De l`entretien du Président de la République d`Azerbaïdjan Heydar Aliyev pendant la rencontre avec la délégation dirigée par le Président de la compagnie "BP" John Brown - Le palais présidentiel, le 22 juin 2001


Cher John Brown, mon ancien ami!

Chers invités!

Je salue vous tous en Azerbaïdjan et je considère que notre rencontre actuelle soit très importante. C`est pourquoi, je vous dis à l`occasion de votre arrivée en Azerbaïdjan "Soyez les bienvenus"!

Il y a deux jours, je me suis souvenu de vous lors de mon discours à la cérémonie, organisée par l`Ambassade de votre pays pendant la Fête nationale de la grande Bretagne. Je ne sais pas, est-ce que Monsieur Woodward vous l`a fait savoir ou pas. C`est à dire, c`était nous, ensemble avec vous, qui avons procédé au travail sur la mise en place de la stratégie pétrolière nationale de l`Azerbaïdjan et la plus grande compagnie venue en Azerbaïdjan pour exploiter ses ressources nationales et qui fait le travail très utile est la compagnie "BP" et son président Monsieur John Brown. Du temps de la signature du premier contrat, sept ans se sont déjà écoulés. Au moment de la signature du contrat, nous savions déjà que nous avons un long chemin à faire. Ce chemin est vraiment très long. Cependant, premièrement, nous avons déjà passé une partie de ce chemin, deuxièmement, la partie passée témoigne du fait que par la suite notre chemin sera encore plus réussi. Je pense, qu`au cours de la visite actuelle nous discuterons toutes ces problèmes. Soyez les bienvenus.

John Brown: Monsieur le Président, nous vous remercions de nous avoir reçus. Merci beaucoup. Moi, personnellement, je suis heureux de vous rencontrer encore une fois. En outre, l`arrivée en Azerbaïdjan après une longue pause me fait un plaisir encore plus grand. Il me semble que notre rencontre actuelle soit un moment décisif dans notre travail. C`est un moment décisif quand vos suggestions et vos rêves pour l`avenir, liés à l`exploitation des ressources énergétiques ici, en Azerbaïdjan commencent à se réaliser. Je me rappelle très bien nos longs entretiens avec vous sur ce sujet, c`est à dire sur les projets, au seuil de la réalisation desquels nous sommes. Je me rappelle parfaitement et je connais votre fermeté conséquente dont vous avez fait preuve, vos rêves et avis liés au futur. En particulier, nous avons parlé des sujets, dont nous sommes au seuil de la réalisation, nous accédons à une nouvelle étape de ces projets. Je considère que,votre zèle et votre rêve trouvent leur expression dans nos projets actuels. Nous, ensemble, pourrons les faire avancer.

Monsieur le Président, ma compagnie, la compagnie "BP" partage entièrement votre fermeté et vos rêves. Nous sommes de même avis en ce qui concerne les travaux sur la mise en place desquels nous avons une idée tout à fait nette, et notre travail commence. Ce travail consiste essentiellement en extraction des ressources pétrolières et gazières de l`Azerbaïdjan, en construction du pipeline Bakou- Ceyhan et en pose du gazoduc de Bakou vers la Turquie. C`est pourquoi, j`attends avec impatience quand nous allons examiner plus en détails notre travail en Azerbaïdjan, les projets courants et aussi l`étape, le niveau, la situation dans laquelle se trouve notre business.

Heydar Aliyev. Parfait. Je l`ai attendu longtemps. Il y a quelques mois, vos représentants ici, le président de la Compagnie internationale opérationnelle Woodward et votre représentant sur le gisement "Shahdeniz" ont organisé ici une grande présentation. Ils ont présenté à moi, aux membres de notre gouvernement, et à toute l`opinion publique une information utile et détaillée sur le travail fait et les perspectives futures. Cependant, actuellement, nous avons la possibilité de discuter ce problème d`une manière plus détaillée. Premièrement, nous parlerons du travail à faire sur les gisements "Azeri", "Chirag" et "Guneshli" et deuxièmement, du gisement gazier "Shahdeniz", troisièmement, de la construction du pipeline principale d`exportation Bakou-Tbilissi-Ceyhan et, enfin, de l`exportation du gaz de Bakou vers la Turquie.

