Le Président de la République d’Azerbaïdjan, M. Heydar Aliyev, a rencontré le Président de la République française, M. François Mitterrand - le 20 décembre 1993


scotch egg
scotch egg
scotch egg
scotch egg
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb

La cérémonie officielle d’accueil du Président azerbaïdjanais Heydar Aliyev à la présidence française s’est tenue le soir du 20 décembre au Palais de l’Elysée. Une garde d’honneur était alignée dans la cour du palais pour accompagner l’entrée des voitures du chef de l’Etat azerbaidjanais. Dès que le cortège du Président azerbaïdjanais et de ses accompagnateurs est entré dans la cour du Palais de l’Elysée, la marche solennelle a retenti. M. François Mitterrand, le Président français, attendait son hôte en haut des escaliers du Palais. Les pourparlers se sont alors engagés entre les deux Présidents. 

Les possibilités de coopération entre la France et l’Azerbaïdjan ont été largement examinées lors de cette rencontre. La guerre qui fait rage sur le territoire de l’Azerbaïdjan, dans le Haut-Karabagh, a été abordée. François Mitterrand a déclaré clairement que la France reconnaissait l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan et la soutenait. Le Président azerbaïdjanais Heydar Aliyev a développé un exposé sur les réalités azerbaïdjanaises à son homologue français. Un échange de vues a été mené sur les perspectives de coopération à long terme dans les domaines de l’économie et de la culture. Cette rencontre historique a de la sorte jetée les bases des relations entre l’Azerbaïdjan et la France, ainsi qu’avec les autres pays européens. 

L’attention particulière de François Mitterrand, le plus influent parmi les personnalités politiques internationales, a suscité l’intérêt des observateurs.

Au terme de ces entretiens les Présidents sont entrés dans les salons du Palais de l’Elysée  où François Mitterrand et Heydar Aliyev ont signé un accord d’amitié, de compréhension mutuelle et de coopération. Heydar Aliyev a aussi signé le document d’adhésion de l’Azerbaïdjan à la «Charte de Paris pour la nouvelle Europe», qui est un des documents principaux de la CSCE. Ensuite, les deux présidents se sont préparés pour une conférence de presse avec les journalistes français, azerbaïdjanais et d’autres pays.

Le chef de l’Etat français François Mitterrand a déclaré, en s’adressant à Heydar Aliyev, qu’il était heureux de le recevoir dans son pays. «Nous avons très peu de relations. Donc, votre visite à Paris aura permis de discuter des problèmes majeurs. Nous avons signé aujourd’hui la «Charte de Paris pour la nouvelle Europe», de même qu’un accord sur l’amitié entre nos pays, la compréhension mutuelle et la coopération. En signant la Charte de Paris vous vous êtes engagé aux obligations prévues par le cadre de la CSCE. Vous avez ainsi manifesté votre fidélité aux principes de l’ONU».

Le Président français a ajouté: «Soyez assuré que la France sera toujours avec vous pour rétablir une paix dont, nous tous, avons besoin. Notre accord bilatéral en est une illustration parfaite. Ce document sera une étape importante dans le développement des relations franco–azerbaïdjanaises, car il établit le cadre d’une future coopération bilatérale et multilatérale. Nous envisageons de coopérer dans les domaines politique, économique, culturel, scientifique et technique, ainsi que d’œuvrer à la garantie de la sécurité. Cela prouve une fois de plus nos efforts conjoints pour donner une impulsion à grande échelle à nos relations qui étaient jusqu’à présent limitées. 

