Discours de Heydar Aliev, Président de la République d`Azerbaïdjan lors de la réception officielle organisé pour la fête nationale de la France - la prise de la Bastille - Le 14 juillet 2000


Honorable Ambassadeur,

Chères Mesdames, chers Messieurs,

Je souhaiterais m`associer à votre joie en ce jour de célébration du 14 juillet, jour de la fête nationale de la République française, la prise de la Bastille. Pour le peuple français, j'exprime mes vœux de paix, de tranquillité et de prospérité.

Le peuple français a vécu une longue et grande histoire, possède une riche culture et a contribué dans une notable part à la civilisation mondiale.

Le chemin qu`empruntent un certain nombre de pays, de peuples et d`Etats, celui de la démocratie, des droits de l`Homme, de la Liberté, de l`Egalité, a été pour la première fois choisi par les hommes de progrès français pendant la révolution française.

La France est aussi un de ces pays à la riche culture et à l`économie développée qui ne ménage pas ses efforts pour servir la cause de la démocratie dans le monde.

Les rapports de nos deux peuples, français et azerbaidjanais, sont riches aussi d`une longue histoire. Celle-ci, pour notre époque, remonte au temps de la relance de nos relations de coopération, entreprise au lendemain de l`accession de notre pays à l`indépendance. Dès que l`Azerbaïdjan eût proclamé son indépendance en 1991, la France nous fit part de sa reconnaissance formelle: de ce jour date le rétablissement des relations diplomatiques entre nos deux pays, lesquelles n`ont pas cessé au cours des années passées, de se développer à un rythme accéléré et continuent de s`approfondir. Nous accordons une grande importance à ces relations - dans les domaines politique, économique, scientifique, culturel et humanitaire. Car, en particulier, grande est l`expérience politique française dans la construction de la démocratie et de l`Etat de droit, et précieux les bénéfices que ces relations de coopération nous apportent dans ce domaine.

Monsieur l`Ambassadeur,

En rappelant les paroles du Ministre français des Affaires Etrangères prononcées à Varsovie, vous avez bien souligné que la démocratie ne se fait pas par de simples ou de grandes déclarations, elle mûrit doucement, elle se bâtit pas à pas. Ce sont de précieuses paroles. C`est un grand plaisir pour moi que vous les ayez rappelées. C`est la réalité. Et c`est une vérité que nous constatons quotidiennement en Azerbaïdjan.

Dans tous les domaines de la vie, l`Azerbaïdjan, en choisissant la voie de la démocratie, a résolu d`intégrer les valeurs et les principes mondiaux à ses valeurs morales nationales, de celui de la construction d`un état de droit à celui de l`instauration de l`économie de marché. Nous sommes fiers d`avoir obtenu certains succès dans ce domaine. Mais nous comprenons également que nous avons encore un long chemin à parcourir et que nombre d`étapes importantes sont encore devant nous: nous nous attachons avec opiniâtreté à sortir vainqueur de ces épreuves et tentons de tirer profit des expériences des autres, et notamment de l`exemple français.

C`est à la suite des changements démocratiques entrepris, de l`adoption de réformes en matière politique et économique, qui ont été menés en Azerbaïdjan ces dernières années qu`enfin l`Azerbaïdjan s`est vu offrir la possibilité d`entrer dans la famille européenne, au Conseil de l`Europe.

La décision du 28 juin de L`Assemblée parlementaire du Conseil de l`Europe qui intègre l`Azerbaïdjan à cette organisation internationale revêt une importance historique pour nous. Aujourd`hui je veux, avec le plus grand plaisir, souligner que la France a toujours été de notre côté sur cette voie, qu`elle n`a pas ménagé son assistance et qu`elle nous a épaulé durant les quatre ans qu`a duré le mandat de candidature de l`Azerbaïdjan au Conseil de l`Europe; grâce aux grands services qu`elle nous rendus, notre pays est parvenu à intégrer les structures de cette institution.

Il me plait beaucoup de rappeler que, dans les phases préliminaires d`intégration, le rapporteur au sein de cette organisation internationale sur le dossier de l`Azerbaïdjan en fut M. Baumel, membre du Parlement français et honorable sénateur. Notre interlocuteur dans cette institution lors des travaux préparatoires, sa coopération sans défaut nous à conduit jusqu`à l`adhésion de la République d`Azerbaïdjan au sein du Conseil de l`Europe.