En signant avec vous le contrat en 1994, nous n`avons pensé qu`aux gisements "Azeri", "Chirag","Guneshli". Deux ans plus tard, en 1996 nous nous sommes intéressés au gisement "Shahdeniz", A présent, nous sommes un pays ayant la possibilité d`exporter le gaz. A l`époque, ce n`était qu`une supposition. A présent, elle s`est transformée en réalité. Comme vous savez, lors de la réalisation de ce travail, nous avons rencontré un nombre de difficultés, d`obstacles. Aujourd`hui, également nous les rencontrons.

Comme vous savez, la construction du pipeline d`exportation Bakou- Tbilissi- Ceyhan, fut accompagnée d`un nombre de problèmes. C`est-à-dire, ce n`étaient pas nos problèmes, mais les problèmes des pays qui coopèrent avec nous. Afin de porter l`aide à la Géorgie suite à ce problème, nous avons accepté certaines concessions. Cependant, actuellement il faut commencer et réaliser la construction du pipeline Bakou- Tbilissi- Ceyhan. Et du gazoduc également.

Vous savez de quoi témoignent mes observations? Quand on n`arrive à avoir ce qu`on veut, ou bien, la chose voulue est loin, plusieurs s`y intéresse. Cependant, après la résolution du problème, lors du travail pratique, chacun veut arbitrairement faire du profit. Avant le commencement du travail, on nous demande, on s`adresse à nous, on s`efforce à nous pousser à le faire. Cependant, quand l`affaire devient réelle, on dit, qu`il ne faut pas le faire, il faut faire de cette manière ou bien d`une autre. Nous nous en sommes rendus compte au cours de la mise en place du projet Bakou - Ceyhan. Nous voyons à présent la même situation quand il s`agit du gazoduc. Cependant, cela ne représente pas pour nous un problème particulier, nous faisons notre travail.

Actuellement et vous, BP, ayant toute information sur les années passées, vous voyez que nous sommes dans le bon chemin. Si vous vous rappelez, il y a quelques ans on discutait l`éventualité de l`existence de Bakou- Ceyhan. Mêmes vos gens se demandaient à l`unisson, à quoi pourrait servir Bakou -Ceyhan, proposaient de prolonger le pipeline jusqu`à Soupsa, et voir après. Je ne parle pas de tous. Je parle d`un nombre de compagnies, entrant dans le consortium. Cependant, nous n`avons pas changé notre position. Nous avons dit: Bakou - Ceyhan doit exister. Et à présent, vous dites également qu`il doit exister. Je sais que vous expliquez aux autres pays que cela est réel. C`est pourquoi, je considère que tout notre travail suivant doit réussir. Aujourd`hui, nous devons discuter avec vous toutes les questions et après procéder à l`étape suivante du travail.

John Brown: Monsieur le Président, merci beaucoup pour ces idées. Je me rappelle très bien ma rencontre avec Vous. Il y a près d`un an et demi nous nous sommes rencontrés à la conférence tenue à Davos. Alors nous avons discuté la question de Bakou -Ceyhan. Je me rappelle bien qu`alors vous nous avez déclarés avec les mêmes fermeté et envie que le pipeline Bakou -Tbilissi -Ceyhan doit sans faute être mise en place. Si vous vous rappelez, à l`époque j`ai été d`accord avec vous. Cependant; notre problème unique était que les autres n`étaient pas d`accord avec cette question. Vous voyez, il a fallu un temps considérable, pour que à présent ces gens donnent leur accord. Nous avons essayé de leur expliquer que du point de vue commercial, et du point de vue de la protection de l`environnement, et du point de vue du choix de l`itinéraire correct - c`est la seule bonne voie. Je crois que le temps viendra, et ceux qui, actuellement, ne se sont pas joints à ce projet, vont regretter de ne pas avoir donné leur accord dès le début.

Heydar Aliyev: C`est vrai.

