De l`entretien du Président de la République d`Azerbaïdjan Heydar Aliyev à la rencontre avec les représentants du Sénat des USA - Le 30 octobre 2000


Heydar Aliyev: Chers invités, soyez les bienvenus. Je suis très satisfait de l`arrivée en Azerbaïdjan des représentants du Comité des liens internationaux du Sénat des Etats-Unis d`Amérique. Je pense que vous avez déjà fait un certain travail ici et vous avez quelques impressions. C`est pourquoi je voudrais vous écouter.

Ross Wilson ( ambassadeur des USA en Azerbaïdjan): Monsieur le Président, je veux vous présenter Michael Westfal et Yan Brzézinski. Je sais que vous avez des liens de longue date avec le père du monsieur Brzézinski.

Heydar Aliyev: Oui

Ross Wilson: Leur visite en Azerbaïdjan témoigne de l`intérêt du Comité des liens internationaux du Sénat des Etats-Unis d`Amérique avec l`Azerbaïdjan et personnifie le développement des relations américano- azerbaïdjanaises. Permettez moi de présenter la parole aux messieurs Brzézinski et Vestfal

Heydar Aliyev: S`il vous plait.

Yan Brzézinski: Monsieur le Président, permettez - moi de signaler que c`est un grand honneur pour nous de vous rencontrer aujourd`hui ici. Mon père m`a confié de vous transmettre ses salutations et sa considération sincères. Il ne savait pas lui non plus que nous pourrons vous rencontrer. Mais lors de la conversation avec lui pendant la préparation de cette visite, il parla avec emphase de vous, de l`Azerbaïdjan, des relations américano- azerbaïdjanaises. Nous avons eu un entretien détaillé.

Comme vous savez monsieur Westfal est premier conseiller du sénateur Helms et responsable de la formation des avis et de la politique du sénateur pour l`Azerbaïdjan, Caucase, cette région. Moi, j`assiste le sénateur Helms dans le domaine des relations avec la Russie, pays de la CEI et de l`OTAN. C'est-à-dire, je suis son adjoint, conseiller.

Nous envoyant, moi et Westfal en Azerbaïdjan, le sénateur Helms nous confia à prendre connaissance plus proche de la situation, lui préparer des rapports. Puisqu`il s`intéresse beaucoup à l`Azerbaïdjan, à cette région du monde, et comprend que les USA y sont intéressés beaucoup.

Vous savez qu`après les élections en novembre à Washington un nouveau gouvernement entrera en fonction. C`est pourquoi au Congrès américain et à la Maison Blanche on procédera à la nouvelle évaluation et définition de la politique extérieure. Monsieur le sénateur Helms est de l`avis que les relations entre l`Azerbaïdjan et les USA doivent avoir un écho approprié, ces liens doivent être apprécies à leur juste valeur.

Heydar Aliyev: Merci. Je vous remercie. Premièrement, je suis reconnaissant pour les salutations dont vous m`avez transmises de mon ami Zbignev Brzézinski. Monsieur Brzézinski est vraiment mon ami proche, un homme que j`aime beaucoup.

J`ai entendu parler de lui il y a bien longtemps. Quand il fut l`adjoint du Président des USA pour les questions de sécurité, il fut la personne la plus redoutée en Union soviétique. Parce qu`il joua un grand rôle à la Maison Blanche de l`époque. C`est pourquoi il me fut très important de faire sa connaissance personnelle. Cela fut possible après le recouvrement de l`indépendance nationale par l`Azerbaïdjan, quand je devins Président de l`Azerbaïdjan. Chaque fois que je le rencontrais je me rendais compte de son intelligence, de ses connaissances; il est à la fois homme de science, homme politique, un grand personnage de taille ayant une approche correcte, équitable à la politique mondiale.

Quand début septembre je fus à Washington à la séance de la Chambre de commerce américano- azerbaïdjanaise, mon cher ami Brzézinski intervint avec un vaste discours et prouva de nouveau aux assistants à quel niveau l`Azerbaïdjan est important pour les Etats-Unis d`Amérique de dans cette région. Ses visites en Azerbaïdjan étaient d`une grande importance pour nous. En particulier, lors de son séjour en Azerbaïdjan, nous avons beaucoup apprécié sa visite aux réfugiés vivant dans les tentes, forcés de quitter leurs foyers à cause de l`occupation de 20% de terres de notre pays suite à l`agression de l`Arménie contre l`Azerbaïdjan, les entretiens avec lui, ses impressions.

Je me rappelle après sa rencontre avec les réfugiés dans les cités des tentes il m`a dit avec une grande émotion de n`avoir vu nulle part dans le monde les gens vivant dans les conditions aussi précaires, bien qu`il se rendit aux plusieurs pays du monde où les conflits étaient en cours - Afghanistan, Afrique, Inde, Pakistan et autres. Naturellement, cela est très important pour nous. Monsieur Brzézinski parle de ce qu`il a vu là où il le faut, où cela est très important. Il en parle dans les différents milieux des Etats-Unis d`Amérique là où il n`y a pas d`information correcte sur notre pays, l`occupation de nos terres, la présence de plus d`un million de réfugiés, et là, où on a une attitude hostile envers nous et où il n`y a pas de réaction adéquate à cette situation.