Le Président français a ajouté qu’il suivait avec inquiétude l’extension du conflit du Haut-Karabagh et qu’il déplorait la souffrance des civils. Nous aidons la population civile et nous allons poursuivre cette aide. Il a insisté: «Nous n’acceptons pas le changement des frontières par un recours à la force, pas plus que le règlement par la force de ce conflit. Nous sommes en faveur de l’indépendance et de la souveraineté de l’Azerbaïdjan. Nous avons proposé qu’une conférence soit convoquée dans le cadre de la CSCE. Nous exhortons toutes les parties concernées à être bienveillantes. Mais ces principes n’ont pas été respectés et les forces arméniennes et azerbaïdjanaises se font toujours face. Actuellement, les difficultés les plus dures sont observées sur le territoire de l’Azerbaïdjan. Je l’ai déjà dit à la direction arménienne.»

«C’est seulement sur la base du droit international qu’il est possible de gagner. Nous allons continuer nos rencontres avec vous. Nous nous appuierons sur les principes internationaux. Ces principes sont contraignants pour tous les pays démocratiques». 

«Monsieur le Président, nous sommes heureux de vous recevoir ici. Je souhaite que d’autres mesures favorables soient prises pour nos deux pays» a –t-il conclu.

Le Président de la République d’Azerbaïdjan, M. Heydar Aliyev, s’adressant à M. François Mitterrand, a déclaré:

Monsieur le Président, je vous remercie de nous avoir invité en France et je suis heureux d’être assis à côté de vous dans ce grandiose et historique Palais de l’Elysée. Je me réjouis de ces conversations avec vous. Lors de nos entretiens, j’ai bien senti votre attitude positive à propos de la situation en Azerbaïdjan et j’ai cru à la sincérité de votre désir d’aider notre pays dans cette crise. Je vous remercie aussi des efforts que vous venez de promettre et que vous vous apprêtez à déployer. J’ai signé avec plaisir, avec votre participation, ce document international important, «la Charte de Paris». Ainsi la République d’Azerbaïdjan montre qu’elle est fidèle à la paix et la sécurité.

L’accord que nous venons de signer avec vous sur l’amitié, la compréhension mutuelle et la coopération ouvre une nouvelle ère dans les relations avec la République d’Azerbaïdjan. Nous avons jeté les fondations d’une coopération à long terme entre l’Azerbaïdjan et la France. C’est un événement historique important pour la République d’Azerbaïdjan qui vient d’accéder à son indépendance étatique il y a 2 ans. 

Heydar Aliyev a ajouté qu’il était important pour nous de coopérer avec un pays comme la France, qui a contribué à enrichir la civilisation mondiale et qui exerce une grande influence dans la politique mondiale. Ayant montré et montrant l’exemple en matière de démocratie, démontrant un humanisme épris de paix, la France est un partenaire très  important pour nous. Nous sommes heureux d’avoir signé cet accord avec vous et espérons que sa mise en œuvre sera positive et que des résultats concrets seront obtenus. 

Le Président azerbaïdjanais a dit : «J’ai ressenti votre préoccupation au sujet du Haut-Karabagh, et j’ai reçu avec plaisir votre déclaration sur la primauté de la loi, sur l’importance du respect des principes de l’inviolabilité des frontières et de la sécurité. J’espère que, prenant avantage du poids de la France et de votre poids personnel, vous allez nous aider à contrecarrer l’agression des forces armées arméniennes contre l’Azerbaïdjan et à rétablir la paix dans la région. Nous prenons une position constructive et nous comptons sur votre aide pratique. Soyez sûrs que la France trouvera avec l’Azerbaïdjan un partenaire fiable pour la coopération à long terme. Nous serons toujours fidèles aux principes de la paix et de la sécurité, au respect des Droits de l’Homme, de la démocratie et du pluralisme. Nous allons profiter des riches expériences de la France dans le domaine de l’étatisme pour la construction de notre jeune Etat.

Monsieur le Président, nous attendons impatiemment votre visite en Azerbaïdjan. J’espère que nos relations personnelles contribueront au développement de la coopération mutuelle entre nos deux pays et qu’elles serviront la nation azerbaïdjanaise. Je vous remercie pour vos attentions envers notre République et notre peuple.»