John Brown: Bien qu`ils ne l`aient pas fait, nous avons assez de force actuellement. Pour pouvoir rendre ce travail réel, il y a assez de parties y participant. J`y crois, c`est le cas quand il n`y a pas de nécessité de demander aux autres de se joindre au projet, d`y participer. Au contraire, nous considérons que ce sont eux qui ont besoin de se joindre à ce travail. Je pense que s`ils ont envie à se joindre à ce travail nous le saluerons. C`est-à-dire, si ces gens expriment leurs souhaits à se joindre à ce projet, bien sûr, à des conditions fixées par nous, - alors nous devons les saluer. Nous considérons, qu`il est temps à présent pour leur adhésion.

Ce matin, nous ensemble avec le monsieur Woodward et le monsieur Birrel, c`est-à-dire avec les présidents de "BP" en Azerbaïdjan, avons pris connaissance de l`état de nos travaux en Azerbaïdjan et en Géorgie, et en Turquie également. Je suis très satisfait par le fait que la coopération étroite entre "BP" et la Compagnie nationale pétrolière d`Azerbaïdjan est au niveau aussi bonne qu`auparavant.

Je suis sûr, que la situation actuelle, les avis sur ces projets, le travail pratique dans le domaine de l`activité commune sont à un tel niveau que nous pourrons surmonter les problèmes inévitables, qui vont se poser à nous pendant la réunification de deux grands projets, tels que la pose des pipelines - construction de l`oléoduc et du gazoduc également.

Si on observe n`importe quel pays, alors ces projets peuvent être comparés à des plus grands projets du monde. Du point de vue de l`état actuel des travaux, nous prévoyons d`investir dans ces projets près de 13 milliards de dollars pendant cinq ans. Nous allons faire appel à la main d`œuvre considérable. Sa plus grande partie sera de préférence de l`Azerbaïdjan. Cela signifiera la mobilisation du potentiel divers, de la main d`œuvre, des savoir-faire et de la compétence. C`est-à-dire, je sous-entends d`une part la formation des employés, la montée de leur compétence et de leurs savoir-faire, et d`autre part - la mobilisation et exploitation de toutes les forces dans la gestion du projet.

Je considère que nous pouvons surmonter toutes les difficultés à venir. C`est-à-dire, ce sont des difficultés qu`on puisse surmonter. Notre coopération parfaite avec la Compagnie nationale pétrolière d`Azerbaïdjan va continuer. Je suis sûr que cette coopération ait lieu par la suite également. Nous allons surmonter toutes les difficultés grâce à cette coopération et à la suite de la coopération avec les entrepreneurs des travaux avec lesquelles nous allons travailler ensemble en Géorgie et en Turquie.

Je dois dire également que je salue la création du ministère du combustible et de l`énergétique en Azerbaïdjan. Je pense cela contribuera à notre travail. Si on parle de la situation intérieure, du travail de notre compagnie en Azerbaïdjan, alors je peux dire que je suis très content. Ils sont sûr de leur travail et c`est la base de leur succès.

Dans le cadre de cette visite, je me suis rendu également en Turquie. J`ai rencontré le Président de la Turquie Monsieur Ahmet Nejdet Sezer. Ensuite, profitant de l`occasion, j`ai visité la Géorgie et j`ai rencontré le Président Monsieur Chevardnadze. J`ai énoncé à tous notre avis, d`une manière assez franche. En un mot, cet avis fut diffusé à l`opinion publique. Cet avis consiste en ce que nous avons atteint une étape décisive de notre travail. Nous sommes aussi à la veille d`une démarche très importante, nous vivons un moment très important. C`est-à-dire, nous sommes à la veille de la mise en place des projets pétroliers et gaziers d`envergure et des projets de pipelines également. Je leur ai expliqué nettement, que le moment décisif de notre travail est venu. Je leur ai dit que c`est le moment qu`on devrait célébrer. C`est-à-dire, c`est le moment que nous devons célébrer.

Heydar Aliyev: C`est vrai. Je partage entièrement votre avis. Nous avons toujours agi avec vous dans une direction et avons les mêmes idées.