Je me rappelle qu`en 1997 je fus en visite officielle aux USA et nous nous sommes rendus ensemble à l`université de Georgetown et la cérémonie qui il y a lieu fut dirigée par mon ami Brzézinski. Il est une personne ayant des idées réalistes. Il y avança des idées réalistes sur la démocratie, nouveaux pays qui ont choisi la voie de démocratie. Ces idées formulées avec plus de précision, Monsieur Brzésinski énonça à la grande séance de la Chambre de commerce américano - azerbaïdjanaise le 8 septembre. A mon avis, monsieur l`ambassadeur y était présent et l`avait entendu. Tout cela est précieux parce que cet homme évalue tout du point de vue réaliste. Il y a une théorie, une idée abstraite et il y a une réalité, une situation réelle. Monsieur Brzézinski est un homme politique réaliste, c`est sa particularité.

A Washington, je fus invité chez vous. Nous avons dîné ensemble avec votre famille. Malheureusement, vous n`y étiez pas présent, bien que votre présence fût prévue. Votre mère est parfaite. Je veux dire qu`elle est très intelligente, un bon sculpteur, une personne parfaite. C`est pourquoi j`ai une attitude particulière envers votre famille. Et je suis très heureux que vous vous trouviez aujourd`hui en Azerbaïdjan.

L`attitude du sénateur Helms envers notre région nous intéresse, naturellement. Nous voulions toujours qu`il y ait une idée correcte, juste sur les réalités de l`Azerbaïdjan, sur sa situation actuelle dans les milieux officieux des USA y compris au Congrès et au Sénat. C`est pourquoi votre visite actuelle, je pense que votre avis objectif et le rapport présenté au sénateur Helms contribueront à créer une idée plus vaste des réalités de l`Azerbaïdjan. Je pense que indépendamment des résultats de vos futures élections présidentielles, les relations entre l`Azerbaïdjan et les USA poursuivront. Nous voulons que ces liens s`élargissent constamment, qu`ils soient plus larges, plus chaleureux que nous puissions avoir un soutien plus important des Etats-Unis d`Amérique. Je pense que vous nous aiderez dans ce domaine par votre travail. Transmettez à votre père et à votre mère les salutations sincères, mon respect et ma considération.

Yan Brzézinski: Monsieur le Président, je suis très satisfait, c`est un grand honneur pour moi d`entendre des avis aussi flatteurs et des mots aussi bons à propos de mon père. Je ne peux n`est pas être d`accord avec vos paroles.

Monsieur le Président, d`une part j`ai honte de ne pas être présent pendant le dîner quand vous avez visité notre maison, d`autre part je suis fier. J`ai honte de manquer une si belle occasion de pouvoir entendre les paroles précieuses dont vous avez dit. Néanmoins, je suis fier, je me réjouis parce que mon fils est venu au monde ce jour-ci et si je laissais mon épouse au moment difficile pour aller au dîner, elle ne me comprendrait pas.

Heydar Aliyev: Bien sûr, vous avez absolument raison.

Yan Brzézinski: Monsieur le Président, si vous permettez, je vais vous présenter trois catégories propres aux réflexions du sénateur Helms sur l`Azerbaïdjan et la région. Premièrement, le sénateur Helms attribue l`Azerbaïdjan et les Etats de cette région à la catégorie de pays qui sont contraints d`être sous l`impact de la Russie. Auparavant, cette notion n`était appliquée qu`aux pays de l`Europe de l`Est, actuellement le sénateur Helms considère qu`il faut porter l`aide aux Etats tels que l`Azerbaïdjan où vit le peuple ayant préservé la fierté nationale pendant de longues années, pour qu`ils se sauvent de l`influence russe.

Deuxièmement, en ce qui concerne l`Azerbaïdjan, le sénateur Helms avance au premier plan les problèmes de sécurité. Il considère que la sécurité de l`Azerbaïdjan est très importante pour la sécurité de toute la région. Cela veut dire qu`il faut porter l`aide pour assurer la stabilité et la sécurité en Azerbaïdjan, afin de faire sortir les hydrocarbures, les ressources énergétiques et de riches ressources naturelles de ce pays vers les marchés mondiaux.

Troisièmement, le sénateur Helms voit le développement de la démocratie en Azerbaïdjan comme celui de toute la région. Il considère que la base de l`assurance de la sécurité ultérieure soit la naissance de la démocratie en Azerbaïdjan, sa transformation en vrai Etat démocratique, en voie de développement.

Heydar Aliyev: Bien. S`il vous plait, vous aussi voulez dire quelque chose?

Michael Vestfal: Monsieur le Président, il est vrai que je n`ai pas de père comme celui du monsieur Brzézinski, qui vous connaît. Cependant, je suis content et fier et c`est un honneur pour moi que vous avez trouvez du temps de nous recevoir aujourd`hui.

Monsieur le Président, je suis tout à fait d`accord avec mon collègue Yan Brzézinski que l`Azerbaïdjan est un Etat d`une grande importance pour les USA. Monsieur Helms s`intéresse beaucoup et prête une grande attention à l`Azerbaïdjan. Le fait qu`il nous envoya ici, son aspiration à évaluer correctement la situation locale, à avoir un rapport témoignent de cet intérêt. Je pense que lors de la préparation du rapport à notre retour, nous écrirons que nous avons eu la possibilité de rencontrer le Président du pays. Cette rencontre sera la garantie de ce que le rapport préparé soit plus détaillé, embrasse toutes les facettes des relations américano- azerbaïdjanaises et nous vous en exprimons notre reconnaissance.

Heydar Aliyev: De vos mots, je conclue qu`on puisse être d`accord avec les réflexions du monsieur Helms. Mais une chose est de recevoir ces renseignements et autre chose apporter un soutien pratique dans la solution de ces problèmes. L`Azerbaïdjan en a besoin. Je pense que votre visite donne des résultats positifs et l`Azerbaïdjan ait un soutien plus important des USA pour se développer sur la base des principes dont vous avez parlés. Merci. 

Traduit du journal "Bakinski rabotchi", du 31 octobre 2000.