la première fois en automne 1994 après la signature du contrat surnommé "Contrat du siècle", que l`Azerbaïdjan signa avec plusieurs compagnies étrangères. Après cela dans certains milieux de quelques pays on a soulevé la question de la nécessité de définir le statut de la Caspienne, cela veut dire que c`est un ancien problème. En ce qui concerne les réclamations du Turkménistan, elles sont récentes. Elles datent de cet été.

Journaliste: Il me semble du mois de mai.

Heydar Aliyev: Non. En mai quand j`ai été à Achkhabad à la session de l`OCE, cette question n`était pas encore soulevée. J`ai rencontré le Président Niyazov et y est resté deux jours. Personne ne m`a posé cette question. Le Président du Turkménistan ne m`a rien dit. Cette question fit surface plus tard, début juin, ce qui fut une surprise pour nous. Pour nous ce n`est pas une énigme, nous comprenons à quoi cela est lié, mais en tout cas la question du statut de la Caspienne est discutée trois ans déjà et la dispute avec le Turkménistan déclencha il y a moins de six mois. Ces problèmes ne sont pas liés l`un à l`autre.

Question: A quoi est liée l`apparition de ce problème?

Réponse: Il faut le demander au Turkménistan.

Question: On a distribué ici le texte de votre allocution. Sa plus grande partie est consacrée au conflit avec l`Arménie concernant le problème de Karabakh. Dites qu`attendez-vous au sommet de l`OCI de la part de la communauté islamique - la solidarité ou une démarche sérieuse? Dans votre discours vous dites que l`Arménie représente la menace aux états de la région. C`est une interprétation plus large encore de la situation provoquée par le renforcement militaire de l`Arménie.

Réponse: Je l`ai dit parce que l`Arménie avait obtenu illégalement et secrètement l`armement pour un milliard de dollars de la Russie. Le 29 août un accord sur l`amitié, coopération, aide mutuelle, contenant un nombre de clauses sur la coopération étroite militaire fut signé entre l`Arménie et la Russie. Naturellement, cela provoque une inquiétude chez nous, nous ne cachons pas notre inquiétude. J`en ai parlé au sommet des chefs d`état de la CEI à Kichinev. Je l`ai écrit dans ma lettre à Boris Nikolayevitch Eltsine. Nous avons présenté une note officielle à la Russie, nous sommes contre cette clause de l`accord de la Russie avec l`Arménie jusqu`au moment du règlement du conflit entre l`Arménie et l`Azerbaïdjan. Il est tout à fait pervers alors que le conflit dure et que 20% du territoire de l`Azerbaïdjan est occupé par les forces armées arméniennes, que la Russie, qui est coprésident du groupe de Minsk ensemble avec les USA et la France s`occupe du règlement du conflit et en même temps signe un accord avec l`Arménie sur la coopération militaire, prévoyant la livraison de l`arme etc. Nous ne pouvons être insensibles et indifférents à cela. Voilà la raison. En ce qui concerne mes attentes du sommet - il y a le projet de la résolution de la conférence qui contient un nombre de clauses condamnant l`agression de l`Arménie contre l`Azerbaïdjan et réclamant le retrait immédiat des forces armées arméniennes des territoires occupés de l`Azerbaïdjan.

© aliyev-heritage.org