C`est un grand plaisir pour moi de souligner que ces relations d`amitié sincère qui se sont établis entre M. Jacques Chirac, honorable Président de la France et moi, contribuent davantage encore au développement de la coopération franco-azerbaidjanaise et au progrès dans notre pays.

Au mois de janvier 1997, lors de ma visite officielle en France, nos rencontres et nos entretiens avec M. Jacques Chirac, honorable Président, de même que les entretiens que nous avons eus au Parlement de votre pays, ainsi qu`au Ministère des Affaires étrangères et avec les membres du gouvernement, prennent évidemment une place particulière dans l`histoire des rapports franco-azerbaidjanais. La France, justement à ce moment-là, devenait, avec la Russie et les Etats-Unis, un des coprésidents du groupe de Minsk, organisme de l`OSCE chargé de trouver une solution au conflit arméno-azerbaidjanais.

Au cours des années qui viennent de s`écouler, la France, en sa qualité de coprésident du groupe de Minsk, a fait beaucoup d`efforts en faveur d`une résolution du conflit arméno-azerbaidjanais, pour le rétablissement de l`intégrité territoriale de notre pays, pour le retrait des forces arméniennes des terres occupées de l`Azerbaïdjan et le retour de plus d'un million d'Azerbaidjanais dans leurs foyers. A cette époque, j`ai rencontré M. Jacques Chirac, Président de la France, et eu plusieurs entretiens au sein de différentes instances internationales. Lors de ces rencontres et de ces entretiens, en particulier notre dernière entretien en marge du sommet de l`OSCE à Istanbul, je peux souligner que la France et son Président M. Jacques Chirac essaient sincèrement de trouver une solution pacifique au conflit arméno-azerbaidjanais et n`épargnent pas leurs efforts.

Au cours de ce dernier mois, nous avons eu deux conversations téléphoniques avec M. Jacques Chirac, honorable Président, et lors de ces conversations nous avons eu, avec M. Jacques Chirac un échange de vue sur les modalités d`une résolution pacifique du conflit arméno-azerbaidjanais. En plus nous avons eu une conversation étendue sur le développement des rapports franco-azerbaidjanais.

J`estime que les Français qui sont ici, en Azerbaïdjan, et ceux qui habitent en France, ont bien senti la sympathie des Azerbaidjanais envers eux lors de la Coupe d`Europe de football. La victoire de l`équipe de France à la Coupe du Monde, suivi de celle à la Coupe d`Europe, nous a beaucoup réjouit. J`ai envoyé un message de félicitation à mon ami le Président M. Jacques Chirac. Au cours de la conversation téléphonique que nous avons eue postérieurement, nous avons aussi évoqué ce thème.

Lors de notre dernière conversation téléphonique, M. Jacques Chirac, Président de la France, a félicité le peuple azerbaidjanais et moi à l`occasion de l`adhésion de l`Azerbaïdjan à cette organisation internationale, suivant la décision de l`Assemblée parlementaire du Conseil de l`Europe, et a précisé qu`il espérait que l`Azerbaïdjan en deviendrait membre. Le gouvernement français et M. Jacques Chirac, le Président de la France, personnellement, vont désormais poursuivre leurs efforts dans ce sens.

Actuellement, la France assume la présidence de l`Union européenne. Peut-être nombreux sont ceux qui ignorent qu`il s`agit d`une tâche lourde de responsabilités. M. Jacques Chirac, Président de la France, en évoquant ce thème avec moi par téléphone, a souligné le grand nombre des tâches à accomplir en ce poste. Il m`a informé à cette occasion que la France, à la présidence de l`Union européenne, fera tout son possible en faveur d`une résolution pacifique du conflit arméno-azerbaidjanais et que, si la paix était acquise, la France s`efforcerait de mobiliser les moyens financiers de l`Union européenne et de la communauté internationale pour les opérations de reconstruction dans les terres libérées.

Pour tout cela, en ce jour de fête, je veux exprimer ma profonde reconnaissance. Je veux également exprimer mon assurance que les liens d`amitié et de coopération franco-azerbaidjanaise continueront à se développer à un rythme accru.

Mesdames et Messieurs,

Chers amis,

Honorable Ambassadeur,

Je veux vous présenter encore une fois,mes félicitations à l`occasion de cette fête. Je souhaite à tous une bonne santé et du bonheur. Je souhaite à l`Etat français, au peuple français et au gouvernement français de nouveaux succès, ainsi que la paix et la prospérité.

Merci.