Je réjouis de ce qu`en rapport à des temps passés, vous prenez déjà des mesures pratiques dans le domaine de la réalisation de ces travaux à une grande échelle. C`est très important pour moi. Puisque il y a deux ans l`ambiance fut un peu autre. Quelqu`un fut d`accord, quelqu`un non. Les compagnies américaines affirmaient qu`on n`avait pas eu besoin de Bakou -Ceyhan, et nous, nous disions qu`on n`en a besoin. Et vous ne saviez pas quel parti prendre, que faire. A présent, ces jours ci, certains congressistes à l`orientation arménienne aux Etats-Unis d`Amérique, ceux qui occupent une positions ennemie à l`encontre de l`Azerbaïdjan, ont adressé une lettre au Président Georges Bush, dans laquelle ils affirment que le pipeline Bakou -Ceyhan ne doit pas exister, ou bien il doit passer à travers l`Arménie. Je pense, que vous l`avez entendu. Cependant, ceci dit, à mon avis, dans le journal d`aujourd`hui "New York Times", on parle de grand soutien du projet Bakou-Ceyhan. Vous voyez, on essaie encore de faire pression sur nous, veulent nous faire obstacle. Cependant actuellement, vous êtes plus sûr de ce travail et vous avez déjà procédé à réaliser des affaires concrètes. A présent vous avez dit qu`au cours de quelques ans vous avez l`intention d`investir dans ces projets 13 milliards de dollars et cela fera taire tout le monde.

John Brown: Monsieur le Président, je suis tout à fait d`accord avec Vous. Vous avez absolument raison. Je veux vous informer que le dernier vendredi j`ai rencontré le vice-président Cheyny et je lui ai parlé du pipeline Bakou -Tbilissi -Ceyhan. De ce côté, il me semble, il y a un soutien de ce projet et le projet du gazoduc également, par lequel on prévoit à livrer le gaz azerbaïdjanais en Turquie. Au cours des négociations, discussions avec le Président de la Turquie et autres représentants de la Turquie, je me suis convaincu du soutien actif de ces projets par la partie turque. Le soutien que j`ai ressenti de la partie turque concerne non seulement l`oléoduc, mais le gazoduc également. Des entretiens tenus j`ai compris qu`ils veulent avoir des livraisons de gaz en Europe qui sera transporté de l`Azerbaïdjan à travers le territoire de la Géorgie. Malgré ce qu`en Géorgie les négociations sur le gazoduc sont encore en cours, je me suis rendu compte que la Géorgie estime ce pipeline très important pour elle.

Monsieur le Président, je croyais toujours et je crois à présent, que les liens commerciaux peuvent apporter des changements dans tous les autres liens, les influencer. C`est pourquoi, j`espère que, profitant de cette occasion, Vous, Monsieur le Président, compte tenu de votre haute fonction, et de votre prestige également, direz votre mot pour l`établissement dans cette région de la stabilité nécessaire, très importante, vous la créerez. La stabilité régionale c`est ce qui est ancré dans l`esprit de chaque personne voulant investir. Si cela est atteint, alors je suis sûr que les investissements actuels réussissent. En outre, cela ouvrira de telles possibilités, que de nouveaux investissements, dont nous n`avons éventuellement réfléchi, seront attirés dans la région, y compris en Azerbaïdjan.

Heydar Aliyev: C`est vrai, monsieur le Président des USA Georges Bush, après être entré en fonction du Président, m`a écrit une lettre détaillée. Après cela, il m`a adressé la lettre à l`occasion de la tenue de l`exposition pétrolière et gazière au début du mois courant à Bakou. Dans ces lettres il a dit tout à fait franchement que l`administration des Etats-Unis d`Amérique attache une grande importance à l`Azerbaïdjan, soutient l`exploitation des gisements pétroliers et gaziers de l`Azerbaïdjan dans la Caspienne. Dans les deux lettres il souligne à part et soutient le pipeline principal d`exportation Bakou-Tbilissi-Ceyhan et le transport du gaz azerbaïdjanais en Turquie. C`est-à-dire dans ce domaine il n`y a aucune divergence d`opinions entre nous et l`administration des Etats-Unis d`Amérique. Cependant, comme vous le savez, il y a des gens qui nous mettent les bâtons dans les roues. Je ne le dis pas à cause de la possibilité d`avoir des obstacles causés par ces gens. Non, ils ne pourront rien faire. Mais ils font des tentatives. Cependant, nous ne sommes pas inquiets et personne ne pourra nous mettre des obstacles. Mais, actuellement il y a ceux qui aboient de côté. 

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STRATEGIE PETROLIERE